Je vous l'ai déjà dit ; la lecture des textes socio-biologistes provoquent des colères homériques ou des fous rires. C'est selon.
Slate, journal scientifique connu, nous propose donc ce jour plusieurs articles sur le viol.
Rappelons donc - troisième édition - que les études de Thornhill et Palmer ont déjà été infirmées - et pas par des vilaines féministes - mais des vrais scientifiques (des hommes).
T&P (on est intime maintenant) passent leur temps à trafiquer les statistiques ; oui quand on omet les enfants - garçons comme filles et les femmes ménopausées - alors on peut dire que le viol est une stratégie reproductive. Du moins cela facilite. 30% des victimes de viol qui ont moins de 11 ans ca vous fout en l'air votre théorie.
"Plusieurs données montrent que les individus jugés coupables de viol ne sont pas attirants physiquement, du moins quand on demande à des femmes de les juger sur la base de leurs photos d'identité judiciaires".
Imaginons Brad Pitt arrêté avec, comme c'est l'habitude aux USA, un panneau porté à la main soulignant qu'il est bien un délinquant. Notre Brad Pitt pense à Angelina qui lui va lui passer un savon. Il a les cernes jusque sous le menton des douze heures d'interrogatoire. Curieusement. Brad n'est pas séduisant. Je sais c'est étrange.
Notons donc que tous les violeurs sont vilains (s'ils ne sont pas vilains, il y a anguille sous roche).
Bering nous explique alors qu'un mari qui viole (ah il a trouvé preneur ? il était donc séduisant ? ca n'est donc pas un vrai viol ? ou alors ca infirme l'étude du dessus ? mais comment est-ce possible ?) ne viole que parce qu'il croit être trompé. (et pas du tout parce que c'est un connard machiste). Comme le dit un des liens du texte "Sexual Coercion in Intimate Relationships Is Better Predicted by Women's Infidelity than by Men's Dominance and Violence". Ben oui.
Résumons donc. Un comportement social complexe, le viol - dont on ne parle que difficilement en éthologie car il implique le non consentement que l'on ne sait définir chez les animaux autres que humains - est résumé par Bering par "l'évolution". Evolution qu'a connu la totalité des êtres vivants, mais, étrangement, Bering et ses potes ne semblent pas constater que les milliers de conneries qu'ils étudient à longueur de temps, n'existent pas chez les autres espèce animales. Non les vaches ne préfèrent pas le bleu, non une chatte n'est pas plus douée pour le langage etc.
"Cependant, ceux qui les suivent avec désinvolture ont toujours tendance à détecter de la misogynie dans ces recherches, alors qu'il n'y en a tout simplement aucune."
ah, non, non. Aucun des scientifiques précité ne les a traités de misogynes. Il a juste été estimé que leurs recherches ne sont pas scientifiques et fondées sur des statistiques mensongères. C'est sûr, c'est moins sexy.
Bering va donc ensuite se demander si les femmes ont évolué pour se défendre face au viol (qu'il soit bien compris qu'on parle ici des femmes pouvant procréer ; les 30% d'enfants non pubères violés, les ménopausées et autres ne comptent pas chez Bering).
1. les femme ont vachement plus de force quand elles ovulent. (ce qui signifie qu'en gros, ce que tu défends face à un violeur, c'est parce qu'il va peut être te faire un enfant, et pas, disons, le fait de juste refuser le viol) (c'est pour ca que les enfants n'ont pas de force ; le viol c'est pas trop grave chez eux).
Moi j'ai bien aimé cette étude ; disons que j'aurais aussi testé des hommes (qui ovulent moins c'est sûr). Je pense que si on avait montré à 200 hommes une histoire où un homme était violé en prison, ils auraient serré leurs petits poings aussi. (et pourtant, je le répète, l'homme n'ovule pas).
Je leur aurais aussi montré une histoire où une autre femme leur vole leur sac préféré. On aurait eu ainsi deux conclusions (et on économisait des sous pour d'autres recherches).
2. Les femmes en ovulation surestiment la probabilité qu'ont des inconnus d'être des violeurs (l'histoire ne dit pas si on leur a juste montré des hommes moches).
