J'étais dans le bus lorsqu'un homme âgé, avec une canne, s'est levé pour me laisser sa place. Je voyais que c'était un réel effort pour lui et qu'il était même dangereux de le laisser debout, lui qui tanguait un peu sur ses jambes. J'ai pensé lui expliquer que la galanterie était ridicule, qu'elle n'avait aucun sens et que seule la politesse importait. Et j'ai compris que cet homme-là voulait cette dernière joie, celle d'être galant. Alors j'ai cédé et j'ai vu dans ses yeux sa fierté d'être toujours un homme bien.
Ecrire ce texte m'irrite à l'avance car j'entends déjà les "t'as pas mieux à foutre que de parler de la galanterie ?". Oui on sait. Sauf que quand on vous parle de culture du viol, vous la niez. Définissez nous donc les sujets à traiter, la manière de les traiter et les limites à ne pas franchir.
Je lis sur le larousse ; galanterie : "Politesse empressée auprès des femmes." La galanterie est donc un comportement sexué, adopté par les hommes à l'égard des femmes. Si un homme tient la porte uniquement aux femmes, il est peut-être galant mais sacrément impoli donc car il n'y a aucune bonne raison à ne pas la tenir à un homme. Si sincèrement vous pensez, en tant que femme, vous n'êtes pas capable de pousser une porte ou de la tenir, ou de porter une valise, allez vite voir votre médecin, vous souffrez d'anémie.
La galanterie est comme le Mademoiselle, elle est vendue comme une valeur positive aux femmes. Après tout cela ne mange pas de pain que de se faire tenir la porte, se faire payer le restau ou se faire porter un sac. Hormis le fait de passer pour une petite chose incapable et dépendante, peut-être.
Wikipedia dit "La galanterie se présente comme un ensemble de manières développées par un homme en vue de faciliter les déplacements, les mouvements ou l'habillement d'une femme. Elle consiste, par exemple, à laisser la priorité à la femme sur le seuil d'une porte, à lui céder sa place dans les transports en commun ou à l'aider à porter ses bagages. Plus généralement, il s'agit d'être prévenant et attentionné à l'égard des femmes et de leur témoigner du respect et de la considération".
Personne n'a à me faciliter la vie parce que je suis une femme, ce qui est un hasard génétique complet. Je ne peux prétendre à l'indépendance, à des choix de vie, si je décide de me comporter en objet fragile qui a besoin d'être guidé, escorté et aidé pour de mauvaises raisons. Ainsi comme nous l'affirme ce garçon (dont le texte soulève par ailleurs de vraies questions) : "Dans tous les cas, il s’agit de faire preuve d’un maximum de respect et d’égards partant du principe que ces dames sont plus fragiles et sensibles que les hommes (ce qui est globalement vrai, et dans le contexte il s’agit de qualités) et par conséquent, c’est à l’homme de se montrer délicat, attentionné et prévenant." (en gros je vais m'écrouler et me mettre à pleurer si on ne me tient pas la porte c'est ce dont il s'agit ?).
La galanterie n'a rien à voir avec la politesse qui s'adresse à tout un chacun, indépendamment de son genre. Chacun a évidemment à aider quelqu'un qui a des difficultés avec ses bagages, quel que soit son genre. Tout le monde doit laisser sa place à une personne âgée ou à tenir la porte à la personne qui nous suit. Nous ne parlons pas ici de politesse mais bien de galanterie.
Quant à la galanterie matérielle - c'est-à-dire le fait de payer systématiquement quand on est un homme - elle s'est expliquée, comme le dit d'ailleurs le texte linké ci dessous, par le fait que les femmes n'avaient aucune indépendance matérielle. Etant donné que cela n'est plus le cas, il n'y a aucune raison valable à vouloir qu'un homme paie systématiquement.
Je vous conseille à ce sujet de parcourir les commentaires du texte précédent :
"Bien-sûr, il m'arrive de partager l'addition mais uniquement si je ne compte pas aller plus intimement dans la relation"
"Car il considère qu' être en ma compagnie a un prix et que ce qu'il dépense en taxis, restaurants ou cinémas en vaut largement la peine."
"Il est vrai que lors dès premiers rdv je m'attends à ce que l'homme paie le repas, sinon, je risque d'imaginer que je ne l'intéresse pas assez pour qu'il daigne m'offrir quelque chose"
Certaines femmes s'objétisent en estimant que leur présence a un prix. Mieux elles estiment qu'il y a un lien clair entre le fait de payer et d'avoir ensuite des relations sexuelles.
On est ici dans le sexisme ambivalent, le paternalisme où les stéréotypes accolés au groupe dominé ne sont pas considérés comme dangereux ; ainsi notre blogueur considère les femmes comme "fragiles" et "sensibles". Ce type de sexisme, est, comme le souligne l'article, difficile à détecter car beaucoup de femmes en sont friandes dans certains contextes, comme le couple où être galant est confondu avec du romantisme (et où, nous y reviendrons la relation dominant/dominé est quasi consubstantielle au couplé hétérosexuelle). le sexisme ambivalent considère les femmes comme des êtres purs, des princesses à protéger ; il les mets sur un piédestal comme des vases fragiles. Le sexisme ambivalent définit les hommes comme des protecteurs, exempts de tout comportement négatif ou sexiste puisqu'ils sacrifient leurs propres besoins au bénéfice des femmes. Le sexisme ambivalent vise donc clairement à rendre les femmes moins hostiles au sexisme hostile, direct et à les maintenir dans un état clair de subordination.
Le sexisme ambivalent fait donc apparaitre des comportements paternalistes, de claire différentiation sexuelle et d'intimité non sollicitée.
L'étude dévoilée ici est intéressante ; elle montre que des femmes soumise à un comportement sexiste bienveillant voient leurs performances à un test baisser drastiquement car, occupées qu'elles sont à déterminer si ce comportement est hostile ou non, elles ne s'occupent plus du test mis en place.
Glick et Fiske ont mené une enquête il y a 20 ans sur le sexisme bienveillant dans 20 pays et ont démontré que sexisme hostile et sexisme bienveillant vont de pair ; le sexisme bienveillant récompensant les femmes restant dans des rôles traditionnels pendant que le sexisme hostile punirait celles tentant d'en sortir.
"Être à la fois hostile et bienveillant est d'une efficacité redoutable pour maintenir un groupe dans son état de subordination" Benoît Dardenne
122 réponses sur “La galanterie est une forme de sexisme”
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juste merci, parce que ça fait des années que je répète que je ne pratique pas la galanterie parce que c'est traiter les femmes en créatures fragiles qu'elles ne sont pas et qu'en retour, je me fais traiter de gros macho
ça me change, ce genre d'avis, même s'il n'était pas là pour me rassurer, j'en suis bien conscient
[...] La porte en pleine figure [...]
[...] La porte en pleine figure [...]
Ce qui confirme que la galanterie est obsolète comme je l'induisais dans mon post (avant que l'on me croie condescendant ^^) … et d'un autre côté, je ne peux me résoudre a ne pas croire encore qu'elle participe au jeu de la séduction.
http://blog.namok.be?post/2013/03/26/je-suis-homme-blanc-hetero
Merci pour cet écrit. D'ailleurs, si tu peux trouver une Québécoise qui peut te donner leur version de la galanterie je pense que tu te sentirais bien mieux. Il n'est (à ma connaissance) pas du tout le même qu'en France ni comment tu le décris et c'est très intéressant de voir à quel point ici il est culturellement ancré dans un sexisme silencieux et bien pensant.
Texte tout à fait clair, et je me retrouve bien dans l'anecdote du bus.
En fait je ferais la différence entre la galanterie-politesse et la galanterie-matérielle. Non pas sur le fond car très clairement il y a infériorisation de la femme dans les deux cas (même si je doute que la plupart des hommes s'en rendent même compte), mais sur la manière d'y réagir.
Pour la galanterie matérielle, c'est assez simple (je trouve) : je n'ai aucun souci à affirmer que je paie ma part au restaurant, ou que non, merci je me débrouille pour rentrer, pas la peine qu'on me paie un taxi, etc. Et je trouve que les hommes le comprennent assez bien finalement (tout du moins ceux que je fréquente ^^), ce qui permet des relations franches et saines : si un ami avec qui je dîne paie tout le dîner, c'est pure amitié, il veut me faire un cadeau, et ça sera tout aussi simple et sain la prochaine fois si c'est moi qui paie tout. Pas de soucis.
En revanche pour la galanterie-politesse je suis beaucoup plus mal à l'aise. Il est clair qu'on ne va pas rabrouer le vieux monsieur qui veut se montrer "galant". Qu'on ne va pas taper sur le bras du type qui tient la porte pour lui faire comprendre qu'on peut la tenir seule. Qu'on ne va pas faire de remarque. En tous cas moi je n'en fais pas. Pourquoi ? Parce que cette galanterie-politesse, finalement, est aussi un fond de "bonne éducation" où la personne masculine qui l'applique apporte un certain intérêt à la politesse, à l'harmonie des relations, au "vivre ensemble" (comme on dit). Et je trouve que notre monde manque cruellement de politesse... Un type qui tient la porte ou se lève pour laisser sa place sera à coup sûr un type qui aura moins de rapports agressifs avec ses semblables, hommes ou femmes. Qui ne les traitera pas de connard ou d'enculé au moindre regard gênant. Il y a sans doute de l'évolution à trouver à cela (élever nos enfants dans l'idée d'être prévenants envers *tout le monde*, pas que les femmes), mais j'ai le sentiment un peu diffus qu'il faut garder d'une manière ou d'une autre le sens des relations sociales prévenantes. Ça me semble fondamental, y compris et surtout dans le cadre d'une éducation non sexiste des futures générations...
texte qui pour le coup me fait réfléchir.
Je me pose plusieurs question peut être pourriez vous y répondre, vous ou quelqu'un dans les commentaires.
la première question que je me pose c'est du coup est ce que je suis impolie lorsque j'appelle une fille mademoiselle? Dans la mesure ou je préfère être appelé jeune homme que monsieur.
je n'essaye pas de soutenir en particulier la galanterie, qui de toute manière ne pourrait pas être appliqué, car bon nombre de "règles" serait considéré comme impolie aujourd'hui.
Mais ne pourrait on pas laissée le choix, je veux dire par là que je pense que c'est le mot galanterie qui est en cause, car après tout lorsque lorsque nous voyons un homme tenir la porte a une femme, nous ne pouvons savoir si celui ci le fait parce que c'est une femme ou si il le fait car il est simplement polie. A part si il lâche la porte pour le mec juste derrière, dans ce cas on est fixé.
Peut être que ce nous percevrons comme un acte de galanterie est une manière erroné de voir les choses, car ce n'est qu'un vision subjective, induit par le doute. peut être était ce qu'un acte de politesse. Pour résumer est ce que je défini le geste de sexiste simplement car je le perçois sexiste? Je me pose en tout cas la question.
Après vient la question de payer le resto à une fille, acte sexiste ou pas. honnêtement vous dites que oui. Et honnêtement je dit que je ne sais pas. Dans la mesure ou l'on m'a éduqué en me disant que lorsque j'invite quelqu'un je paye car je l'invite. Pour être que le mot galanterie nous ferais voir des actions de politesse en homme et femme sous un mauvais prisme.
Peut être que je me trompe complétement, mais j'essaye de comprendre.
Matthieu ; l'enquête dont je parle a été menée dans beaucoup de pays, Canada compris. le sexisme bienveillant y existe.
