Parisot, lors de son point presse de novembre a évoqué l'égalité hommes-femme dans l'entreprise.
Voici ses propos, lus chez Olympe. Mme Parisot a estimé qu'"on avait pas encore trouvé tout à fait le truc" pour combler l'écart notamment de rémunération brute entre hommes et femmes (-27% en moyenne) et a rappelé avoir "toujours été favorable à des quotas de femmes dans les conseils d'administration des entreprises cotées. Dans les entreprises, il y a des enjeux sérieux de progression de carrière, surtout à un certain niveau. La question n'est pas de dire s'il faut une loi, des sanctions, une négociation, mais comment on change ça", a-t-elle dit. La seule solution c'est, s'il vous plait, que les mecs vous soyez moins machos et un peu moins misogynes", a-t-elle ajouté, sous l'oeil médusé de l'assistance composée de nombreux hommes, dont elle a supposé qu'étant de la jeune génération, ils étaient "moins misogynes" que leurs aînés."
Je rappelle, pour les quelques crétins qui se revendiquent comme tels, que la misogynie est la haine et le mépris des femmes. C'est du racisme. On ne demande donc pas aux gens de "l'être un peu moins".
Lorsqu'on pense aux différences de salaires entre hommes et femmes, on pense toujours à ces femmes, qui à compétences et poste égaux, ont un salaire 20 % inférieur.
On oublie que ceci ne concerne pas les bas salaires ; une caissière est au smic tout comme l'est un caissier.
La véritable raison de la différence de salaires entre hommes et femmes est la suivante ; sur 5 millions de salariés à temps partiel, 83% sont des femmes. En clair, on étudie la différence de salaires entre hommes et femmes en étudiant les salaires sur l'ensemble de la population. Si une majorité de travailleurs à temps partiels sont des femmes, il est logique que cela se ressente sur l'ensemble des salaires féminins. En clair une femme au smic gagnera moins qu'un homme au smic si elle travaille 20 h par semaine et lui, 35.
Je ne dis pas qu'il est normal et qu'il serait inutile de lutter contre les différences de salaires à diplômes et compétences égaux. Je souligne simplement que cela n'est pas la vraie raison de la différence de salaires entre hommes et femmes comme l'explique cette étude.
Parisot déclarait "La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?". Elle renfonçait le clou en disant "Le mot précarité est un mot à la mode qui a pour objectif de nous empêcher de réfléchir."
Un exemple concret : une femme travaille comme caissière, 20 heures par semaine. Ses horaires sont 8 h - midi ; 18 h - 21 h. Elle ne peut rentrer chez elle pendant son temps de "pause" puisque le supermarché est à 2 heures de transport de chez elle. Ses horaires changent chaque semaine ; elle jongle donc avec la crèche où elle a mis ses gamins. On parle évidemment du cas où elle a eu une place en crèche.
Indiquons donc des "trucs" à Parisot :
- faire la chasse aux entreprises n'offrant que des temps partiels. Pourquoi ne pas remettre en cause la loi de 1981 qui a ouvert le droit au entreprises d'offrir des temps partiels.
- sinon proposer qu'au bout d'un temps maximum à temps partiel, on passe systématiquement à temps complet.
- demander aux entreprises de créer des crèches sur le lieu de de travail
- demander au gouvernement d'ouvrir des crèches ce qui évitera aux femmes de subir le temps partiel, voire de ne pas travailler si aucune place en crèche n'a été trouvée.
- mettre en place le système suédois qui oblige le père à prendre une partie du congé parental ; ceci aidant à ce que les femmes n'aient pas des interruptions de carrière longues, que les patrons ne rechignent pas à engager des femmes qui potentiellement pourraient partir en congé parental.
En clair, mener une politique sociale que le MEDEF ne mènera jamais.
Parisot parlant de féminisme est aussi crédible que Le Pen parlant de lutte contre l'antisémitisme.
10 réponses sur “Parisot et le féminisme”
Désolé, les commentaire sont désactivés pour l'instant.
A compétences, postes, et temps de travail égal la différence moyenne est de 10% pas de 20.
Les 17% restant sont bien dus aux types de contrats, les temps partiels étant souvent des CDDs, au salaire horaire déjà moins élevés qu'en temps complet, sans primes ni heures sups, et surtout qui empêchent de grimper les échelons.
Est-ce que ce sont les patrons masculins qui refusent de prendre les femmes à temps complets, ou les femmes qui ne sont pas assez carriéristes pour exiger mieux... Probablement les deux.
L'écart se creuse aussi avec l'âge, est-ce que c'est du à un changement de mentalités entre les générations, ou juste à une ascension plus ente chez les femmes... Les deux aussi j'espère.
"ou les femmes qui ne sont pas assez carriéristes pour exiger mieux…"
bah carriériste dans le ménage, les services...
tu prends ce que tu trouves, point barre.
la majeure partie des travailleurs à temps partiel veulent un temps complet.
mais soyons clairs, le temps partiel va s'accentuer chez les hommes. on aboutira à l'égalité... par le bas.