3. Les femmes en ovulation jouent la prudence et évitent des situations où les risques d'êtres violées augmentent avec le magnifique "'être aventurées dans les précédentes 24 heures dans des activités à haut-risque comme marcher seule dans un parc ou une forêt, laisser un étranger entrer chez elle, ou garer sa voiture dans un endroit isolé." (ou aller en Egypte)
Rappelons un énième détail. Comme nous le soulignions sur un texte précédent, on est davantage agressé par des personnes connues qu'inconnues. Donc non, le jogging (on y revient) en forêt n'est pas à "haut risque". Conclure des choses c'est bien. Sur des prémisses faux moins. J'en conclus que je vis dangereusement tous les jours. Ce qui signifie peut-être que je n'ovule pas, remarquez. mais que je suis une Indiana Jones du sexe. En clair notre femme qui ovule qui reste chez elle court des risques. Autant que si elle va au parc (promener ses enfants).
4. "Les femmes deviennent plus racistes quand elles ovulent", très politiquement incorrecte" lolilol. j'ai envie de dire de la merde raciste alors je vais dire quec'est politiquement incorrect. Et évidemment les 200 d'histoire américaine où l'on a montré les noirs comme des sauvages violant des femmes, n'ont rien à voir là dedans.
24 réponses sur “Les violeurs sont-ils laids ?”
Désolé, les commentaire sont désactivés pour l'instant.
J'ai eu deux réactions en lisant ton mail.
1ère: j'ai recraché mon café par le nez tellement j'ai ri
2ème: j'ai pleuré un petit peu en me rendant compte de l'énormité du truc........
J'ai comme une envie de frapper , serais je en train d'ovuler?
J'adore l'entrée en matière de l'article :
"Femmes, approchez et tendez l'oreille, parce que ce gay –qui, il y a longtemps, très longtemps, feignait l'intérêt sexuel pour vos corps– s'apprête à braquer les projecteurs sur certaines vérités cachées de votre constitution naturelle. C'est loin d'être un système parfait, mais l'évolution vous a dotées de facultés extraordinaires, et quasiment surnaturelles, pour vous protéger des agressions sexuelles. Et de telles facultés se font tout particulièrement jour quand vous ovulez."
Déjà, l'auteur s'adresse aux femmes dans leur ensemble, dans leur essence, dirais-je.
Ensuite, il le fait avec une apostrophe à l'impératif. Le mâle supérieur (un gay qui a dû se cacher, qui a souffert et qui sait donc tout de la vie) va nous révéler la vérité sur nous mêmes : ben oui, on ne se connait pas, on n'est pas foutues de faire de l'introspection.
Pour finir, il s'aprête à nous apprendre qu'on a des pouvoirs magiques. Nous sommes des fées, c'te chance, c'qu'on est belles ! Mais seulement quand nous ovulons, hein. C'est nos capacités reproductrices qui nous rendent intéressantes...
Ca donne vachement envie de continuer, ça met bien en confiance.
[...] This post was mentioned on Twitter by Viinz and valerieCG, Elenore Song. Elenore Song said: #Viol #évolution Très bonne critique par @valerieCG des bêtises de Jesse Bering publiées par @Slatefr http://j.mp/fgdICO [...]
Notons que tout ça est également la preuve que la pilule combinée rend lafâme faible et passive, impuissante à se défendre.
Au passage, il faut aussi excluse des statistiques des ces éminents chercheurs non seulement le viol des filles prépubères et des femmes ménopausées, mais aussi eux de femmes sous pilule combinée, ceux consistant en l'intromission d'objets, en rapports oraux/non génitaux... Bref, nos chers auteurs parlent probablement de moins de la moitié des viols.
Mais l'instinct a peut être du mal à suivre les cours de biologie reproductive, le cerveau reptilien n'est pas prévu pour ça, tu voas.