Pinkilla ; on reviendra à l'occasion sur "Un homme et une femme sont deux humains différents. Vouloir nier cette évidence est une aberration."
z : "Un type qui tient la porte ou se lève pour laisser sa place sera à coup sûr un type qui aura moins de rapports agressifs avec ses semblables, hommes ou femmes."
comme montré dans mon article, le sexisme ambivalent va de pair avec le sexisme hostile. donc non ton type ne sera pas à coup sûr un brave type. Comme écrit, le sexisme ambivalent sera sympa avec les femmes qui restent dans des roles tradis. le sexisme hostile punira celles qui n'y restent pas.
david ; "Pour résumer est ce que je défini le geste de sexiste simplement car je le perçois sexiste? Je me pose en tout cas la question." c'est exactement le cas de l'étude dont je parle. les femmes étaient tellement occupées à déterminer si elles avaient affaire à du sexisme ou pas, qu'elles ont raté leur test.
pour ce qui est du melle, la personne te dira ce qu'elle veut.
pour le resto, non je ne dis pas que payer est en soi sexiste. je dis qu'attendre que l'homme paie quand on a convenu ensemble de diner ensemble est sexiste. Si tu invites, il est logique que tu paies en effet. Si tu conviens avec une fille de diner ensemble (sans que ca soit spécifiquement toi qui invites) je vois mal pourquoi tu paierais à tout prix.
"près tout lorsque lorsque nous voyons un homme tenir la porte a une femme, nous ne pouvons savoir si celui ci le fait parce que c’est une femme ou si il le fait car il est simplement polie."
absolument. et il sera sexiste seulement s'il claque la porte au nez du suivant si c'est un homme.
Et si l'on remplace le terme de 'galanterie' par celui de 'courtoisie' (avec tout le sens historique que ce dernier mot comporte) ?
[...] La porte en pleine figure J’étais dans le bus lorsqu’un homme âgé, avec une canne, s’est levé pour me laisser sa place. Cet article vise à interroger, d'après les lumières de l'œuvre de Léo Thiers-Vidal, homme féministe engagé, la façon dont les hommes se positionnent au sein des revendications féministes. Avons-nous, en tant qu’hommes, une réflexion et des pratiques quotidiennes en accord avec ce que nous défendons ? Nous chercherons à comprendre pourquoi et en quoi les théories de certains hommes féministes minimisent les rapports d'oppression entre les sexes, et, enfin, nous proposerons des pistes pour sortir du piège androcentrique. Léo Thiers-Vidal se rapporte à son expérience personnelle d'homme féministe engagé ayant participé à des groupes « pro-féministes » dans différents pays, sur son travail de thèse qui a débouché sur l'analyse empirique du vécu d'hommes (féministes et non-féministes), et enfin, sur la lecture qu'il fait des recherches d'hommes engagés féministes. [...]
Bonsoir,
Très bon article, certains passages, m'ont fait faire le lien avec deux ouvrages.
"Sex@mour" de Jean Claude Kaufmann, qui traite justement la question du "qui paie l'addition" (dans le cadre des rencontres via les sites de rencontre) et plus largement des comportements sexués.
Et "Du coté des petites filles" d'Elena Gianini Belotti qui met en avant les conditionnements auxquels sont soumise les femmes tout au long de leur vie.
Un homme se doit de dominer une femme. Seules les lesbos n'adhèrent pas à ce principe. Est-ce donc votre cas?
@ hector : troll ? provo ?
Très bon récit, et argumentaire. J'avais déjà réfléchi en ce sens de plusieurs façons ; en revanche, l'étude de l'Université de Liège, que vous citez en fin de billet, est un scoop, tout à fait passionnant d'ailleurs.
Le vrai problème pour "les-hommes" (car il est essentiel aussi de s'interroger sur les difficultés de positionnement face au bienveillant/malveillant (le sexisme nuit aussi aux hommes, in fine)), c'est de pouvoir continuer à "tenir-la-porte" aux femmes tout en montrant bien qu'on le fait aussi pour "les-hommes", et donc que ce n'est pas du sexisme bienveillant.
On peut même y voir un truc assez insidieux : l'homme, en imposant que la femme ne doit pas payer, crée une dette de fait qu'il entend bien se faire rembourser, même s'il s'en défend. Cela aboutit à la marchandisation des relations sexuelles mentionnées dans l'article, mais aussi au cliché de la "femme intéressée" qui est encore fortement répandu et provoque moult indignations chez la gent masculine. Cliché qui ne pourrait pas exister si l'acte de payer était posé comme normal et non connoté, quel que soit le sexe de la personne ! C'est du génie : on crée une asymétrie pour ensuite la fustiger, brocarder les femmes... et maintenir la hiérarchie en place.
J'adore la citation de fin. Elle s'applique dans beaucoup de domaines.
Concernant la galanterie, on est face à un problème d'éducation. Logiquement la politesse, on t'apprend à l'appliquer à tout le monde : femme/homme/grands/gros/bronzés etc... Dans ce cas ce qui est perçu comme de la galanterie par une femme n'est qu'en fait que des bonnes manières.
Maintenant il y a aussi l'effet gentleman. Il y a une pression énorme de la société pour que messieurs se comportent parfaitement avec mesdames. Pourquoi ? Ne nous voilons pas la face, le but ultime est de pécho. Et pour ça il faut se démarquer du "chien de talus" de base.
Donc en effet, la galanterie est non seulement destinée à vous garder mesdames dans une case bien précise, mais aussi une manière calculée pour vous mettre le grappin dessus...
Quand on est un mec, élevé par des parents gauchistes avec un minimum de principes féministes, et qu'on est avec une femme au resto, clairement dans un début de relation (pas entre pote, quoi), arrive le moment de la note. Et j'ai envie de dire, c'est le drame. Soit tu payes tout et tu passes, selon les critères de ton invité pour: 1. un connard phallocrate qui essaye de m'impressionner avec son pognon. 2. un type bien pas radin. Soit tu partages et tu passes pour un radin (voire un sacré crevard). A moins de tomber sur LA féministe convaincue, qui te fais comprendre dès le début qu'elle payera sa part, tu ne passera pas pour un mec bien. Et on en arrive typiquement à un des noeuds du problème de la lutte contre le sexisme et le patriarcat. Une majorité des femmes ont tellement bien accepté et intégré ce cadre qu'en tant que mec, avec toutes les bonnes intentions du monde, c'est vite impossible. J'en viens à penser que, pour paraphraser les statuts de l'Internationale, l’émancipation des femmes doit être l'oeuvre des femmes elles-mêmes. Non seulement personne ne le fera à votre place mais personne ne peut le faire à votre place.
gerome Nimo ton commentaire me rappelle des souvenirs...
"si le mec m'invite c'est un macho de merde qui paie pour coucher"
"s'il paie pas, quel gros radin"
moi ce que je fais (je suis une fille) c'est que généralement je casse la gêne en annonçant dès l'apéro "On fait moitié / moitié?" . Si le mec a pas l'air trop con, parfois je lance "Allez c'est moi qui paie, j'ai fait des heures sup" (mais peur de passer pour une Bitch castratrice !)
(chic ! des commentaires ouverts^^)
1- Je crois que la question de la galanterie est à rapprocher de la culture de la récompense qu'on apprend beaucoup aux garçons.
(je parle de mon cas, mais je vais mettre des "nous")
On n’apprend pas simplement aux petits garçons à être galants. On nous a dit que c'est une condition pour être aimés.
Au risque de nous précipiter dans un rapport consumériste à la galanterie.(et aux femmes en général) "si je suis plus galant avec celle-ci elle devrait m'aimer" ou pire "si je lui paye le restau et un beau cadeau elle devra m'aimer".
Tu illustres bien dans ton texte que certaines femmes sont tout à fait prêtes à jouer ce genre de jeu d'ailleurs :
« Bien-sûr, il m’arrive de partager l’addition mais uniquement si je ne compte pas aller plus intimement dans la relation »
Ce qui est une manière de dire que ce n'est pas facile (ni pour les hommes ni pour les femmes de sortir de ce genre de schéma (qui n'a pas grand chose à voir avec les sentiments) alors qu'on baigne dedans.
2- J'apprends par ton article la relation entre sexisme bienveillant et sexisme hostile. L'idée que cette relation soit sous-tendue par la protection des valeurs traditionnelles me parait à priori pertinente.
Je serais curieux d'avoir des éléments plus récents sur le sujet et de savoir si le curseur a pu bouger alors que les valeurs "traditionnelles" ont je crois un peu évolué. (tu as des pistes de lectures sur le sujet ?)
Sur le sexisme hostile : Je lisais récemment (dans un nouveau bouquin sur Chester Himes, un chapitre passionnant sur les rapports hommes-femmes dans sa littérature) que l'homme vit très mal que les femmes entrent en compétition avec lui : elles gagnent autant sinon plus (sic), elles prennent les bonnes places (sic), elles peuvent faire leurs propres choix... sans une autorisation masculine (père ou mari) (sic, pas toujours !). Valeur traditionnelle masculine : "je travaille assez et je gagne assez pour 'permettre'/imposer à ma partenaire de rester à 'notre' maison' et s'en occuper". Oui, il serait intéressant de mesurer si les hommes peuvent se dégager de ce malaise d'une compétition avec sa partenaire et avec les femmes collègues en général.
Comme l'article le dit bien, le sexisme bienveillant est un jeu qui se joue à deux, autour de la domination masculine. Je mets sur ce compte cette question récurrente : "tu m'aimes, hein ?" qui me parait une demande à entretenir une forme de galanterie, de prévenance, de la part du dominateur, bref une position de quémandeuse. Enfin, je pose la question...
En fait, ma dernière idée est en lien avec la remarque de feufoll sur le chantage à la récompense pour gentillesse de l'enfant, du garçon, récompense sous forme de marques d'amour.
[...] à l'absence de galanterie (ça va plutôt bien) La porte en pleine figure J’étais dans le bus lorsqu’un homme âgé, avec une canne, s’est levé pour me laisser sa [...]
Merci 1000 fois pour cet article. Je me considère comme une personne forte, franche, parfois vulgaire, et fortement attachée à mon indépendance.
Et pourtant, on me donne du "mademoiselle", on me tient la porte pour me laisser passer, et on insiste pour payer mon café. Ce qui me renvoie systématiquement à ma condition de femme forcément faible, qui a besoin d'une aide masculine.
Lorsque l'on remet en question cette fausse bienveillance, on nous répond que cela part d'une bonne intention, et qu'en général cela est apprécié par les femmes (ou pire "la gente féminine" ou "ces dames"). Comment faire comprendre que cela participe au sexisme ambiant?
Encore merci pour vos mots, qui visent une nouvelle fois juste.
Un texte très bien tourné qui rejoint mon avis, merci !
Par contre quand je lis "Ainsi comme nous l’affirme ce garçon (dont le texte soulève par ailleurs de vraies questions)" je ne vois pas de quel garçon ni de quel texte on parle... Il manque un lien ou j'ai loupé un truc ?
Quand ma femme me dit : tu ne me tiens pas la porte, tu n'es pas galant ?
Je dois donc croire que c'est une demande de soumission ?
Non, une demande de domination bienveillante !
Belle démonstration (comme d'hab) !
Personnellement je constate qu'ayant "imprimé" depuis toute petite que certaines tâches pénibles (porter les trucs lourds par ex) étaient l'apanage des hommes je m'en suis complètement désintéressée. Par ex je n'ai pas cherché à devenir plus forte physiquement (d'autant plus que c'est socialement dévalorisé pour une femme, et que je suis accessoirement une grosse feignasse...), et à la réflexion c'était un peu con. Après il me semble que ça pose aussi la question + générale : partant du principe que notre société est sexiste, faut-il consciemment se conformer à ce qu'on attend de nous pour certains avantages que cela peut nous conférer en tant que femmes, voire même en jouer, pour compenser tout ce dont on est privée par ailleurs ? ou au contraire renoncer d'abord à nos "privilèges" relatifs pour que les hommes renoncent aux leurs ? (c'est une vraie question que je me pose, et dont je trouve que la réponse n'est pas simple et manichéenne, entre grands principes et pragmatisme)
Pour l'histoire de la porte, on peut être galant/sexiste sans pour autant claquer la porte aux nez des hommes. Je pense à mon collègue en disant ça : très poli en toutes circonstances. C'est le seul homme de l'entreprise et je ne l'ai jamais vu claquer la porte au nez de qui que ce soit. En revanche, il nous tient toujours la porte. Là où ça devient sexiste, c'est que quand on essaie de lui tenir la porte (ce que j'ai toujours fait par politesse, quel que soit le sexe de la personne qui vient derrière), il refuse de passer et tient à son tour la porte jusqu'à ce qu'on abandonne en lui laissant la place. C'est sexiste et infantilisant.
