J'inaugure ici une nouvelle rubrique. Nous discutions la dernière fois avec une amie belge qui se reconnaîtra ;), qui me disait que les français avaient l'art de discuter mais étaient un peu moins au point en matière de solutions pragmatiques.
Je constate en effet que beaucoup semblent en demande de solutions clés en main ou de conseils face à des problèmes quotidiens.
J'ai donc relevé dans les commentaires du billet précédent un commentaire parlant d'une situation que je trouve relativement courante et je vous propose de chercher ensemble des solutions réalistes face à cette situation là.
Voici le commentaire : "Nous avions l’autre jour une discussion entre collègues sur les dilemmes qu’on nous soumet parfois en cours d’éthique pendant nos études, et cela a dérivé sur le problème de responsabilisation des victimes, puis du harcèlement de rue. J’ai essayé de parler du sexisme ordinaire et du fait que, non, une remarque dans la rue ce n’est pas un compliment et ça ne fait pas plaisir. Sur ce, les autres ont donc pris à partie la seule femme présente… qui a répondu que cela ne la gênait pas plus que cela et que ça peut partir d’une bonne intention, ce n’est pas bien grave. Spontanément, j’ai eu envie de lui dire que si, ça pouvait être grave, et de lui promettre de lui envoyer plein de liens vers des analyses et des témoignages (elle n’est pas du tout adepte d’internet) ; mais je n’ai rien dit, ça m’aurait gêné de lui expliquer pourquoi elle avait besoin du féminisme. Est-ce que ça aurait été autant du mansplaining que dans le cas où un homme explique à une personne féministe pourquoi elle milite mal ou pourquoi elle se trompe de combat ? Y a-t-il une bonne façon de réagir dans ces cas-là ?"
Expliquons déjà ce qu'est le mansplaining qui est le fait pour un homme de devenir expliquer à une femme comment elle devrait vivre telle situation qu'elle a jugée sexiste. Une femme est agressée dans le métro (main aux fesses) ; elle en parle à un ami qui lui explique qu'elle ne devrait pas en faire un tel drame et que c'est un hommage. Le mansplaining commence parce que l'homme réagit face à une situation qu'il a peu de risques de connaître, avec une construction sociale masculine face à un problème sexo-spécifique. Parler de féminisme quand on est un homme n'est évidemment pas du mansplaining ; expliquer aux femmes que le féminisme est dépassé et qu'elle feraient mieux de faire autre chose en est. (je vous rappelle par ailleurs que cela n'est pas le sujet ici je peux faire un billet si besoin mais concentrons nous sur le cas présent).
Essayons déjà de borner la situation.
- Nous sommes dans un contexte de travail ; on ne peut donc pas tout dire puisque cela pourrait se retourner contre nous. On passe un grand nombre d'heures avec ses collègues, on ne peut se les mettre à dos, la situation deviendrait invivable.
- On est dans le cas-type et courant où une femme vient justifier le sexisme et surtout ne le voit pas.
- On est dans une discussion informelle entre collègues où l'on parle de tout et rien, sans vraiment réfléchir ; on n'est pas en colloque universitaire.
- Le fait sexiste dont ils discutent n'est pas le plus simple à décoder. S'il s'agissait de quelque chose de basique ("je considère que les hommes ne doivent pas s'occuper des enfants cela n'est pas leur rôle"), les choses seraient plus faciles. Ici il s'agit encore d'une situation relativement acceptée par beaucoup de femmes (les hommes n'en parlons pas) et qui est un sujet féministe encore peu admis par la plupart. La plupart des billets que j'ai faits sur ce sujet ont été très mal pris et les insultes nombreuses; remettre en cause ce qu'on appelle "la drague" est encore difficile.
- Si une femme vit une situation sexiste comme normale, il n'est pas simple de lui dire que cela ne l'est pas. Il peut être considéré comme violent de vouloir à tout prix qu'elle voit la violence de cette situation.
Je pense qu'il convient avant tout de jauger
- du temps qu'on a pour exposer les choses : par exemple devant la machine à café alors que chacun est pressé peut s'avérer inutile et contreproductif
- de la façon dont les gens expriment le sexisme : si vous constatez que ces gens n'ont jamais réfléchi à aucun sujet féministe, allez vous arriver à leur faire comprendre le point que vous voulez défendre ?
- votre capacité à argumenter : le sujet dont il est question ici n'est pas facile à décortiquer ; c'est un sujet que je considère bien maîtriser et je me suis heurtée à des murs d'incompréhension..sans doute aussi parce que je n'avais pas trouvé la bonne clé.