(je ne suis pas convaincue que ce commentaire soit brillant, m'enfin, il devrait atteindre le 5/10 de pertinence)
Bonjour Valerie
Je ne sais pas si tu l'as lu, mais Bering a répondu aux critiques qui lui ont été faites, et qui (comme de par hasard) rejoignent souvent les tiennes, c'est là : http://www.slate.fr/story/34449/sifflet-anti-viol-darwin-critiques
(je ne sais pas pourquoi Slate n'en fait pas le lien dans son introduction aux différents articles du "dossier" viol et évolution, certainement un complot !)
ensuite, il y a la (longue) réponse qu'ont fait T&P aux accusations qui leur ont été faites, ici : http://mitpress.mit.edu/books/thouh/thornhill-preface.pdf
enfin, je trouve ça un peu dommage que tu dises quelque chose d'aussi "radical" que T&P ont "trafiqué" les statistiques, sans en donner la preuve, car 2 des 3 liens que tu donnes ne disent pas cela
le 1er (datant de 2002) conclue juste que les facteurs biologiques, tels que rapportés par T&P ne sont qu'une cause, parmi d'autres, du viol et des violences entre les sexes
le second est une brève éructation de Coyne qui, visiblement, a un gros problème personnel avec l'évopsy et qui, non content d'avoir une tribune dans Nature, la sabote avec des assertions super scientifiques du genre "mais peut-être que les enfants savent moins bien que les adultes exprimer leurs traumatismes" - évidemment cela tombe sous le sens (ceci est de l'ironie) - surtout que T&P analysent des expressions "non verbales" du traumatisme (qualité du sommeil, nervosité, etc.), mais bon
mais pour le coup, mieux vaut s'en référer à l'article de Bering que je te cites en début de commentaire - il avait plus le temps, l'énergie et une meilleure organisation cérébrale que moi pour mieux l'expliquer
le troisième est la recension d'un livre collectif (dirigé par une femme) que je n'ai pas lu, et donc je suspendrais mon jugement
par contre, ce que je trouve encore plus dommage (mais coyne fait la même chose, alors comment t'en vouloir ?) c'est la méthode par laquelle tu entends infirmer les hypothèses et théories de T&P&Co
parce que c'est très bien de penser "que si on avait montré à 200 hommes une histoire où un homme était violé en prison, ils auraient serré leurs petits poings aussi. (et pourtant, je le répète, l’homme n’ovule pas).
Je leur aurais aussi montré une histoire où une autre femme leur vole leur sac préféré. On aurait eu ainsi deux conclusions (et on économisait des sous pour d’autres recherches)."
mais reste encore le plus gros du travail : confirmer ou infirmer de tells hypothèses par des faits et une méthode, et jusqu'à preuve du contraire, de tels faits manquent
c'est dommage, vraiment dommage
j'irais même jusqu'à dire que c'est triste
et la bonne journée !
"car 2 des 3 liens que tu donnes ne disent pas cela"
29% des gens violés en 92 avaient moins de 12 ans aux USA. 29% infirment sérieusement une thèse.
ce qui donne (j'ai fait le calcul à la calculette de windows) 71% des gens violés en 1992 aux USA avaient plus de 12 ans - ce qui semble confirmer l'idée que les violées sont majoritairement en "âge nubile" comme on dit, non ?
et on ne peut pas - bis - éliminer les gens de moins de 11 ans parce que cela ne convient pas dans la thèse.
En plus il faudrait enlever les femmes ménopausées et celles sous contraceptif bloquant l'ovulation... ça commence à faire.
mais où tu as vu qu'ils les éliminaient ?
peggy : on peut tourner en rond dix ans.
un pourcentage très important de viols ne colle pas à leur theorie. si tu en tiens compte tu élimines la théorie. si tu n'en tiens pas compte, tu conserves la théorie. ils l'ont conservée.
ou non ils font mieux
" In a 1992 survey that attempted to deal with the substantial statistical problem of unreported rape, 29% of U.S. rape victims were under the age of 11. As that age group comprises approximately 15% of the female population, under-11s were over-represented among rape victims by a factor of two. So invested are the authors in their specific-adaptation hypothesis that they try to explain this nonadaptive anomaly by noting that the data do not indicate the "proportion of the victims under 11 who were exhibiting secondary sexual traits."[p.72] Further, "the increasingly early age of menarche in Western females contributes to the enhanced sexual attractiveness of some females under 12.""
ah bah oui voilà. ca c'est de l'argument scientifique de haute volée. faut savoir ; on s'intéresse au côté attractif des femmes violées ou à leur potentiel reproductif ? vont ils pousser l'idiotie à tenter le "ah mais elles faisaient plus voieux que leur âge". bah oui bien sûr. et les femmes de 80 ans plus jeunes. et les hommes faisaient femmes qui ovulent. etc.
