C'est encore une fois une histoire tristement banale. Une étudiante Carolyn Luby écrit une lettre à Susan Herbst, présidente de l'université du Connecticut où elle étudie.
Herbst a décidé de refaire faire le logo des équipes sportives pour le rendre plus "powerful" et "agressive". Luby rappelle toutes les histoires d'agression (sexuelle ou pas) dans lesquelles sont impliqués des membres des équipes sportives. Elle souligne qu'il aurait peut-être été plus important de signaler que le sentiment d'impunité ne devait pas exister pour les mauvais comportements et de lancer des programmes pour diminuer la violence contre les femmes.
Bref elle ne dit rien de très très violent, me semble-t-il. Et si on n'est pas d'accord, il suffit de contre-argumenter.
Comment est ce traduit dans certains journaux ?
"Une étudiante dit qu'un logo promeut la culture du viol".
Même chose ici.
Jusque là admettons encore, on peut se dire que les journalistes sont tout heureux de faire du buzz à bas prix même si elle n'a jamais dit cela.
On s'attend donc à l'habituel "les féministes n'ont-elles rien d'autre à foutre".
Sauf que non.
Depuis Luby reçoit des menaces et les propos à son encontre sont éloquents.
"i would love to cum all over her face. fuckin cunt.... in solidarity"'
"would definitly sexually assault her."
"i bet i could fit my cock and both balls in her mouth."
"As a UConn alum I gotta say this girl has something here, and that something is a stick up her ass and I want to remove it with my teeth"
"She should be in the center of a bukkake fest...participants being every college mascot"
Tous extraits de ce site.
Le problème n'est pas ici de juger ou non la pertinence de la lettre de Luby. Le problème est de deux ordres :
- l'impunité dont bénéficie apparemment les sportifs en milieu scolaire et estudiantin. Existe-t-elle ? Visiblement le débat fait rage aux Etats-Unis.
- le fait qu'une femme écrive une lettre de protestation subisse immédiatement des menaces et des prétendues plaisanteries sur son possible viol.
Bien évidemment les menaces ne sont pas restées virtuelles (et même si cela l'était resté, il va falloir admettre et comprendre que menacer quelqu'un - même sous couvert de plaisanterie - n'est pas tolérable) et elle a également été insultée sur le campus. Lorsqu'elle s'est rendue dans les locaux de la police du campus, celle ci lui a dit de rien pouvoir faire, que les menaces virtuelles n'étaient pas du même ordre que des menaces IRL et que l'anonymat compliquait tout. Elle lui a également conseillé de faire profil bas (mais comment donc). La police qui demande à une victime de faire profil bas.
On peut admettre et comprendre que les athlètes se soient sentis attaqués par cette lettre. On peut même comprendre qu'ils se défendent avec vigueur.
Mais comment peut-on admettre des menaces de viol ? Comment peut-on admettre qu'une étudiante ne se sente pas en sécurité sur son campus, soit insultée et ne reçoive aucune aide ?
Demande est faite donc à la présidente d'assurer la sécurité de Luby et de faire un discours public condamnant la violence sexiste.
“It just reinforced the rape culture that I knew existed. Those comments that people made that I was attacking athletes, all of that was proven wrong by those comments,” she said. “It was appalling to see people angry enough to actually make those comments to me.”
Si nous sommes tous et toutes contre le viol, comment se fait-il que la première chose qui viennent à l'idée de certains quand il s'agit de faire taire une femme est de la menacer de viol ?
4 réponses sur “Ca se passe là bas loin.”
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Encore un exemple d'impunité pour les agresseurs et de shaming pour la victime : http://jezebel.com/girl-sends-sext-gets-kicked-out-of-school-lacrosse-pl-471285308
[...] Ca se passe là bas loin. Les aventures de Yaka et Yakapa Ces derniers temps, on a reçu tellement d’excellents conseils sur comment faire pour ne pas être violées , que je me suis dit que ça méritait bien une petite note éducative. Les victimes coupables, ou Yaka et Yakapa au dur pays de la réalité Après un petit résumé des croyances sur le viol , j’aimerais me pencher sur un aspect particulier de ces croyances, qui est très présent dans les discours aussitôt qu’on parle de viol. 8 mars ; journée internationale des droits des femmes. [...]
[...] C’est encore une fois une histoire tristement banale. Une étudiante Carolyn Luby écrit une lettre à Susan Herbst, présidente de l’université du Connecticut où elle étudie. Herbst a décidé de refaire faire le logo des équipes sportives pour le rendre plus « powerful » et « agressive ». Luby rappelle toutes les histoires d’agression (sexuelle ou pas) dans lesquelles sont impliqués des membres des équipes sportives. Elle souligne qu’il aurait peut-être été plus important de signaler que le sentiment d’impunité ne devait pas exister pour les mauvais comportements et de lancer des programmes pour diminuer la violence contre les femmes. Bref elle ne dit rien de très très violent, me semble-t-il. Et si on n’est pas d’accord, il suffit de contre-argumenter... [...]
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