- de la situation. Je citais une situation sexiste qui m'est arrivée hier. Un homme a sorti une ânerie sexiste, les 8 personnes dont 6 femmes ont rigolé, approuvé et enfoncé le clou. Nous étions en cours (je suis des cours d'anglais). J'ai estimé qu'il ne servait à rien que je réagisse car le contexte ne s'y prêtait pas (on est là pour apprendre l'anglais, la prof m'aurait sans doute dit de me taire), les gens étaient dans une ambiance kikoolol rigolarde qui est très peu propice à la discussion. Je précise une chose ; le contexte ne DOIT PAS justifier que vous vous taisiez systématiquement. J'en vois beaucoup trop se taire en invoquant le contexte. Se montrer ouvertement comme féministe ne sera jamais confortable ; n'ayez aucune illusion là dessus.
Ne cherchez pas à tout prix à convaincre dans la seconde. C'est le gros défaut que nous avons tous et toutes surtout sur Internet. On poste quelque chose, quelqu'un vient dire une ânerie et on finit dans une discussion à reloader frénétiquement la page et à répondre mal et trop vite car on veut à tout prix le convaincre (je plaide coupable et j'applique très peu ce conseil ! ) . Essayons le pragmatisme ; si on est face à un-e abruti-e qui poste/dit des âneries, il y a peu de chances qu'il/elle voit la lumière dans la seconde. Il faut donc avoir un discours argumenté et posé, tant pour celles et ceux qui lisent ou écoutent silencieusement. Une fois qu'on a dit ce qu'on avait à dire, on sort de la discussion. Aller plus loin va juste faire qu'on s'énerve et qu'on se décrédibilise.
Pour la situation évoquée suivante, voilà comment, à mon sens il faudrait procéder.
Sur le coup, je pense qu'il ne faut rien dire car le contexte ne s'y prête pas et qu'on n'a pas des heures devant soi.
Il faut ensuite ramener la discussion sur un terrain plus maîtrisé ; la conversation à deux par mail par exemple où on peut dire quelque chose comme "au fait tu te souviens de la discussion que nous avons eu la dernière fois ? J'ai lu ce texte (et on fournit un seul texte, pas cinquante et sans terme imbitable pour quelqu'un qui n'est pas féministe) ; je suis assez d'accord et toi ?" Et de là peut s'engager une discussion.
Je vous propose donc en commentaire d'exposer vos idées à ce sujet.
37 réponses sur “Comment réagir à des propos sexistes (billet participatif)”
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Alors moi je suis le parfait contre exemple dans ce genre de situation : je réagirais direct sur le moment (je ne dis pas que c'est la solution, je dis ce que moi je fais). En général comme en effet j'ai peu de temps et que le contexte se prête pas à faire toute une démonstration scientifique, je la joue plutôt en mode sarcastique voire surréaliste. C'est à dire que je pousse le truc vers le ridicule presque. par exemple je dirais "ouais elle a raison, honnêtement quand on se fait siffler ça me rappelle toujours le chien de mes parents, y'a un côté nostalgique plutôt cool, je l'aimais beaucoup ce chien". Ou alors "ouais c'est pas faux, d'ailleurs je trouve dommage toutes ces évolutions, ça avait de la gueule aussi quand les mecs se battaient en duel a mort pour une gonzesse, on pourrait y revenir vous pensez ?"
Ce genre de réaction. C'est très rare que je me prenne des "haaaan mais t'es chiante" car je suis allée sur un terrain habituellement 'masculin' et j'ai poussé le bouchon plus loin encore. Et ça a le mérite de ne pas être violent pour la nana qui a validé le truc sexiste, enfin je trouve, peut être je me trompe.
Voilà 🙂
Pareil que toi Célina : effectivement je ne prétends pas que c'est la solution, mais moi ça me permet de garder mon calme face à des remarques débiles, et aussi de démontrer en peu de mots leur débilité profonde.
Exemples :
"Les femmes ne savent pas conduire", ma réponse : "c'est clair, c'est à cause d'elles tous ces accidents mortels, on devrait leur interdire de passer le permis à ces connasses, et même leur couper les bras / crever les yeux, tiens."
"Les femmes ne devraient pas sortir seules le soir, surtout court vêtues", ma réponse : "ça c'est bien vrai, rien de tel qu'une bonne burka et hop ! à la cuisine sinon une beigne !"
"Les femmes sont des créatures venales / inconstantes / menteuses (etc...), on ne peut pas leur faire confiance", ma réponse : "en effet, d'ailleurs au Moyen-Age on avait bien raison de leur couler du plomb dans la bouche à ces sorcières !"