ce n'est pas si simple que cela...
ces pourcentages peuvent confirmer l'idée de "sous-produits" évolutifs...un homme qui viole une fille non pubère serait comme un chien qui se frotte sur ta jambe (on me pardonnera l'image, j'ai un train à prendre)
ou encore, plusieurs chercheurs estiment qu'au pleistocène, les femmes étaient fertiles plus tôt qu'aujourd'hui (et aujourd'hui encore, dans les sociétés les plus proches des chasseurs cueilleurs, en amazonie par exemple, les filles ont leur règles plus tôt que chez les "civilisés")
il serait d'ailleurs intéressant de voir, au sein de ces 29% combien ont 11 ans, 10, 9, etc.
Et les filles sous contraceptif oral?
Ça, les ménopausées et les non nubiles, ça doit représenter la majorité des viols. Dans le genre sous produit évolutif, au vu de la stratégie perdante, l'évolution serait plutôt du côté de ceux qui demandent "S'il vous plait, est-ce que vous voulez faire un bébé".
Et, le chien se branlant sur ta jambe, c'est un particulièrement mauvais exemple. La femelle ovule plus ou moins deux fois par ans pendant une grosse quinzaine de jour, et le chien est capable de repérer cette ovulation par l'odeur des femelles à cette période. Le reste du temps, la sexualité à une fonction essentiellement sociale/ affective visant à structurer ses relations sociales...
Ah, merde, le parallèle avec les autres espèces ne marche que quand on dit que tout est lié à la transmission des gênes, c'est bien ça?
Pour expliciter mon propos:
Si on admet que la fréquence de la branlette sur "sujet avec lequel la reproduction n'est pas possible" est plus probablement plus importante que celle avec chiennes ovulant (grosso modo 330 jours par ans versus 35,il faudrait un tous les jours versus dix par jour), on finit par devoir admettre que l'aberration, c'est de considérer la sexualité reproductive comme la norme, et non pas la sexualité sociale.
@ PS et bien si on lie les viole à l'ovulation, ca ne prend pas en compte les femmes qui n'ovulent pas soit : non pubère, ménopausées et sous contraceptif inhibant l'ovulation. Et en France par ex on a plus de 60 % des femmes sous pilule (de mémoire).
@ Lily "on finit par devoir admettre que l’aberration, c’est de considérer la sexualité reproductive comme la norme, et non pas la sexualité sociale." : excellent, j'acquièsce.
Si l'idée de reproduction est si prégnante chez les violeurs, pourquoi n'apparait-elle pas dans les tableaux cliniques des violeurs établis par Michael Turvey ?
(attention, la lecture de l'extrait qui suit peut ètre éprouvante)
"Clinique du violeur
Le viol peut être le fait de psychopathes, de pervers, de personnes souffrant de déficience intellectuelle mais dans la majorité des cas, il concerne des individus indemnes de tout trouble mental et parfaitement responsables de leur acte.
Turvey (1999) propose la classification suivante des violeurs en fonction de la motivation et du comportement de ceux-ci :
Recherche de réassurance ou compensation :
le violeur présente un manque de confiance en soi des doutes sur sa virilité ; le viol lui permet de se réassurer face à ce vécu. Généralement, ces individus présentent des difficultés à initier et/ou à entretenir une relation les amenant à vivre de façon solitaire. La victime est sélectionner dans le voisinage et son approche à lieu par surprise. Le violeur utilise le minimum de force nécessaire, ne voulant pas blesser sa victime. Ici, le violeur recherche la participation de la victime, la questionne sur ses désirs. Il reprend fréquemment contact avec sa victime après l’agression pensant que celle-ci a apprécié l’acte sexuel et qu’elle éprouve des sentiments pour lui. Parfois, il peut être amené à renoncer à l’acte si la résistance de sa victime est trop importante.
Recherche de pouvoir, expression d’un sentiment de domination :
ces individus sont caractérisés par l’égocentrisme et leur sentiment de «virilité » important. Cette virilité leur donnerait le droit d’agresser sexuellement afin de prouver leur domination, leur supériorité. Dans ce cas, le viol a lieu avec une violence importante augmentant en cas de résistance de la victime. Le violeur recherche à contrôler, humilier sa victime qui est ici considérée comme un objet permettant la réalisation des fantasmes sexuels.