Etant un homme je me sens plus ou moins offensé par cet article qui à mon avis va chercher du mal là où il n'y en a pas. Je ne dirais pas que la galanterie est un acte systématiquement désintéressé et non genré, mais il me semble qu'elle n'a pas un lien aussi évident avec le sexisme. il y a des gens qui vont considérer que la galanterie fait partie du jeu, et que pour draguer, flirter ou plaire, il faut être galant. Dans ce cas ce n'est ni de la galanterie ni de la politesse, mais tout simplement une tactique (douteuse ?) pour parvenir à ses fins, qui pourrait très bien être employée par une femme d'ailleurs - Etre bienveillant de manière intéressée n'étant pas un comportement purement masculin - Et puis il y a les gens comme moi qui pratiquent la galanterie comme ils pratiquent la politesse. Je laisse ma place aux personnes âgées, j'aide une fille qui galère dans une gare avec sa valise, je fais gaffe aux poussettes et aux petits dans les transports en commun. Je ne vois pas vraiment de différence entre ce genre d'actes. A part la personne qui a besoin d'aide, je ne vois ce qui change. Je ne vois non plus ce qui fait de moi un instrument du paternalisme quand j'aide une fille à ranger une valise au dessus de sa tête dans un TGV. Je proposerais aussi bien à n'importe qui d'autre. Que devrais-je faire ? La laisser galérer en murmurant "vous avez votre indépendance, alors porte ta valise toute seule". Alors on va surement me dire que du coup, je suis quelqu'un de poli en général, et que j'ai pas besoin d'appeler ça de la galanterie. Sauf que si. Il me semble que le mot est pertinent, et qu'il s'inscrit dans une logique de savoir-vivre (qui à dit à la française ?). Et à supposer qu'en pensant ça je sois un sexiste bienveillant, je dirais que cette définition ne peut qu'encourager les hommes à l'être puisqu'elle sonne, à mon sens, comme quelque chose de bon, un peu façon "discrimination positive". Du reste, la galanterie matérielle tiens à mon avis plus des codes du romantisme, du love comme dise les jeunes. Je ne vois pas ce qui a de mal à payer de temps à autres un resto' à sa copine. L'inverse mais aussi déjà arrivé, et je respecte, mais il me semble qu'aucune relation ne peut se définir sans ce genre d'attentions, me trompe-je ? Enfin bref, ça doit être mon côté vieux jeu.
le docteur ; la courtoisie s'applique à tout le monde non?
Guillaume Cingal ; oui exactement.
leom ; merci pour les conseils de lecture.
Aurélien Fouet-Barak ; nous sommes d'accord. je n'avais pas abordé le sujet du remboursement du restau.. qui existe. d'ailleurs une des filles que je cite dit qu'elle ne se fait payer le restau que par les mecs avec qui elle veut coucher. edifiant.
gerome Nimo ; mais abolument ! et je dirais qu'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre et ca, certaines femmes ne l'ont pas bien intégré. d'un autre coté je pense qu'elles ont peur de renoncer à ces maigres avantages (qui n'en sont pas). et se retrouver sans rien.
benflex ; oui c'est cela.
feufol ; l'étude http://reflexions.ulg.ac.be/cms/c_25043/quand-le-sexisme-se-veut-bienveillant?part=2 te rajoute des pistes non ? et tout à fait ok avec ton com.
merci origami.
szam : flute j'ai oublié le lien. je tente de le retrouver.
gilles ; ta femme a simplement intégré des codes sexistes comme tout le monde. a vous de voir si vous souhaitez vivre avec ou pas.
lpp : disons que ces fameux privilèges, on les paie au prix fort me semble t il. et non tu ne peux pas "jouer à la femme" (c'est à dire utiliser les artifices féminins de fragilité etc) et demander ensuite à être considérée comme un être à part entière, ca me semble totalement impossible. pour le reste, je ne sais pas. les hommes ne semblent pas prêts du tout à renoncer à leurs privilèges.
ce qui est marrant c'est que c'est qq chose de très récent cette histoire de charges à porter. Avant le 19eme (avant pour une certaine classe sociale uniquement) il n'était aucunement question que les femmes soient exemptes de porter quoi que ce soit. au contraire.
lucette ; voila. quand tu restes dans un rôle tradi, il est poli. quand tu sors du rôle, il t'infantilise. essaie de lui demander de facon humoristique ce qu'il croit qu'il va se passer si tu lui tiens la porte ? un tsunami ?
O'shovah ; mais PUISQUE tu le ferais avec tout un chacun qui galère, il ne s'agit pas de galanterie, bon dieu.
encore une fois si une personne galère avec sa valise, tu l'aides non pas parce qu'elle est une fille, mais bien parce qu'elle galère non ?
"Et à supposer qu’en pensant ça je sois un sexiste bienveillant, je dirais que cette définition ne peut qu’encourager les hommes à l’être puisqu’elle sonne, à mon sens, comme quelque chose de bon, un peu façon « discrimination positive »"
sauf que, comme te l'ont montré les études au dessus, le sexisme bienveillant n'est PAS positif et contraire entraine de mauvaises conséquences pour les femmes et place les femmes dans une situation d'infériorité.
enfin il va falloir comprendre que je n'en ai strictement rien à faire que vous vous sentiez offensé par un article. je parle du sexisme subi par les femmes et toi un homme est vexé ? je men tape.
Dis-donc on est bien accueilli ici. Si on peut pas discuter de manière courtoise autant ne pas me répondre. J'essayais de montrer qu'on peut appeler ça de la galanterie sans être un monstre sexiste qui vois dans les femmes des êtres faibles et fragiles. Je ne sais pas moi, on à ces actes là parce qu'on voit ou qu'on sait quelque chose ! Je laisse ma places aux personnes âgées par ce que physiquement, je sais qu'elles ne tiennent pas aussi bien sur leurs deux pieds que moi. J'aide une fille à porter sa valise parce que je vois bien qu'elle est deux fois plus grandes qu'elles. C'est de l’identification, pas de l'asservissement ! Bientôt mon grand-père va me dire qu'il paye sa retraite et qu'il est en pleine forme physique et donc que je ne dois pas l'aider ? Franchement. Je comprends bien ton propos crois-moi, mais mon commentaire avait vocation à montrer que les gens ont leur fierté, donc sûrement, ils ont pas toujours envie qu'on les aide, mais qu'il y a aussi des gens à qui ça fait plaisir d'aider. Comme tu l'as dit "être quelqu'un de bien". Ca te paraît complètement antinomique avec le respect de la femme ? Moi non.
comprends tu que tu parles de tout autre chose ? la galanterie est réservée aux femmes. tu aides les personnes ayant besoin d'aide. tu es poli, pas galant.
je fai la meme chose, tout va bien, basta.
je comprends en effet que je suis dans un "à côté" du débat, mais il me semble que ce n'est pas si éloigné ! Et du coup, si je comprends bien, tout se résume à un problème de mot employé, et pour le coup, ça me paraît être tout à fait mineur dans ce vaste et épineux sujet qu'est le sexisme.
tu vas donc me faire la liste des sujets à aborder par ordre d'importance et l'angle selon lequel ils doivent être abordés.
merci.
J'ai pas dis ça et je comprends pas pourquoi tant de sarcasme pour un commentaire qui pour le coup, se veut bienveillant et républicain. Si tu écris sur la galanterie et qu'on a l'occasion d'y poster des commentaires, je pense qu'on a le droit de saisir le débat mais aussi de réfléchir à son importance sans que tu interprètes ça comme un conseil en matière de ligne éditoriale. Mais là, effectivement, on rentre dans un autre débat !
alors ne viens surtout pas me dire quels combats sont importants ou pas dans le féminisme.
Marrant de voir comme les sens sont parfois exacerbés 😉
@Valérie Dans mon article (puisque tu proposes qu'on en reparle, je préfère que l'on cite les deux phrases en même temps, sinon le sais que beaucoup vont réagir 😉
> Un homme et une femme sont deux humains différents. Vouloir nier cette évidence est une aberration.
> Un homme et une femme ont les mêmes droits et doivent être traités avec le même respect. Vouloir nier cette évidence est une aberration … et pourtant.
pinkilla ; oui pas de souci. mais je nie toujours la première phrase 🙂
> Un homme et une femme sont deux humains différents. Vouloir nier cette évidence est une aberration.
Ils sont aussi différents que deux hommes peuvent l'être ou deux femmes peuvent l'être.
C'est à dire : plus la société est égalitaire, plus les différences genrées s'effacent devant les différences individuelles ; preuve s'il en fallait encore que les différences attribuées au sexe sont acquises et non innées.
En tant que biologiste je me dois de le dire : la "différence des sexes" est largement un mythe. Pas entièrement, mais largement. Sur chaque caractère précis c'est vrai qu'il peut y avoir des différences entre le groupe des femmes celui des hommes, mais ça ne veut pas dire que l'information "untel est un homme"/"unetelle est une femme" permette de faire des prédictions sur sa force physique, capacité d'orientation, agressivité, instinct dit "maternel" ou autres.
Les hommes et les femmes sont deux catégories différentes d'êtres humains, pour autant un homme et une femme ne sont deux humains différents qu'au même titre que deux femmes ou que deux hommes sont différent-e-s.
merci lama et kobal ; je renvoie a Catherine Vidal et Anne Fausto-Sterling ; peut etre avez vous d'autres sources ?
La difficulté pour la galanterie, c'est qu'elle reste "attendue" par beaucoup de personnes, et donc qu'il faut faire un "effort", a minima vis-à-vis du regard des autres, pour ne pas s'y astreindre. Concrètement, si quelqu'un voit que je ne tiens pas la porte à une femme, il peut se dire "quel con ce mec". Or, et ce blog en est l'illustration me semble-t-il, il n'est recommandé à personne de faire de sa vie un acte militant permanent (quoi que rien ne l'empêche, hein !).
Pour ma part, j'essaie déjà de parler de ce "problème" de galanterie avec les femmes dont je suis proche, pour désamorcer les risques de situations tendues (i.e. je leur explique pourquoi je ne vais pas être "galant" avec elle).
Ça oblige parfois à être un peu lourd (ou "explicite" ce qui revient au même), mais ça crée du respect mutuel.
eld : quelqu'un a justement évoqué ce pb sur twitter. Nous pouvons d'ailleurs rajouter cela dans l'article sur les hommes et le patriarcat où, en effet un certain comportement est attendu de la part des hommes.
J'ai tendance à facilement dire "c'est pour moi" au resto, mais pas forcément si c'est une femme.
Mais ça correspond à une socio-économique, je l'ai déjà fait, mais c'est peu usuel d'inviter son patron (homme ou femme) par exemple.
Après, c'est rarement dans l'autre sens.
A ce propos, y a t il des études/papiers sur les femmes invitant au resto ? question con peut-être, mais du coup, je me demandais.
L'autre interrogation me venant, c'est de savoir si le fait de payer pour sa convive demeurait aussi normé/codifié qu'à une époque, comme alors une sorte de déclinaison de la domination économique de l'homme sur la femme.
Probablement cela a t il évolué, prenant en effet de significations supplémentaires - mais pas forcément substitutives.