Voilà. Au moins je ne m'énerve pas, et je me moque d'eux avec un grand sourire !
Je réagis un peu comme Celina sur le moment.
Face à une histoire sexiste, je rétorque que je n'avais pas entendu cette blague depuis le 20ème siècle ou alors "Tiens, je viens encore de me faire traiter de femme !"
Toujours au bureau, face à des propos sexistes comme par exemple que l'on puisse blaguer sur le fait que je puisse coucher avec mon collègue quand nous partons en déplacement, je dis sur un ton calme et très sérieux que ces propos me gênent et me mettent mal à l'aise.
Je suis d'accord, face à la meute, leur parler un par un, une par une, pour faire germer une étincelle.
Mais si c'est possible, il faut basher en direct parce qu'une femme qui a de la répartie est entendue.
Une pensée à toutes celles qui réagissent !
Bonjour,
Tout d'abord merci pour ces billets et ton activité en général. Je fais partie de ceux qui "lisent en silence" sur twitter depuis un moment et j'ai beaucoup appris grâce à toi et aux échanges avec les autres féministes (et non féministes du coup).
Je bosse dans une équipe exclusivement de mecs, mais dans un environnement très féminin (environ 75% de femmes sur un ensemble de 600 employés) et les six hommes avec lesquels je bosse font très souvent (à mon arrivée : quotidiennement) des remarques/"blagues" sexistes.
C'était compliqué de réagir puisque le seul à ne pas être d'accord, du coup au début j'ai juste rigolé à aucune des remarques ni blagues. J'ai essayé de ne jamais utiliser leur vocabulaire qui sous couvert de blagues étaient extrêmement insultantes (fatshaming, slutshaming, homophobes).
Petit à petit (et soyons honnête : après la validation de mon CDI...) ce que j'ai fait c'est de partir lorsque la discussion dérivait sur des remarques sexistes. Soit en mettant mon casque quand elle avait lieu dans mon bureau, soit en quittant le bureau où la discussion avait lieu.
Ensuite, quand j'étais seul avec l'un de mes collègues, je lui faisais remarquer que c'était sexiste. Au début incompréhension totale "c'est de l'humour". Je répondais que de l'humour toujours sur les mêmes personnes, c'est fatiguant, il devrait changer. Par exemple à mon chef récemment divorcé, je lui ai demandé s'il connaissait des blagues sur les hommes blancs de 40 ans divorcés. Les "blagues" ont cessées pour tout le repas.
Et petit à petit j'ai décidé de ne plus rien laisser passer, en groupe. "D'occuper le terrain" parce que je sais que mon poste n'est pas menacé et que mes collègues ne semblent pas rancunier. C'est clairement un luxe. Et c'est aussi pour ça que j'insiste. Parce qu'ils se disent ne pas être sexistes ("oh ça va il a deux filles il est pas sexiste ! " => "Oui ben comme Candeloro, t'as vu ce qu'il a dit ? C'est pas une excuse") du tout et je suis sur qu'ils le croient profondément. Alors je leurs fait remarquer à chaque fois "tu te rends compte qu'il n'y a aucune insulte sur les pères ? Toujours sur les mères ? En quoi être un fils de pute est dégradant ?" ou "mais bien sur que si il y a des femmes cosmonautes ! Tiens regarde :" et je montre un lien.
J'ai essayé de ne jamais m'énerver dans les discussions même quand ils disaient des choses horribles pour me faire réagir. J'ai essayé d'utiliser l'humour le plus possible. Par exemple je leur ai appris le mot "misandre" et du coup ça leur plait beaucoup de pouvoir me le rétorquer :D, ça ne casse pas la complicité je trouve, ça laisse la possibilité de discuter.
Et parfois de surenchérir en allant plus loin leur fait réaliser que leurs remarques mènent à des dérapages horribles. Mais ça ne marche pas avec tout le monde...
Et finalement maintenant mon binôme vient me poser des questions sur telle ou telle situation pour me dire "bon là, franchement elle abuse non d'avoir mis un short aussi court, hein ? Non ?". Du coup on discute, je lui ai montré le court métrage Majorité opprimée.
Et je trouve que les remarques sexistes ont chuté (en tout cas devant moi), on a deux femmes qui mangent avec nous maintenant, elles en ont parlé aussi, ont approuvé quand je relevais des propos sexistes et osent clairement relever le sexisme des mecs.
Clairement ce n'est pas applicable partout comme méthode, mais j'ai l'impression que ça marche doucement mais surement avec moi.