Rage :
le viol s’effectue avec une agressivité importante, souvent impulsive. Le seul but de l’agression est de dégrader, voire de détruire la victime. Plus qu’un désir sexuel, l’agresseur ressent préférentiellement une rage et une colère intense. Ces sentiments font souvent suite à des événements tels qu’une dispute avec le conjoint, la famille. Ici, la victime n’a pas de caractéristiques particulières.
Sadisme sexuel :
le violeur prépare, planifie ses agressions selon son imaginaire érotique violent. Les viols font l’objet d’un rituel prolongé avec érotisation des mauvais traitements infligés à la victime. Les victimes sont le plus souvent inconnues du violeur mais sont sélectionnées, choisies en raison de caractéristiques particulières. Des objets servant pendant l’acte sont souvent apportés par l’agresseur. Ce dernier tue parfois sa victime pour ne pas être dénoncé et garde des souvenirs ou trophées de ses agressions. Seuls 10% des auteurs de viol réunissent les critères du «sadisme sexuel » où la souffrance de la victime est l’unique source d’excitation sexuelle de l’agresseur."
Source : http://psychologie-m-fouchey.psyblogs.net/?post/332-Le-viol
Si effectivement les chercheurs en evopsy ont mis le doigt sur quelquechose, cette influence doit ètre très légère, autant dire qu'en psychologie c'est insignifiant.
Qui plus est, si il y a surreprésentation d'hommes moches parmi les violeurs (si tant est qu'on puisse définir la mocheté, concept subjectif au possible), on peut largement trouver un lien avec le premier profil (et ce profil psychologique est celui qui semble contenir la plus large part d'influence social/culturel, rapport aux doutes sur sa propre valeur).
L'équation systématique violeur moche = homme qui cherche à assurer une descendance n'est donc pas pertinente.
Et c'est tout le reste de l'étude qui, par voie de conséquence, se casse la figure.
Certaines "recherches" nous informent davantage sur les "chercheurs" qui les ont conçues et réalisées que sur leurs... victimes.
Relisez tout ça avec CE fil conducteur, vous allez vous marrer une seconde fois.
Bonjour à tou(te)s (la langue française ne permet pas de montrer que l'on s'adresse aux deux genres lors de l'emploi du masculin pluriel, par cette graphie, je tente de conjurer l'évolution, l'histoire de notre pensée...)
Je voudrais opérer d'ailleurs opérer le même type de mouvement avec le mot "viol" en lui accolant (ence) pour former un autre substantif viol(ence).
Je ne veux pas nier l'importance de ce fait de société en tentant ici d'en élargir la portée...
Il me semble que l'intérêt de parler de viol est de pouvoir mesurer statistiquement le fait qu'un homme introduise son pénis dans le vagin d'une femme (ou fillette) sans qu'il y ait consentement mutuel. Si on peut savoir de manière de plus en plus certaine qu'il y a eu bien pénétration la question du consentement mutuel est bien plus problématique. Il me semble que c'est bien cette histoire de consentement mutuel qui est au centre du débat, de ces divers articles sur la question du viol que je parcours plus ou moins assidûment depuis quelques semaines.
Tout le monde y va de son explication, de sa version des faits, au nom d'une objectivité plus ou moins justifiée avec une dose plus ou moins grande de crédit scientifique. Est-il besoin d'avoir une blouse blanche ou une écharpe tricolore pour se prononcer sur cette violence particulière ? Je ne le pense pas. Nous avons tous, adultes, parents, notre propre vision de cette violence et il est temps de nous prononcer chacun pour que celle-ci puisse être atténuée voire disparaître en quasi-totalité.