L'autre difficulté - bon, très relative - c'est dans l'autre sens, de se voir taxé d'avoir de féminisme facile pour laisser payer sa part à la femme avec qui on bouffe. Voire de muffle.
Et à propos de recodification, ne pas proposer peut être considéré comme un manque de considération, même si derrière la nouvelle norme serait justement pour la femme de dire "non, on partage".
Bref, s'il peut y avoir toujours une forme de sexisme dans le paiement de l'addition, peut-être y a t il des frontières qui bougent ou se déplacent.
@Kobal «C’est à dire : plus la société est égalitaire, plus les différences genrées s’effacent devant les différences individuelles (…)»
@Lama «Les hommes et les femmes sont deux catégories différentes d’êtres humains, pour autant un homme et une femme ne sont deux humains différents qu’au même titre que deux femmes ou que deux hommes sont différent-e-s.»
C'est très bien exprimé pour moi …
Non malheureusement : j'avais vu ça en cours de sciences cognitives pendant mes études, mais ça remonte à loin et je n'ai plus la référence :s
Si j'ai bien compris ton article, c'est une question d'intention plutôt que des faits qu'on peut constater. Comment s'en sortir ? Quand tu fais preuve de bonnes manières envers une personne parce que tu as de l'intérêt pour elle (éventuellement parce que tu es un homme hétérosexuel et que tu suppose que tu as une femme hétéro en face de toi), comment est-ce que ça se démarque du sexisme ?
Bonjour,
Je vis au Québec depuis maintenant une dizaine d'années. Le féminisme au Québec est présent partout. Il est solide, affirmé, revendiqué et respecté.
Des portes dans la figures, j'en ai mangées. De l'aide pour porter un vélo jusqu'au 2ème dans un esclalier en colimaçon j'en ai pas reçue. Des factures autour d'un dîner c'était forcément moitié-moitié....Bref la galanterie n'existe plus depuis 20 ans.
Les hommes ont peur de s'en manger une s'ils levaient le petit doigt.
Certes, il est fort agréable de pouvoir se balader en mini-jupe jusqu'aux petites heures sans se faire regarder, siffler, agrésser. C'est vrai.
Les femmes ne baissent pas les yeux à 3hoo du matin dans les rues. Débardeur, jupe, talons.
On peut demander au chauffeur de bus d'arrêter le bus entre deux stations une fois la nuit tombée.
C'est très jouissif d'avoir le sentiment d'être libre de son corps et de son esprit sans se sentir en danger.
Par ailleurs, Il y a une mince frontière entre galanterie et courtoisie, voire politesse...
Des portes, j'en ai un peu ras la casquette de m'en prendre sous pretexe que mon indépendance je l'ai voulue. L'addition? Il m'arrivait de la payer car cela me faisait plaisir d'offrir et aussi de recevoir (donnant-donnant ou dans un esprit chacun son tour, ce n'est pas toujours aux hommes de payer sous prétexe qu'ils sont des hommes) mais aujourd'hui (dans mon cas) c'est chacun sa part car après tout cela va toujours dans le même sens (les femmes peuvent offrir un verre et non l'inverse). Bref, tout ça, fini par ressembler à de l'impolitesse et ça me saoule. Car oui, laisser une porte battante arriver en pleine figure au suivant ou à la suivante, ce n'est agréable pour personne.
Comme il n'y a plus de galanterie par conséquent de séduction (si on revient au sens 1er de galanterie), la séduction est plus trash ici. Les femmes baisent les hommes et en sont fières.
Ça manque parfois de finesse. Les conversations entre femmes ne font pas rêver et frôle souvent la grossièrté. On s'ennuie ferme.
Dernier point, il arrive un nouveau phénomène.
Après toutes ces aventures, il arrive de temps à autres que les femmes Nord-Américaines succombent aux charmes des autres cultures. Pourquoi? Elle vous repondront rouges de honte : "par ce que cet homme est galant".
Alors, oui vous avez certainement raison...mais tout est une question d'équilibre.
Ah ah ! Le coup du tsunami m'a bien fait rire 🙂 Le problème en attaquant le sujet frontalement, c'est qu'on passe systématiquement pour la mégère aigrie stéréotype de la féministe... J'ai une autre tactique plus "tradi" mais assez efficace : je fais comme si je n'avais rien vu et j'attends qu'il passe, du coup il réalise l'absurdité de la situation (enfin j'espère).
Merci pour l'article en tout cas !
Papier très sympa à lire mais trop simpliste. Il faudrait creuser et faire ressortir quelles égalités cette galanterie affecte. Car l'enjeu de notre société n'est-elle pas de parvenir à un partage plus équitable de la liberté ? D'où le droit de vote, de travailler, de s'habiller librement, de conduire et j'en passe.
J'aimerais apporter un témoignage de jeune si l'on peut dire. 27 ans.
Les gestes de galanteries sont plutôt de l'ordre de la sphère privé dans mon cas. Et c'est clairement tout à fait inconscient si j'associe cela à de la supériorité. Pour la sphère public je me contente d'être poli avec tout un chacun qui en a BESOIN (c'est clair qu'une femme 1m80 70kg, je ne lui prendrai pas sa valise mais un homme 1m60 45kg oui).
Tout ça pour dire que ce papier n'est déjà plus d'actualité pour bon nombre de jeune mâles Francais.
juk ; et je suis sûre que tu ne vas pas manquer dans un prochain commentaire de nous expliquer ces égalités qui sont affectées.
sinon je suis contente de savoir qu'à partir de ton exemple, tu peux en déduire l'ensemble des comportements d'une population donnée.
Une passante qui repassera… ; c'est étonnant ces gens qui renvoient l'image d'un tel canada alors que les slutwalks sont parties de là pas, alors que Pickton, alors que les femmes autochtones. m'enfin on peut continuer çà véhiculer l'image des canadiennes coupeuses de couille.
Mpstarix ; il y a des études. fondées sur des faits donc.
Ce qui est difficile dans l'histoire de la note, c'est que nous sommes dans une période de transition (les femmes sont plus indépendantes mais les habitudes anciennes perdurent) et qu'on ne sait pas ce qu'attend la personne en face ni la façon dont elle va interpréter notre manière de gérer - comme le souligne gerome Nimo et d'autres.
O'shovah : je comprends que cela t'agace qu'on te reproche une "galanterie" alors que c'est pour toi la politesse de base. Je peux aussi comprendre que tu ne vois pas où est le mal d'appeler galanterie la politesse que tu dispenses au femmes, sachant que tu en ferais autant pour les hommes. Il n'empêche que beaucoup d'hommes n'ont ces gestes QUE pour les femmes, se vexent quand on les aident en retour et font EFFECTIVEMENT du sexisme bienveillant, même si c'est par simple habitude ou par éducation.
Ce n'est pas parce que TOI tu es visiblement dans une autre logique qu'il ne faut pas en parler et demander à ceux qui pratiquent ce sexisme de ne pas réfléchir à leur pratique.
Il se trouve d'ailleurs que les femmes aussi peuvent trouver matière à réflexion dans ce texte. J'ai récemment parlé à des femmes qui se considèrent comme féministes mais avaient également intégré cette politesse sexuée, sans y réfléchir davantage. L'une d'elle m'a dit qu'après en avoir discuté avec moi, elle avait réfléchi et aide maintenant les hommes qui se battent avec les poussettes dans les escaliers (alors qu'avant, elle pensait que c'était forcément à d'autres hommes d'intervenir). Comme quoi, on peut tous s'améliorer.
PS : Georgette, je viens de découvrir ton blog, j'espère que j'interviens selon les règles du lieu
@une passante qui passe : laisser une porte dans la figure d'une femme sous prétexte qu'elle a voulu l'égalité est non seulement une impolitesse mais aussi une sorte de punition (donc du sexisme).
Une porte, ça se tient, quelque soit son sexe et quelque soit celui de la personne qui est juste derrière.
@ Valerie
Et si la galanterie nous venait des hommes de cromagnons !! Bon, je vais un peu développer...
A cette époque, la vie était réglé comme du papier à musique par le soleil et les saisons. Seul ses doigts pour rendre possible l’étage de base de la pyramide de Maslow. L'homme était la clef de voûte pour les besoins les plus immédiats (nourriture, logement) et la femme était néanmoins indispensable pour pérenniser l'espèce. La femme était clairement le sexe faible en ce sens (facile à atteindre mais indispensable pour la survie de l'espèce). Et cette loi du plus fort (physiquement) valait aussi chez les hommes. Alors peut-être que la galanterie a commencé à ce moment-là !!! La galanterie commence quand les hommes décident d'aller chasser pour laisser leurs femmes s'occuper des enfants et du domicile. Et continue quand ils vont à la guerre et préservent leurs femmes d'une violence qui ne leur laisserait aucune chance.
250 000 ans plus tard, il y a eu les guerres 14-18 et 39-45 qui ont joué un très grand rôle dans l'inconscient collectif pour prouver aux hommes qui n'en étaient pas encore sûr que les femmes étaient capable de travailler sur tout type de poste et de les remplacer sans mettre en péril la société.
On combine ça avec
1/le progrès de la contraception, et donc de pouvoir être "femme procréatrice" au moment désiré
2/le fait que l'on ne chasse plus lol
3/le fait que la société organise l’éducation des enfants
4/que les machines remplacent les muscles
5/que les armées soient professionnelles et ouvertes aux femmes
..
Pour le dire autrement que cette liste inutile, pourquoi ne pas résumer en disant que c'est grâce à l’interaction entre le progrès scientifique et les révolutions idéologiques que l'égalité est possible. Voilà surement pourquoi il a fallu attendre aussi longtemps.
On a maintenant une société qui ne peut que constater qu'une femme peut être l'égal de l'homme pour tous les besoins de cette pyramide de Maslow. Donc terminé le sexe faible (au sens maillon faible dans le grand jeu de la pérennisation de notre espèce)!
Donc au fond, si l'inconscient collectif contient tout cela, je comprends mieux pourquoi la galanterie fait peur... ce serait une sorte de fil rouge de notre archaïsme primitif. Mais c'est sans doute aussi pour cela qu'il doit être logé et cadenasser dans nos cerveau.
Voilà aussi pourquoi cela peut faire peur d'avoir un geste anodin qui nous rappelle à tous ce que nous étions.
Bonjour juk,
Tu as une vision très simpliste et erronée de l'homme de Cro-Magnon.
Tout préhistorien sérieux, tout anthropologue s'intéressant aux sociétés prétendûment primitives qui restent, te dira que le pilier de l'alimentation au quotidien, chez eux, c'est la femme. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs, partout, toujours, ont eu une alimentation principalement végétale, complétée par, suivant les ressources locales, des insectes, du poisson, du gibier, surtout petit et parfois gros. Et ce sont massivement les femmes qui sont pourvoyeuses en matière de cueillette et même de petit gibier (truite ou lapin pris au collet, ou variante climatique). La chasse au gros gibier, primordiale pour "passer l'hiver" sous les climats tempérés ou continentaux, étant plutôt l'apanage des hommes (et dans certains cas des femmes jeunes sans enfant). Pourquoi? Pas tant parce qu'elle demande de la force musculaire (à la base, on ne part pas chasser l'aurochs ou le mammouth tout seul), même si c'est un plus, mais parce qu'elle exige des déplacements parfois longs, du pistage, des parties de chasse de plusieurs jours, la capacité d'observer longuement le troupeau dans le plus parfait silence pour ne pas se faire repérer, de se déplacer vite (en courant pour pousser le troupeau vers la falaise, par exemple), et que naturellement ceci exclut non pas les femmes, mais les jeunes enfants.