En même temps c'est facile pour moi de tenir cette posture vu que je suis un mec. J'ai eu droit à bien entendu au classique "mais elles te payent pour dire ça ?" mais ça s'arrête là, du coup j'en profite pour continuer.
Désolé pour le pavé, j'espère que ça aidera !
@Googlematuer
Je travaille dans un environnement très féminin (y'a 5 mecs sur 40). Je suis la plus jeune.
Mes collègues femmes ont des propos parfois monstrueux. J'ai un peu lâché sur la réaction quand je vois que ça ne sert à rien, je me contente d'un propos ironique qui jette un froid.
Là où ça a été épidermique:
"Non mais regarde les shorts qu'elles portent nos élèves, faut pas s'étonner qu'il y ait des pédophiles": non, ça, c'est pas possible.
A propos d'un couple de 15 ans: " Elle a le feu au cul celle-là! " Aaaaah!
Très récurrent: "le problème, c'est qu'il n'y a pas assez de figures masculines ici. Les garçons ne peuvent pas s'identifier et réussissent donc moins bien" Respire. Respire.
" Elles sont comme ça les femmes, elles saignent leur ex avec la pension alimentaire " Toutes des salopes.
" Mon mec ne m'aide pas avec les enfants, mais il ne saurait pas faire hihihi". ...
" Tu pourrais être plus féminine Spirantise, fais un effort, c'est quoi ce pull large? " Désolée de ne pas assez bien décorer cette pièce.
" Y'a un souci avec cet élève, je vais appeler la maman".
Et pourtant ce sont des filles intelligentes et cultivées.
Si tu disais que tu bosses dans un des collèges où j'ai bossé, tu m'étonnerais pas. C'était la même chose, et quand il y avait des rumeurs de grossesse chez une ado, les cancans en salle de profs filaient à une vitesse effarante, c'était forcément la jeune fille qui avait le feu au cul, pas le garçon qui aurait dû utiliser une capote.
Mais ça, dans ce collège là, ça risquait pas, l'infirmière pensait qu'il était inutile de filer des capotes aux élèves, à cet âge là c'est la première fois, ils sont pas malade, vaut mieux filer la pilule du lendemain aux filles. Je lui ai dit qu'il n'y a qu'une première fois et qu'il faut prendre les bonnes habitudes de bonne heure. Et elle m'a envoyer promener, j'étais une jeune stagiaire d'anglais, elle une vieille infirmière, chacun son métier, j'y connais rien à la santé.
Bon, encore une collègue que je me suis mise à dos. Dans ce collège là, en décembre, il n'y avait plus que deux ou trois profs qui me parlaient.
La question que je me pose (oui encore) sur ce thème c'est qu'en tant qu'homme de 50 ans ayant reçu une éducation genrée, mon niveau de tolérance aux blagues/remarques sexistes n'est forcément pas le même que celui d'une femme...
Cependant, cela ne m'empeche pas de réagir, plus depuis que je suis mieux sensibilisé à ça, et de passer souvent pour un rabat joie (ce dont je me fiche). Je crois que le fait d'avoir été un militant anti raciste, et donc d'avoir pour "entrainement" préalable de toujours réagir aux remarques racistes est aussi une aide pour moi. Ensuite, si je suis dans un cercle où l'on me respecte, ça se passe très bien (il m'est meme arrivé qu'on me demande mon avis "en tant que féministe")
Merci pour cette amorce de pistes ! Pas facile en effet de réagir correctement à des situations aux contextes multiples.
Pour ma part, j'essaie d'appliquer une technique qui incite les gens à réfléchir et remettre les propos en question activement. Je pense en effet qu'il faut que ça vienne d'eux, que la compréhension doit se faire de leur côté, au lieu d'essayer de les "convaincre".
J'essaie de traiter mon interlocuteur comme un allié, en faisant totale abstraction de s'il est l'agresseur ou qu'il fait partie du groupe agresseurs sans en avoir pleinement conscience (comme les femmes qui ne voient pas le sexisme et participent, bien malgré elles, à sa propagation).
Quand j'entends ou lis un propos sexiste, j'essaie d'abord de me calmer le plus possible, de prendre quelques secondes ou minutes pour poser mes pensées, faire abstraction de l'énervement (ça ne fonctionne pas toujours :/). Ensuite, je fais une liste rapide des arguments et des questions qui vont m'aider à aborder ces arguments avec mon interlocuteur. Puis je l'invite à se questionner avec moi, en y allant progressivement.