"Est-ce que ce sont les patrons masculins qui refusent de prendre les femmes à temps complets"
nan. c'est juste plus intéressant financièrement pour eux.
Article très intéressant, je découvre ton blog avec 🙂
pour ta proposition "demander aux entreprises de créer des crèches sur le lieu de de travail", je crois plutôt qu'il faut mettre en place une vie de travail compatible avec une vie de famille, à savoir faire en sortes que toute personne (homme ou femme) puisse partir à une heure raisonnable pour aller chercher ses enfants à la sortie de l'école (ou de la garderie).
Par exemple, interdire de fixer des réunions après 17h permet à chacun de s'absenter sans rater des meetings importants.
En effet, une des justifications de la non (ou faible) évolution de la carrière professionnelle des femmes est qu'elles ne peuvent pas être présentes à certaines réunions ayant (volontairement?) lieu tard le soir.
Donnons la chance à tous de vivre une parentalité et une carrière épanouie et épanouissante!
Nouch > sur le principe je suis d'accord avec ta proposition mais en application réel, aucune entreprise ne peut concevoir de restreintre ses activités décisionnaire. Ta proposition cible une population de cadre autonome (les salariés "classiques" font leurs réunions durant leur temps de travail) qui ont de toute façon une exigence de flexibilité horaire (et ils sont souvent eux même enclin et désireux à le faire).
<la ou les créches sont un plus, c'est qu'elle apporte une proximité (l'enfant n'est pas loin, à la limite on peut aller déjeuner avec) et du coup on serait presque enclin a bosser plus (pas besoin de courrir apres le boutchou, si la boite est encore ouverte, la creche doit l'etre aussi).
Et puis ça simplifie grandement les démarches (essaye de trouver une place en créche a paris et tu m'en diras des nouvelles :))
je comprends bien ton point de vue, mais c'est justement le côté "du coup on serait presque enclin a bosser plus" qui me dérange...
une fois qu'une entreprise met en place une crèche d'entreprise, il me semble que la pression est aussi plus forte envers le salarié pour exiger un temps de travail plus important.
"aucune entreprise ne peut concevoir de restreindre ses activités décisionnaire" je pense que ça dépend de la proportion de personnes à l'exiger. De nombreuses études montrent que de plus en plus de jeunes cadres (hommes et femmes) veulent assumer leur parentalité le mieux possible, parfois même contre une baisse de salaire.
les entreprises qui sont dans une recherche perpétuelle d'attirer des "talents" ont donc une incitation à mettre en place de tels aménagements pour attirer cette nouvelle population.
Et oui, je cible surtout une population de cadres, c'est celle que je connais.
Pour les autres catégories, il faut en effet limiter le recours à du travail temporaire.
En effet, nouch, on imagine bien qu'un dirigeant puisse accentuer la pression puisque les enfants sont sur place.
"Par exemple, interdire de fixer des réunions après 17h permet à chacun de s’absenter sans rater des meetings importants."
je me demande si ce n'est pas la politique suédoise d'ailleurs.
Oui, tu as raison Valérie.
L’équilibre travail-famille
La plupart des Suédois tiennent à trouver un bon équilibre entre leur vie privée et professionnelle. Ils vous diront sans doute qu’ils travaillent dur, mais de fait, ils ne sont pas si souvent au travail. Beaucoup d’entreprises ont des horaires à la carte et dans la mesure du possible, les Suédois sont aussi en droit de travailler à distance.
Il faut pourtant le reconnaître — quand ils sont au travail, ils sont très performants. Mais pas avant 8h30 à cause de leurs horaires flexibles, et pas après 16 heures parce qu’ils doivent aller chercher les petits à la crèche, et pas après 14 heures le vendredi, s’il vous plaît.
Dès le mercredi après-midi, les Suédois commencent à vous demander ce que vous comptez faire pendant le week-end. Le vendredi à l’heure du déjeuner, ils ont mentalement fini leur journée ‒ gått för dagen.
trouvé là : http://www.sweden.se/fr/Accueil/Affaires/A-lire/Les-gens-daffaires-suedois-sont-ils-vraiment-si-lagom-/
🙂
Il conviendrait je pense de repenser en priorité les congés parentaux (comme je l'évoquais au dessus).
si les employeurs savent qu'autant l'homme que la femme doit prendre son congé, il ne sera plus dans la situation où i lse dit, ç chaque fois, qu'il ne va pas engager une femme car ce sont des contraintes en cas de grossesse. il devra faire avec.
Merci pour le lien 🙂
N'empêche qu'a coté de ça Ikéa c'est ouvert le dimanche... 🙂
[...] dont le féminisme n’est plus à démontrer, déclara il y a quelques jours que le congé parental devrait être [...]