Par définition, dans les temps dont nous parlons, tout enfant de disons, moins de cinq ans était allaité, et tout enfant de moins de trois ans massivement allaité, tirant une part considérable de son alimentation du lait maternel. Dans ces conditions, une femme avec un jeune enfant ne pouvait guère s'absenter longuement: laisser quelques heures ou une journée son bébé aux soins d'une allomère chargée de veiller sur lui et de l'allaiter était possible, le laisser 4 jours ou plus difficilement envisageable, ou alors pas pour plus de quelques femmes de la tribu.
La chasse au gros gibier était donc principalement masculine, ce qui est loin d'être la même chose que "l'obtention de nourriture était massivement le fait des hommes".
Ce qui était principalement le fait des hommes, en revanche, c'est la défense physique de la tribu contre les prédateurs ou les tribus ennemies. Et accessoirement certains travaux dit "de force", mais là encore, il faut nuancer. Nous avons tous en tête l'idée qu'un bûcheron, c'est un homme. OK, mais là, on parle d'un type qui rapporte l'argent à la maison dans une société fermée au travail rémunéré des femmes (chez nous jusqu'il y a peu), pas d'une société dans laquelle tout le monde met la main à la pâte pour subvenir collectivement aux besoin du groupe sur une base non salariée (comme chez Cro-Magon). L'idée que Madame ne peut pas porter de poids est très récente et occidentale, venue tout droit d'une aristocratie par définition oisive. Les femmes de partout ont toujours collecté des fagots pour le feu, porté sur leur tête des récipients pleins d'eau (en plus de leur jeune enfant accroché dans leur dos) sur des distances parfois longues. Elles ont toujours bêché, moissonné (enfin, depuis l'agriculture), effectué des tâches physiquement très éprouvantes.
Petite nuance sur la durée de l'allaitement made in Cro-Magnon: différentes données suggèrent que le raccourcissement rituel/social de l'allaitement (réduit à, disons, deux ans) pourrait être assez ancien, remontant à l'époque, difficile à dater, où on a décidé qu'il valait mieux que les femmes enfantent plus souvent, donc allaitent moins longtemps. Date imprécise mais à rapprocher d'un stade où on a pu voir l'expansion démographique rapide / la multiplicité de la descendance comme un plus, donc de l'émergence de la propriété privée induite par l'agriculture.
Je ne pense pas être doué en relations humaines, et pour ma part je vais être galant plus parce que la probabilité que je froisse la personne en face est moins importante. Ce n’est pas une question de sexisme, juste une question de codes sociaux bien ancrés. C’est ni plus ni moins la même chose que mâcher la bouche ouverte. Si la règle était de mâcher la bouche ouverte je le ferais, s’il fallait que les femmes tiennent la porte aux hommes je ne m’en porterais pas plus mal.
Ce n’est même pas une question de genre à ce niveau (cf votre réponse à El Desdichado), c’est beaucoup plus général que ça, appelons ça des conventions sociales. Peut-être y a-t-il moyen de désamorcer rapidement cette situation de tension simplement, comme lorsqu’on demande à quelqu’un si on peut le/la tutoyer, ce serait tellement plus simple ! Le gros problème est que ce genre de choses ne se dit pas, en présence de quelqu’un qui mâche la bouche ouverte on se dira « Qu’est-ce qu’il est mal élevé », ou pour quelqu’un comme moi, n’en tiendras pas rigueur à la personne si à côté de ça la personne a de bons côtés.
Je pense introduire dans un bingo féministe le point préhistoire. sincèrement.
bref, bref, bref, reprenons donc.
- nous n'avons aucune idée de la répartition sexuée à la préhistoire. Nous savons que le 1ers hommes etaient sans doute des charognards. Nous subodorons que le dimorphisme sexuel n'était pas si grand (du moins chez les austrolapitheques) et nous ne savons donc absolument pas si les femmes chassaient ou non.
Les comparaisons certes soumises à caution avec les tribus de chasseurs cueilleurs actuelles montrent que les femmes chassent (avec des outils différents).
de plus tu préjuges que l'on savait que la femme était à protéger. pour certaines tribus, la femme est juste un sac portant l'enfant ; ce qui est précieux c'est le sperme masculin qui contient tout entier l'enfant.
bref ta vision est très jolie mais quelque peu fantasmée.
deuxieme point ; les femmes ont clairement tenu l'industrie pendant les deux guerres.
shikamaru : "Je ne pense pas être doué en relations humaines, et pour ma part je vais être galant plus parce que la probabilité que je froisse la personne en face est moins importante."
d'où le fait que j'ai CEDE (et pas consenti) à prendre la place du vieil homme dans le bus. mais au final ca m'a couté. je prefere froisser et entre en accord avec mes convictions.
En réponse à O'shovah, même si j'arrive largement après la conversation : Certes, tu aides une femme qui galère avec sa valise dans une gare.
La véritable question, c'est de savoir si tu aurais la même impulsion en voyant un homme galérer de la même manière? Et si c'est toi qui galère avec ta valise dans une gare et qu'une jeune femme vient t'aider, quelle est ta réaction?
C'est en y répondant en toute spontanéité que tu sauras si tu est réellement courtois avec tes concitoyens ou tristement galant (c'est à dire paternaliste) avec les femmes.
Merci pour cet article, tout en le ressentant je n'avais pas les mots pour qualifier ce sexisme bienveillant, larvé en quelque sorte.... Celui qui fait qu'on te répond "mais tenir la porte à une femme c'est gentil, appeler mademoiselle une femme c'est flatteur..." GRRRR
Bref, tes articles ne cessent de nourrir ma réflexion, les commentaires aussi.
En revanche ce qui me rends dingue c'est de voir quelle énergie il faut dépenser pour "rembarrer" un mec qui n'a rien compris, qui ne veut rien comprendre trop flippé qu'il est de perdre ses repères à la con et dont on se fout, Hector en l'occurence. Notre émancipation dépend bien de nous-même et en effet. (Vécu ça y'a 3 jours en réunion pour organiser un hommage à deux amies militantes féministes, 1 mec était présent et non content de ne faire aucun effort pour savoir ce qui s'était déjà dit, décidé etc... il monopolisait la parole...Et quelle énergie encore pour lui dire, "tu te renseignes, tu lis les CR et on avance !!!, bon bref je m'égare là....)
Bref, encore un article éclairant et passionnant !
Très bel article, qui aborde un problème auquel beaucoup d'hommes et de femmes se trouvent confrontés... En particulier sur le côté "attendu" socialement de l'affaire : combien de fois me suis-je dit " si je ne paye pas, je vais encore passer pour un salaud ?".
J'aurais une petite question à poser néanmoins : pourrais-tu donner plus d'information sur le lien sexisme bienveillant / sexisme hostile ? Comment a été démontrée cette relation ? Est-ce qu'on parle à l'échelle globale de la société, ou bien individuelle ?
J'ai un peu de mal à penser qu'un homme " galant non poli " soit nécessairement un gros macho de merde (y compris quand la femme cherche à sortir du rôle "tradi"). C'est peut être simplement un "impoli sélectif" : quelqu'un qui ne sera impoli qu'avec les inconnus ou les gens dont il n'attend rien ; ce qui n'est pas le cas d'une (jolie) femme, qui, on sait jamais, lui proposera peut être de prendre un verre etc etc....
Je pense qu'une bonne partie des " galants non polis " ne le font pas consciemment, et encore moins avec l'objectif (même inconscient) de soumettre la femme. Simplement, on leur a dit qu'il fallait faire comme ça ; bien souvent, cela fonctionne ; c'est ce qui est attendu d'eux... Il est donc plus facile/confortable de le faire, bref de composer avec un état des choses pré-existant, que de poser ses principes, au risque d'en prendre plein la gueule.
Au final, j'ai envie de dire que le sexisme bienveillant est une mauvaise chose à l'échelle globale car elle participe à l'infantilisation que tu décris, mais qu'il est assez difficile de la condamner à titre individuelle, car l'homme se dira toujours " que ça partait d'une bonne intention ". Si effectivement il est galant mais pas pour autant macho (ce qui je pense existe), il ne verra vraiment pas le mal, qui se joue à une échelle bien supérieure...
donferdie ; l'étude en parle à une échelle collective mais il est fréquent de voir qu'un sexiste bienveillant devient rapidement un sexiste hostile si tu ne rentres pas dans son jeu (un commentaire en témoigne d'ailleurs).
"Je pense qu’une bonne partie des » galants non polis » ne le font pas consciemment, et encore moins avec l’objectif (même inconscient) de soumettre la femme" personne ne le prétend. on parle de comportements collectifs souvent complètement inconscients.
"Au final, j’ai envie de dire que le sexisme bienveillant est une mauvaise chose à l’échelle globale car elle participe à l’infantilisation que tu décris, mais qu’il est assez difficile de la condamner à titre individuelle, car l’homme se dira toujours » que ça partait d’une bonne intention «"
on peut faire les pires choses avec les bonnes intentions 😉
"Je viens de penser à une autre interprétation : et si tout simplement, certains hommes font ça car ils aiment les femmes ? Quelqu’un d’un peu romantique ou passionné par les femmes peut faire bien des choses altruistes, bien des sacrifices, qu’il ne ferait jamais pour des inconnus, voire des amis proches / membres de sa famille… Il se dit que ça va faire plaisir, donc il le fait !"
et donc aucune femme n'aime les hommes puisqu'elle ne fait pas cela ? 😉
enfin je n'interroge pas spécialement des comportements individuels ; je parlais de ce vieil homme pour l'anecdote mais c'était au fond sans intérêt. il était bien évident qu'il ne comptait pas en me donnant son siège me témoigner que je suis fragile et inférieure à lui. nous analysons ici des comportements sociaux souvent complètement inconscients.
Je viens de penser à une autre interprétation : et si tout simplement, certains hommes font ça car ils aiment les femmes ? Quelqu'un d'un peu romantique ou passionné par les femmes peut faire bien des choses altruistes, bien des sacrifices, qu'il ne ferait jamais pour des inconnus, voire des amis proches / membres de sa famille... Il se dit que ça va faire plaisir, donc il le fait !
Perso je ne le fais jamais, donc j'essaie de comprendre aussi ! Ton interprétation me plaît beaucoup mais j'essaie quand même de chercher des explications alternatives (esprit scientifique quand tu nous tiens...).
En fait je me dis surtout que ça doit être un brin plus complexe, et qu'il y a probablement de nombreux profils de galants, allant des plus fleur bleu au plus machos...
Honnêtement et par expérience de l'entre-soi masculin, je ne pense pas qu'il y ait pire macho que les hommes qui "aiment les femmes", d'ailleurs, il faut souvent comprendre dans ce principe "chevaleresque" que ces messieurs les aiment surtout "jolies", c'est à dire correspondant aux normes attendues par l'idéalisation publicitaire de ce que doit être lafâme.
Les hommes "qui aiment les femmes" sont au pire des DSK en puissance, au "mieux", des "pro-féministes" libéraux pas nécessairement mauvais bougres mais qui attendent au moins inconsciemment une juste récompense à leur dévotion et pour lesquels les Femen sont le parangon ultime du féminisme. :/
La galanterie implique nécessairement une vision essentialiste du féminisme et je n'ai pas souvenir d'avoir entendu un ami l'utiliser/en parler autrement que pour flatter son propre égo et sa vision déifiée des femmes.
Je suppose que pas mal de personnes du forum doivent aussi tiquer sur cette expression qui tend à l'antiphrase.
Pour Valérie, je crois que ce qui m'a le plus marqué dans ton texte en fait, c'est l'anecdote. J'y ai ressenti la même frustration que celle qu'on peut ressentir lorsqu'on est pas pas sorti du placard, socialement (et quelle que soit sa lettre du scope infini du mouvement queer). Les vexations journalières, fatigantes, le fait qu'on résiste souvent, qu'on cède parfois ou l'inverse, parce que l'arme la plus puissante de la répression sociale n'est pas sa violence mais sa répétition lassante.