Je vous ai préparé à recevoir une phrase qui choquera beaucoup : le viol est une violence parmi les autres. A nous de le situer par rapport aux autres. Comme toutes les autres violences, le viol a tendance à façonner le milieu, l'environnement dans lequel vivent ceux qui en sont victimes directement ou indirectement. Et comme toutes les autres données environnementales positives ou négatives, elles peuvent soit être renouvelées soit être conjurées par filiation je dirai culturelle (je veux dire ici que quand une femme est victime d'un viol, elle contamine son entourage et que son entourage peut soit l'aider à aller à l'encontre de cette violence soit au contraire l'alimenter génération après génération). Ainsi l'homme que je suis peut dire qu'il a été victime de viol indirectement, car j'ai côtoyé (aimé aussi) des femmes qui ont subi de telles violences à divers moments de leur développement (enfant, adulte ou mâture). J'ai mis longtemps à m'apercevoir que j'étais moi aussi victime, c'est-à-dire que j'étais moi aussi atteint par ce "mal", qu'il avait eu un impact sur moi, certes moins grand que les victimes directes, mais bien réel.
Je sais que mon raisonnement ici est assez confus. Je ne veux pas lui donner une direction particulière. Peut-être pour vous faire ressentir l'émotion liée en moi à ce sujet, tout en tentant d'endiguer au maximum ses effets sur mon entendement...
Pour finir, je vous dirai que je suis masculiniste après m'être longtemps cru féministe. Je ne sais pas si ce mot a déjà été inventé (et à vrai dire, je m'en fiche). Notre société a beaucoup parlé du statut de la femme. Et cela a produit des effets sur les deux "camps". Il y a une génération d'hommes qui ne se reconnaît pas dans l'ancien stéréotype de l'homme des cavernes ou du stade de foot. J'en fais partie. Il y a une vaste redistribution des pouvoirs, un vaste changement de notre perception de ce que nous sommes dans nos appartenances diverses à divers groupes (hommes/femmes, français/"étrangers", européens/non européens, humains/reste du vivants et j'en passe). Nous avons beaucoup de chemin à parcourir pour intégrer culturellement les changements très rapides de notre temps. Je voulais simplement remercier donc simplement remercier tous les contributeurs de ce débat sur le viol, quel que soit au fond leur avis (un avis contraire au mieux, qui me choque dans mes fondements, me permet de mieux cerner ce que j'ai à dire et à transmettre et rediscuter). Car nous avons à évoluer et vite, notre bien-être et notre survie en dépend...
Je pense qu'il ne faut pas seulement écarter les pré et post-pubères, hommes violés et femmes sous pilule comme dit précédemment. Il faut également enlever tous les cas ou le viol a été uniquement perpétré par une pénétration anale, et également tous les cas où le violeur a pris la précaution en toute connaissance de cause de mettre un préservatif. Il faudrait également retirer tous ceux où le violeur se savait stérile avant de violer la personne en question(génétique, oreillons, accident, opération etc). On rajoutera dans cette liste à ôter tous les viols où il savait que la femme qu'il allait violer était stérile (comme la plupart des violeurs sont proches de leur victime c'est possible qu'ils l'aient su dans certains cas). On finira par tous les viols intercouples où monsieur ne peut ignorer que madame porte un stérilet et qu'elle ne concevra pas d'enfant...
Si ce n'est pas ce qu'on appelle "faire fondre un nombre comme neige au soleil"...
c'est marrant sinon cet echo, dès que j'entends un truc comme "activités à haut risque pour la femme, se promener seule dans un parc", j'entends immédiatement "et si tu te fais violer faudra pas dire qu'on a oublié de te prévenir, tu l'as cherché un peu !".
Ca me rappelle dans la foulée un très bon texte d'Agnès Maillard (il me semble) au sujet du fait que la femme a des droits en occident, elle circule librement ou presque : Elle n'a pas le droit d'aller où bon lui semble, seule, sans qu'on la prévienne que si elle y va et qu'elle se fait attaquer, ce sera de sa faute.
[...] Garde tes gènes pour toi merci Je vous l’ai déjà dit ; la lecture des textes socio-biologistes provoquent des colères homériques ou des fous rires. C’est selon . Slate, journal scientifique connu, nous propose donc ce jour plusieurs articles sur le viol . [...]
[...] plus. Voilà qu’un nouveau discours émerge, encore plus rétrograde que les précédents : le viol est dans la nature de l’homme. Et voilà tout ! Pourquoi continuer à chouiner contre une évidence inscrite dans nos gènes ? [...]
[...] Garde tes gènes pour toi merci [...]