L'emploi de "céder" n'était pas anodin et je pense que n'importe quel.le personne qui a du à un moment donné cacher son identité, ses préférences, sa culture, comprendra parfaitement la dépossession personnelle que ces sacrifices impliquent.
Je comprends que la galanterie est décidément un outil d'humiliation (un de plus) social ravageur et en fait je me demande comment de façon plus générale on peut lutter contre ces pressions "bienveillantes" tout en ayant malgré tout des égards nécessaires envers les groupes dominés auxquels on n'appartient pas...Ce genre de comportement paternaliste bienveillant doit aussi être transposable à des comportements envers les racisé.e.s, par exemple, et du coup comment être respectueux sans retomber dans les comportements bienveillants, qui traduisent toujours une supériorité affichée ?
Si en théorie je vois bien la différence, je n'ai pas d'aisance sociale assez développée pour savoir quel comportement serait le plus approprié dans bien des situations et l'impolitesse distante me parait souvent un moindre mal.
Existe t'il des écrits à ce sujet ?
J'ai bien aimé cet article, le commentaire sera moins bien (je ne dis pas ça par galanterie).
C'est très compliqué de s'extirper de ce problème.
Personnellement je tiens presque toujours la porte devant les gens.
Parfois ça me fait horreur devant certains mecs, qui je sais, parce que je suis un mec aussi, n'hésiteraient pas à m'écraser sur un passage piéton ou une piste cyclable (vous savez la haine de l'autre mâle est quelque chose avec laquelle il faut composer sans cesse)...heureusement, il existe aussi un tas d'hommes avec qui les rapports sociaux sont ceux d'être civilisés, sans considération sexiste.
Tenir la porte devant une femme n'est pas simple non plus quand on est pas forcément dans la meilleure forme psychologique. Souvent personne ne nous dis merci, car soit considérant que c'est naturel qu'un homme tienne la porte de la princesse qui n'a pas à s'abaisser à remercier, soit c'est encore un lourdingue de machiste qui se crois indispensable à ouvrir les portes, mais c'est gonflant d'avoir toujours ce genre de mec sur son passage.
Mais alors si j'émet le moindre grognement intérieur, je suis un type pour qui les femmes ont forcément tort.
Bouh, je me sent beaucoup plus léger quand on me dit un petit merci... on peut dire merci sans avoir l'air d'être servile.
Beaucoup de mecs ne remercient pas parce qu'ils n'ont pas à user d'énergie avec un blaireau dans mon genre qui ne peut leur rendre service en rien (à part être un concurrent pour leurs gonzesses).
Mon moral remonte en flèche quand un homme civilisé me tient la porte, quand une femme civilisée me tient la porte, ou quand l'un ou l'autre me remercie de l'avoir fait, sans pour autant sembler s'abaisser à le faire. C'est celui ou celle qui remercie qui à le pouvoir.
Le monde est tellement plus simple, léger et réconfortant avec des gens civilisés et polis.
Quand à la note de restaurant, je comprend notre passante québeckoise. C'est tellement mieux quand mon peut payer l'addition pour quelqu'un qu'on aime. Normalement, si tout se passe bien dans la relation, on doit pouvoir savoir, avant la fin de la soirée, si on est encore dans le conventionnel ou les relations civilisées non ? (bon, ce n'est pas toujours facile, alors il faut faire selon ses convictions).
La galanterie, c'est peut-être aussi un antidote à la culture du viol dans un contexte de genre très inégalitaire. Dans la littérature courtoise, les chevaliers auraient préféré se trancher la gorge plutôt que de violer une femme allant seule.
On peut imaginer que pour le public d'alors, ça relevait de l'utopie, et peut-être même cela les faisait-il rire. Il n'en reste pas moins que la littérature courtoise, galante par excellence, a énormément travaillé autour de la question du consentement, me semble-t-il, plutôt dans le bon sens et avec franchise.
Et si je peux me permettre une remarque personnelle de mon niveau, tant que la morphologie féminine sera généralement plus faible que la masculine, quelque part il vaut mieux la galanterie, l'honneur et toutes ces conneries.
"Et si je peux me permettre une remarque personnelle de mon niveau, tant que la morphologie féminine sera généralement plus faible que la masculine, quelque part il vaut mieux la galanterie, l’honneur et toutes ces conneries."
comme déjà répété à peu près 550 fois la galanterie, le sexisme bienveillant, VA DE PAIR avec le sexisme hostile. Enfin il faudrait arrêter de naturaliser la domination masculine.
tes fameux chevaliers ont violé à qui mieux mieux celles qui n'étaient pas des dames tout en contant fleurette à celles qui en étaient.
Je ne comprends pas pourquoi vous vous sentez le besoin de répéter, j'avais bien compris la première fois. Nous ne sommes pas d'accord simplement. Mais c'est très gentil de votre part d'avoir pris un peu de temps pour m'accorder cette réponse.
Ah oui, et dans la littérature courtoise les héros étaient tout aussi galant avec les mauvaises qu'avec les bonnes.
tu peux lire Duby à ce sujet qui est un tout petit peu moins optimiste que toi.
quant à ne pas comprendre pourquoi je me répète, je te rappelle que tu ne mets pas de pseudo, je n'ai donc aucune idée que tu t'es déjà exprimé ici.
Que le sexisme bienveillant va de pair avec le sexisme hostile, je l'ai lu la première fois dans le billet. Pour le reste, je dis juste qu'utopiqument, dans la littérature courtoise, pas dans la pratique de la société médiévale, la galanterie va de pair avec une contestation de la culture du viol et de la condition de tutelle symbolique dans laquelle se trouve la femme; que cette utopie se base à la fois sur une anthropologie rigoureuse et sur une inégalité de genre fondée principalement sur une différence de force physique; enfin que cette différence de force physique n'étant pas résorbée, l'utopie courtoise est peut-étre la seule valable pour adoucir la condition de la femme ( qui a vraiment pas l'air rose).
Je me rends compte que tout ça est vague et un peu pédant, mais je saurai pas l'expliquer mieux sans être ouvertement réactionnaire, et ça desservirai mon propos.
À la bonne votre
Merci d'avoir pris le temps de répondre !
Sur le dernier point, les femmes aiment évidemment les hommes (ou les femmes d'ailleurs), mais le montrent probablement de façon différente. Je dirais que chaque sexe, étant conditionné par la société, va témoigner de son amour (ou agir de façon même plus générale) de diverses façons.
Ce qui est d'ailleurs bien dommage. En tant qu'homme féministe pas spécialement baraqué, qu'est-ce que j'aimerais qu'il soit normal pour une femme de protéger son mec d'une agression si elle remarque un type louche, et que ce fameux mythe de l'homme fort viril sans peur et sans crainte et qui ne pleure jamais, tombe enfin !
Bref je m'éloigne, mais c'était simplement pour dire que chez certains (j'ai bien dit certains !! peut être minoritaires), il n'y a, je pense, vraiment aucun mauvaise intention - même inconscience - et que ça rentre tout simplement dans une sorte de politesse sexuée et pas complètement désintéressée, rien de plus... Disons qu'on ne fera pas la même chose à Roger le coach d'aérobic, et qu'il y a d'ailleurs peu de chances que'on le complimente sur sa nouvelle coupe de cheveux... Est-ce sexiste ?
"""Sur le dernier point, les femmes aiment évidemment les hommes (ou les femmes d’ailleurs), mais le montrent probablement de façon différente. Je dirais que chaque sexe, étant conditionné par la société, va témoigner de son amour (ou agir de façon même plus générale) de diverses façons."""
Je ne sais pas si quelqu'un à une définition de l'amour, mais il me semble qu'on peut aimer d'un tas de manières, et donc de façon sexiste. On remplit le contrat social tout au plus, et tout le monde est content.
Mais ça n'est pas satisfaisant d'un point de vue féministe, ou humaniste. Si on est un peut plus exigeant on aime d'une manière désintéressée et on à pas besoin de "témoigner de son amour" en se faisant bien voir à tenir la porte. On s'efforce simplement de faire du bien à l'autre, comme savent par exemple le faire les parents en étant pas forcément agréables avec leurs enfants.
ça éclaircit bien des choses
merci
je linke dans la foulée
Quelques remarques/suggestions en marge de votre texte, pour témoigner qu'il m'a beaucoup donné à penser (pardon d'vance si certaines - voire toutes - s'avèrent redondantes, je n'ai pas eu le courage de lire l'ensemble des commentaire :
1/ "Quant à la galanterie matérielle – c’est-à-dire le fait de payer systématiquement quand on est un homme – elle s’est expliquée, comme le dit d’ailleurs le texte linké ci dessous, par le fait que les femmes n’avaient aucune indépendance matérielle." Je doute pour ma part que ça puisse "s'expliquer" aussi simplement (aussi euphémiquement) que ça. Sinon les damoiseaux qui comme moi qui se font inviter par des demoiselles plus riches (voire riches tout court) - et donc également plus âgées le plus souvent plus âgées (mais j'ai tellement été le gars pas pratique, l'artiste sans le sou, etc. que même pas toujours) - ne se feraient pas aussi facilement considérés comme efféminés, traités de "gigs", etc. Est-ce un hasard en revanche si "l'indépendance matérielle" des femmes se laisse si facilement emblématiser par le fameux "une chambre à soi" ? Plutôt qu'une incapacité matérielle ne s'agit-il pas plutôt d'une incapacitation symbolique ? La première n'est-elle pas (comme bien souvent dans le cas des violences faites aux femmes) la traduction/euphémisation de la seconde ? L'argent n'est-il pas par excellence "la soumission du matériel au symbolique devenue elle-même force matérielle" ? Bref, il me semble que vous innocentez ici un peu trop la "galanterie matérielle", qui me semble, elle, ne s'expliquer par rien d'autre que par un "impensable" (qu'un "objet qui circule" puisse être "la puissance invitante").
2/ "La galanterie est comme le Mademoiselle, elle est vendue comme une valeur positive aux femmes. Après tout cela ne mange pas de pain que de se faire tenir la porte, se faire payer le restau ou se faire porter un sac." A relire ces phrases, j'ai encore envie de dire "c'est tellement vrai, c'est tellement ça". Et pourtant, après analyse, je vois la nécessité de nuancer. "c'est tellement vrai"... si nous ne sortons pas de notre cadre homogamique. (j'ai tendance à penser que si je vous lis, c'est que nous avions des chances de nous croiser, que nous avons les mêmes fréquentations, les mêmes probanilités socioculturelles) Mais si je me mets à penser à des personnes que je ne fréquente pas et que j'ai peu de chance de fréquenter jusqu'à pouvoir "personnaliser" la relation justement - et donc encore moins jusqu'à les épouser, dans notre système -, je vois bien des cas de femmes pour qui la galanterie ça mange FORCEMENT du pain... parce qu'elles doivent voyager loin (loin du "foyer" en plus d'un sens) pour en rencontrer, de la galanterie, je veux dire une galanterie qui ne se démentent pas immédiatement? Je veux parler de femmes qui sont soumises à de telles conditions de violence sociale qu'on ne fait pratiquement jamais preuve de galanterie envers elles sauf justement pour immédiatement afficher son caractère "forcé", "intéressé", "contre-nature"... (ce dialogue de pub me revient: "c'est pas tous les jours qu'on se penche sur ton désert affectif") Alors, ce qui marque la galanterie comme telle, est-ce la seule main sur la poignée de la porte (ou sur l'addition) ou sa distance avec la main "au panier" ? (est-ce un hasard si les témoignages que vous citez la lient tôt ou tard à la coucherie ? toute la différence ne tient-elle pas à la vigueur de ce petit "ou" ?)
3/ "Personne n’a à me faciliter la vie parce que je suis une femme, ce qui est un hasard génétique complet." C'est peut-être la seule formule malheureuse d'un texte qui respire le bonheur d'expression. On peut (trop?) facilement penser à bien d'autres traits dus à "un hasard génétique complet" ne facilitant pas la vie et méritant dès lors d'être compensés. "Pourquoi traiter une femme comme une infirme ?", ou encore "La féminité est un tel handicap qu'une femme a plus de chance d'être traitée avec l'attention due à un handicapé qu'un infirme certifié." est-ce que si j'emploie ces formules-là je "colle" à ce que vous vouliez dire en fait ou non ?
Encore une fois, pas d'obligation à répondre à mes questions si elles vous paraissent inintéressantes, je témoigne du fait que je me les suis adressées à moi-même et que j'en ferai mon miel.
En espérant n'avoir pas trop été hostile ni bienveillant, malgré mon paternalisme (forcément) incorporé.
Amicalement,
Emmanuel.
Manu PO : oui bien sûr, l'incapacité matérielle n'est que la conséquence d'une incapacité symbolique.
- Pas d'accord avec votre point 2 car
1. vous laissez supposer que dans notre cadre il n'y aurait pas de violence sociale, ce qui est faux
2. la galanterie si elle n'est pas appréciée par une femme en tant que telle deviendra du sexisme hostile. J'ai déjà eu affaire des hommes qui voulaient absolument m'aider à porter une valise alors que je me débrouillais très bien ; devant mon refus, l'agressivité a été immédiate. (et j'ai envie de dire c'était étonnamment agressif pour un simple refus accompagné d'un sourire).
3. je n'aurais même pas du parler de génétique tout court car en l’occurrence, être une femme est ici à prendre plus au sens social du terme.
Elles sont mes deux préférées =)
En général sur ce sujet je renvoie à la question de l'intersexuation, qui représente une proportion non nélgigeable des nouveaux-nés. Rien qu'en terme d'aneuploïdies des chromosomes sexuels (personnes avec des chromosomes XXY ou XXX ou XO etc.) ça représente 1849 enfants sur les 833 000 nés d'un million de conceptions, soit environ 0,2%. C'est proprement énorme pour des anomalies génétiques. 1,5 fois plus que toutes les trisomies réunies.
(d'après K. Sankaranarayanan, Mutation Research 61, 1979)
Et ça c'est seulement un cas particulier d'intersexuation, une sous-catégorie des intersexuations d'origine génétique. C'est un phénomène monstrueusement répandu, on peut simplement pas planquer ces personnes sous le tapis d'un binarisme soi-disant biologique.
(dans mon commentaire précédent je parlais de Catherine Vidal et Anne Fausto-Sterling, j'ai mis la journée à l'écrire faute d'avoir mes cours de bio sous la main, du coup il s'est fait noyer dans la masse des autres =( )
Je suis un peu déboussolée par la lecture de certains commentaires... Je pense que le problème est pris à l'envers par certains (ou c'est moi qui suis bizarre...).
C'est pas parce qu'un homme tient la porte à une femme qu'il sera perçu comme sexiste. Pour moi tenir la porte est un comportement neutre au départ, ça signifie juste que la personne fait preuve d'un comportement civilisé. Je vais uniquement me poser la question du sexisme si cette personne change d'attitude quand c'est moi qui tiens la porte ou si un homme vient derrière et qu'il lâche la porte. Mais si on y réfléchit 2 secondes, ce type de comportement choquerait n'importe qui de bien élevé.
Ce que je me demande, c'est s'il n'y a pas un fossé des générations dans cette histoire. Tant que j'étais étudiantes (jusqu'en 2009), il me semblait que l'égalité H/F était évidente (à de rares exceptions près... mais le problème paraissait marginal) et je n'ai jamais eu l'impression de valoir moins que les hommes qui m'entouraient. Le sexisme ambiant m'a sauté aux yeux en entrant dans le monde du travail (où tous les âges sont mélangés) et j'ai l'impression de découvrir un monde très différent... C'est juste moi ou d'autres personnes ont aussi cette impression ?
Désolée de m'écarter du sujet, mais je pense réellement que c'est lié (et si c'est le cas, ça donne de l'espoir pour l'avenir).
Paternaliste, infantilisation, femme fragile et sensible dont il faut s'occuper et dont il faut faciliter les déplacements et l'habillement (?!) d'un côté et harcèlement de rue, culture du viol, jugements permanents et insultes de l'autre.
Schizophréééniiiiie je criiie ton noooom.
@J__ : Non. Trouble de la personnalité multiple. Les schizophrènes ont peu de rapports avec le sexe opposé.
Bonsoir,
Ne pensez-vous pas que la galanterie a perdu son sens "paternaliste" et demeure simplement une règle de savoir-vivre dénuée de volonté de subordination de la femme ?
On continue à ne pas couper la salade avec son couteau, même si ça fait belle lurette que les couverts ne sont plus en argent. On continue de se serrer la main, alors que ce n'est plus pour prouver que l'on ne possède pas d'arme cachée.
C'est un héritage de guides de bonne conduite, certes fondés sur des considérations sexuées (et encore, il faudrait différencier la galanterie chevaleresque de la galanterie du XIXème) qui malheureusement avec le temps se sont un peu confondus avec le petit précis du séducteur à mocassins à glands.
Si je vous rejoins complètement sur le fait qu'une galanterie à des fins de fornication est méprisable (dans l'objetisation de la femme), je trouve regrettable de vouloir la supprimer sous prétexte de son dévoiement. Car ce que vous critiquez est son utilisation viciée.
Dans vos autres billets, vous appelez souvent de vos voeux une réelle galanterie. Ne pas avoir de regard qui mette une femme mal à l'aise notamment. Jamais un homme galant ne vous importunera dans la rue ou ne vous jettera un regard concupiscent. Vous appelez cela du respect élémentaire, et c'est ce que la galanterie se borne à être. Si un galant homme se doit de précéder une femme en montant un escalier, c'est justement pour éviter de la mettre mal à l'aise à imaginer des yeux au niveau de ses fesses.
Alors oui, le fait de descendre en premier pour la retenir en cas de chute peut sembler paternaliste et viriliste aujourd'hui, mais c'était surtout parce que les tenues féminines de l'époque étaient sacrément casse-gueule et pas à cause d'un sens de l'équilibre qu'on imaginait défaillant chez ces fragiles femmes.
Bref, vouloir supprimer la galanterie parce que certains le comprennent comme "attends je t'ai payé un Sunday, faut que tu m'suces", me semble dommage.
Un peu comme vouloir supprimer les allocs parce que certains abusent, histoire de terminer sur une comparaison foireuse.
Bonne soirée,
T.
"Dans vos autres billets, vous appelez souvent de vos voeux une réelle galanterie." HEIN ? mais quel type de drogue consommes tu ? Et encore une fois NON la galanterie est et restera sexiste.
encore une fois Valerie ne se remetera JAMAIS en question. agressive et sans argument (à part ceux des autres afc)
[...] La porte en pleine figure Quand on évoque le sexisme, vient immédiatement à l’esprit l’image d’un macho, misogyne et ouvertement hostile à l’égard de la gent féminine. [...]
Je pense que s'en prendre au sexisme bienveillant est une fausse route. Le sexisme bienveillant est encore vu par beaucoup comme de la séduction. Et il est répandu parce que c'est "le rôle de l'homme de draguer ouvertement". Le jour où on vaincra le sexisme malveillant, automatiquement le sexisme bienveillant n'aura plus de raison d'exister, ni d'un point de vue "contrebalancer le sexisme malveillant", ni d'une point de vue séduction.
À mon avis, s'en prendre à la galanterie, c'est donner du grain à moudre aux machos qui traitent la plupart des féministes d’extrémistes. Même si comme tout sexisme il est indésirable hein. C'est contre-productif. Mieux vaut faire rentrer dans le crâne des gens que les mecs et les meufs doivent avoir le même rapport à la séduction.
"Je pense que s’en prendre au sexisme bienveillant est une fausse route"
Si vous saviez le nombre de foi où l'on vois ce genre de commentaire sous des billets féministes. Si c'est pas le mademoiselle qui est un faux combat, c'est le sexisme dans les jeux video qui est une fausse route. Le sexisme étant un élément imprégné dans toutes les strates de notre société, ce sont toutes les formes qu'il prend qu'il faut pointer et combattre.
" Le jour où on vaincra le sexisme malveillant, automatiquement le sexisme bienveillant n’aura plus de raison d’exister"
Franchement je suis loin d'être convaincu avec cet argument, une société qui se débarrasse des différentes violence faites aux femmes parce qu'elle sont des femmes, peu très bien garder les attention et les gestes prévenant envers les femmes. Enfin tel que je l’imagine, un société qui se serai focalisé sur le sexisme malveillant serais comme un cours de récréation où l'on aura dit a tout les garçons de faire bien attention au fille et de ne pas les taper parcequ'elle sont fragiles.
On sera alors dans une société probablement moins violente pour les femmes, mais non moins sexiste, a mes yeux en tous cas.
"À mon avis, s’en prendre à la galanterie, c’est donner du grain à moudre aux machos qui traitent la plupart des féministes d’extrémistes"
Comme le "mademoiselle", comme "l'école maternelle" comme tout un tas de sujet que les féministe ne devrais pas traiter parce que "C’est contre-productif".
"Mieux vaut faire rentrer dans le crâne des gens que les mecs et les meufs doivent avoir le même rapport à la séduction."
Mais n'est ce pas ce que Valerie fait en pointant du doigt la galanterie en expliquant en quoi c'est sexiste ?
Si pour vous la galanterie est une forme de séduction alors il s'agis d'une séduction déséquilibré entre Hommes et Femmes, et pointer du doigt ce déséquilibre est une façon de "faire rentrer dans le crâne des gens que les mecs et les meufs doivent avoir le même rapport à la séduction.".
[...] La porte en pleine figure J’étais dans le bus lorsqu’un homme âgé, avec une canne, s’est levé pour me laisser sa place. Je voyais que c’était un réel effort pour lui et qu’il était même dangereux de le laisser debout, lui qui tanguait un peu sur ses jambes. J’étais en train d’écouter une émission sur le « féminisme au masculin » et d’un coup cela m’a profondément gonflée. [...]
[...] pour se bouger un peu les neurones on peut aller par là : http://www.crepegeorgette.com/2013/04/09/la-porte-en-pleine-figure/ Share this:TwitterFacebookWordPress:J’aime Chargement... Vidéo Publié: 09/04/2013 [...]
Si les gens pouvait au moins lire les sources qui sont données avant de crier au loup...
L'étude sur le sexisme bienveillant et ses effets directs sur les capacités cognitives des femmes est édifiante.
Bon alors je suis tout à fait d'accord avec l'article, un mec qui me laisse la place dans le bus juste parce que je suis une fille ou qui me paye le resto juste parce que je suis une fille, ou qui fait n'importe quoi d'autre juste par galanterie je trouve ça insupportable.
Mais je trouve ça de plus en plus rare...(ça se réduit de plus en plus aux petits vieux ou aux dragueurs maladifs à deux balles)
Par contre l'impolitesse c'est super courant!
A 8 mois de grossesse et je suis obligée de quémander une place dans le bus, personne ne s'est jamais levé spontanément alors que je commence à être bien fatiguée, pareil les caisses prioritaires c'est bullshit!Les gens zyeutent ton méga bide et ensuite font comme s'il n'avait rien vu et qu'ils étaient pas à la caisse prioritaire! Je comprends maintenant pourquoi les petits vieux et les femmes enceintes me remerciaient platement quand je laissais ma place! Et même enceinte je tiens la porte (et à l'occasion je pourrais céder ma place à plus fatigué que moi!). Je parle même pas des gens qui te grille dans la file d'attente parce que tu marches plus lentement...
Bref j'ai un peu changé de sujet mais VIVE LA POLITESSE et A BAS LA GALANTERIE, mais ***** les gens soyez poli on vie en société quoi!
Hello !
J'étais une fille qui s'attend à ce que le mec paie tout quand je sortais !
En fait, pour moi, un garçon galant, qui tient la porte, qui est prévenant, et qui paie restau/café/ciné, qui me raccompagne chez moi, c'était un signe de bonne éducation...
Bref, je suis tombée sur cet article par hasard et il m'a fait beaucoup de bien : je vis depuis 10 ans avec l'homme que j'aime qui n'est absolument pas galant et j'avoue qu'il a déjà essayé de m'expliquer que c'était parceque pour lui galanterie=sexisme mais je crois que j'ai toujours pensé qu'au fond il était radin et mal-élevé ^^
Bon, et j'ai été elévée dans une famille (sexiste en fait) qui avait la galanterie pour valeur (comme manger avec pleins de couverts en argent des menus à 10 plats ou être snob) et ça ne m'a pas rendu service dans mes relations amicales/amoureuses, j'ai eu de grands moments de solitudes avec des mecs pas galants qui voulaient partager l'addition, me laisser payer le ciné ou me laisser payer pour eux... j'avais l'impression d'être étrangère dans un pays et de pas connaître des coutumes que j'aurais du connaître et je me suis plusieurs fois sentie bien mal !
Finalement je refuse actuellement la galanterie par esprit d'indépendance (pas la politesse, hein, passer en priorité aux caisses quand je suis enceinte j'aimerais bien aussi mais ça marche pas si bien en fait) et aussi parceque je sentais bien que dans un chaque acte de galanterie il y'a une certaine forme d'achat de faveurs sexuelles (et que non merci) (mais je n'aurais pas su l'exprimer comme ça avant de lire cet article)
Maintenant je refuserais la galanterie par féminisme et ça va m'aider à élever ma fille ! (élever un garçon féministe, c'est facile, une fille je trouve que c'est TRES difficile)
[...] La porte en pleine figure 1925 : “à travail égal, salaire égal” | ECS-IEJ Marseille C’était un 21 septembre, la première grève de France sur le thème : « à travail égal, salaire égal » . Pendant deux heures, celles qu’on appelait les “ dames des PTT ” et qui faisaient marcher télégraphe, téléphone et chèque postaux ont cessé le travail pour réclamer une augmentation de salaire. En effet, pour la même tâche, elles recevaient par an 3300 francs de moins que leurs homologues masculins. Il fallut attendre 1946, avec l’arrêté du ministre du travail Ambroise Croizat , pour supprimer la notion de « salaire féminin » . « Aucune distinction ne peut être faite entre les deux sexes pour le recrutement au service de l’Etat » , écrivait-il de manière étonnement moderne. Les entreprises privées mirent encore quelques années à adopter ce principe. 2013 : à travail égal, salaire… toujours inégal Sur son blog The Autist , Magali Pignard nous annonce la publication du teaser du documentaire La théorie sexuelle . Moi, franchement, j'y connais rien en psy-chanalyse, -chologie, -chiatrie et consorts. J'ai connu des gens qui sont passé sur un divan et s'en sont sentis mieux. J'ai lu des théories sur le web qui faisaient peur. Je ne sais pas trop quoi penser de la chose en général, alors autant que je la ferme. Mais, vu le teaser, je sais quoi penser des clampins qui ouvrent leur bouche dans le docu. [...]
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attention messieurs , passez votre chemin. il faut vous rendre à l'évidence, vous n'aurez pas le dernier mot ici (c'est tout juste si vous aurez le droit d'émettre du bout des lèvres une hypothèse qui va a l encore de leur idée). pour y avoir assisté les réunions féministes sont de vraies sectes. endoctrinement, lavage de cervaux , tracts, t-shirt, slogan mobilisateur, leurs méthodes sont dignes des plus grand régimes totalitaires et sans limites.
bien évidemment, les hommes sont interdits à leur réunion... elles refusent le dialogues et sont agressives (il suffit de voir les réactions de valérie ci dessus). Elles ont même un petit livre (rouge?) avec les réponses préparées aux différentes attaques des méchants hommes ! la réponse fournie par Valérie "tu ne vas pas me dire dans quel ordre je dois traiter les sujets qui tiennent à coeur les féministes" doit-être dans le 2e paragraphe
mesdames attentions ne vivez pas à la botte des hommes, ne vivez pas à la botte des féministes, vivez pour vous avant tout!
Marijke
(c'est idiot de poster sous différents pseudos en gardant la même ip. penses y la prochaine fois <3).
Es-tu sérieuse? J’espère que non...
Si on a la même ip c'est pcq on poste via la même connexion, celle de la salle info d'un campus !
d'ailleurs on a bien rit en lisant tous vos commentaires dans ma classe !
et tu viens encore de faire rire tout le monde 🙂 toujours est-il que c est un moyen simple d'éluder une réflexion à laquelle on ne sait pas répondre, ou on ne peut pas, ou on ne veut pas 🙂
la réponse n'est peut-être pas dans ton petit livre. pas grave ! parle en a ta prochaine réunion.
ah oui, j'aurais une question : pourquoi ce monsieur dans l'image de ton avatar?
M.
évite de te ridiculiser la prochaine fois...
Si tu veux toi même éviter de te ridiculiser, évite de faire les questions et les réponses... En tant que mec, participant à diverses réunions et espaces féministes, dans plusieurs pays du monde, tu racontes juste n'importe quoi. Ce n'est pas parce que tu ne comprends rien au féminisme, ou en général aux mécanismes de domination, que tu dois entrainer tout le monde dans ton ignorance.
ca n'est pas parce que vous pensez tout comprendre qu'il faut emporter tout le monde dans votre ignorance. tout à toujours plusieurs facettes et méritent des nuances.
Des affirmations telle que "Et encore une fois NON la galanterie est et restera sexiste." n'a absolument aucun sens. C'est du même registre que "les arabes sont tous des voleurs"
Ceux qui affirment connaitre la vérité ne savent rien, ceux qui affirment ne pas la connaitre en savent plus...
méditez là dessus.
Attention une autre IP. Pourtant c est tjs la même personne magie...
Nous sommes 15. 10 filles et 5 garcons de 19 a 23 ans. Aucun d entre nous ne se retrouve dans cet article. Nous sommes en 3 e année de philosophie. Et proposerons lundi le thème du féminisme pour le prochain trimestre à nos profs de philo
aaah je comprends mieux. Des pensées un peu jeunes, un peu vertes... ca me fait bizarre de me faire expliquer la vie par des gens qui ont 20 ans de moins de réflexion et de militance, et qui voient la vie à travers des livres. Vous êtes mal barrés en philo à mon avis avec votre réflexion déjà fermée. On en reparlera dans 20 ans quand vous aurez un peu vécu... en attendant, puisque vous êtes là non pas pour discuter mais pour donner des coups de marteau, hé bien restez donc entre vous
merci pour ces clichés ! ah les jeunes... si vous pensez avoir vécu à 40 ans ... attendez d'en avoir 80.
une petite formation en philosophie, psychologie ferait le plus grand bien. pour vous faire cogiter un peu, je vous propose une variante de la maxime ci dessus :
Ceux qui affirment connaitre la vérité ne savent rien, ceux qui affirment ne pas la connaitre ne savent rien non plus...
peut être est-ce que ca fera tilt un jour
"attention messieurs , passez votre chemin. il faut vous rendre à l'évidence, vous n'aurez pas le dernier mot ici".
Marijke, En tant que philosophe (diplômé, mais je suis heureusement passé à autre chose... de tout aussi formateur) de plus de trois fois vingt, je crois pouvoir dire que poser les questions est parfois une bonne contribution à la vérité, et qu'on peut souhaiter ne pas mettre "le dernier mot".
Et les réflexions de ce site sont une puissante invitation à réfléchir. Surtout pour les hommes qui le souhaitent.
Votre avertissement ne m'a donc pas paru très profitable. Merci quand même, si c'était de la galanterie de votre part...
Avec des combats de cette veine, patriarcat, machisme et sexisme ne sont pas prêt de disparaitre. Dommage…
Vous avez raison, il y a toujours des combats "plus important"... Et je suis sûr que vous y contribuez de toute vos forces, bravo !
Quand un homme ouvre la portière de sa voiture à une femme...
C'est qu'une des deux est nouvelle...
Misère...
La courtoisie envers tout le monde, c'est quand même bien agréable.
De ce point de vue-là, il est des pays où on peut se rendre compte qu'en France ... ce n'est pas ça.
Juste pour signaler que l'article n'apparait plus en page d'accueil (du moins chez moi)
Le goujat qui ose ne pas payer la note au resto il degage.
C'est juste une question d'éducation bien plus que de la galanterie.
Hé bé, j'ai bien fait de m'abonner aux commentaires. Plus d'un an après la publication de la note ça continue à débattre !
Vous avez mis le doigt dessus Eleonore : cette "éducation" dont vous parlez est précisément ce que dénonce ce blog. Considérez la situation suivante : une personne est attirée par une autre personne et le lui signifie via une proposition de sortie commune (resto, ciné, blablabla). L'autre personne est suffisamment attirée par la première pour accepter. Si on en restait là, on pourrait dire par exemple qu'il appartient à ces personnes de décider comme elles le souhaitent de qui paye, qui partage, qui fait quoi. Elles pourraient même baser ces décisions sur les désirs de chacune de ces personnes selon leur humeur du moment, leurs envies, etc. Mais non. Notre "éducation" nous apprend à ne pas penser en termes de personnes libres, indépendantes et qui font ce qu'elles veulent. Elle nous apprend à penser en termes d'hommes et de femmes, avec des obligations complètement arbitraires et basées sur la naissance.
Au lieu de laisser les individus décider sans contrainte, cette "éducation" pose des règles de ce qui est acceptable ou pas... et ces règles ne reposent sur rien. Absolument rien. C'est sans raison, c'est comme ça parce que c'est comme ça. Et y'a pas à discuter sous peine de se faire ranger dans des catégories dégradantes : le "goujat", la "salope", la "féministe hystérique qui veut pas qu'on paye pour elle", etc, etc. Remettre le système en cause en soulignant son côté arbitraire est suffisant pour se faire épingler, comme le prouvent certains commentaires ici... dont le vôtre, Eleonore.
Cette éducation nous enlève notre liberté, notre libre-arbitre. Elle nous impose des valeurs fondées sur absolument rien. Une bien belle éducation en somme.
Bah oui, je ne vois pas le rapport avec une différence de traitement homme/femme, tout le monde sait que le paiement d'une bouffe est inscrit dans le code génétiquement masculin.
C'est ça. Et l'impossibilité d'ouvrir une porte seule est inscrit dans le gène 126c alinéa 5 de l'ADN féminin, comme chacun sait. ^_^
Bonsoir,
Je vous remercie pour ce post très agréable à lire. En ce qui me concerne (homme de base donc), j'essaie d'aider (au sens large et portes comprises) les gens qui en ont besoin. Typiquement au resto, ce n'est pas toujours facile de savoir si la femme en face de nous va nous prendre pour un radin (si on ne paie pas) ou pour un macho (si on paie). Je remercie donc très fortement toutes celles qui prennent les devants et nous evite de patauger 🙂
Juste une dernière chose, j'ai mis un petit peu de temps à comprendre le passage de ce sexisme bienveillant à celui agressif mais j'ai été convaincu dès que j'ai imaginé la situation d'un sexiste se faisant débouter de son plaisir d'aider une femme et qui se sentira blessé dans son orgueil de mâle protecteur (et fort logiquement en rejettera la faute a la "coincée", ou autre joyeusetés qu'il imaginera, en face de lui).
Bref merci pour ce post qui pourrait certainement aider bcp d'hommes et de femmes sincères à voir en quoi la galanterie (et non la politesse) maintient la femme dans son état soumis !
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