Exemple : "Franchement, la blague de Gégé t'a vraiment blessée ?" - "Oui : si tu entendais une blague qui remet en question tel aspect qui te concerne, comment réagirais-tu ? Pourquoi ? Est-ce que toi aussi tu pourrais te sentir frustré(e) ?"
En cherchant toujours à 1/ trouver des exemples totalement hors du contexte féministe sur lesquels m'appuyer pour montrer l'absurdité du sexisme et pourquoi cette blague PEUT effectivement blesser, 2/ toujours cascader les questions pour pousser la personne à réfléchir plus profondément à ce qu'il/elle dit, à pourquoi il/elle a choisi tel mot...
En appliquant ces règles, j'ai eu quelques résultats très positifs : des interlocuteurs se sont remis en question, se sont excusés, ont effacé leurs tweets d'eux-mêmes en me disant "j'ai été con, je me rends compte que c'était stupide je l'efface". Parfois, des gens sont restés sur leurs positions, mais m'ont dit "merci, grâce à toi je comprends mieux le mécanisme". Et pour moi, c'est déjà une énorme victoire, puisque le comportement de cette personne et ses futures réactions seront forcément influencées par notre discussion, qui lui donnera d'autres armes que celles qu'il/elle avait l'habitude d'utiliser.
Merci pour ce post ! La problématique de comment argumenter, quand essayer et quand abandonner est cruciale je dirais même qu'il en va de notre santé de militantEs.
Je me laisse régulièrement embarquer dans des discussions sans fin avec un collègue qui rationalise tout et refuse de voir les choses autrement que par son point de vue (sexiste donc). J'y passe parfois plusieurs heures et j'en ressors avec un sentiment de frustration intense.
Donc je devrais essayer de voir si j'ai une chance de convaincre la personne (est-elle très sexiste, plutôt empathique, très cartésienne ou non etc.), et si aucune chance, ne pas perdre mon temps.
Effectivement en cas de discussion qui s'emballe, en sortir de force (quitter la pièce poliment ou si internet éteindre le PC, stopper les notifications etc). Penser qu'il y a des gens qui écoutent / lisent l'échange et qui peuvent être convaincus même si le principal interlocuteur ne l'est pas.
Ce n'est pas rare qu'après un désaccord la personne réfléchisse et revienne sur son point de vue.
Et puis faire des pauses, moi des fois je suis épuisée d'argumenter, j'ai le moral sur le fil, alors je m'octroie une semaine de vacances 🙂 (en fait j'essaie mais j'y arrive moyen)
Merci pour ces pistes.
Je suis justement en plein dans cette réflexion depuis une dizaine de jours : je suis sortie au bar avec des amis dont mon ex ( nous sommes séparés depuis 3ans et nous sommes amis)
Ce soir la j ai été abordée/matée/"draguée" plusieurs fois, ça j en ai l habitude et ça me mets toujours les nerfs mais quand ce sont mes amis qui se sont mis à faire des commentaires sexistes et dégradants sur les filles qui étaient au bar ça a été trop.
J ai essayé d en parler et forcément je suis passée pour la relou, la féministe enragée ...
Pour eux ce ne sont que " des façons de parler" et " tu nous connais on n est pas des connards", " tout le monde parle comme ça ".
Non on ne parle pas comme ça, si vous vous comportez comme des connards, non tout le monde ne parle pas comme ça ...
Je leur ai dit que je ne veux pas qu il soient ce genre d homme. Que je veux des fois pouvoir passer un bon moment à l abris de ces remarques de merde.
Rien à faire. ...
Par contre ils ont tenu à le raccompagner chez moi pour être sûrs que je ne me fasse pas emmerder en chemin par "des connards"
Ça m a laissé un sentiment de malaise et d impuissance , l idée que cette violence elle est chez les inconnus que je croise, chez des collègues , mais aussi dans la tête et dans la bouche de ceux que j aime.
J ai voulu leur écrire un mail après coup, pour en reparler et puis je ne l ai pas fait , je n étais pas sûre d avoir les bons mots.
Et puis il y a quelques jours j étais avec un de ces amis et puis je lui ai raconté ça :
" notre pote Mourad, il s est fait insulter 3 fois de bougnoule l autre jour. Et au café quelqu un a fait une sale vanne sur le fait qu il commande de l alcool. Quelqu un a aussi dit que le bar ne passait pas de raï.c est affreux"
" mais c est dégueulasse , le pauvre , comment va t'il ?"
" bah il en a marre. Mais que peux t il y faire ?" c est dingue comme le racisme se banalise, se décomplexe"
"C est pas normal , c est violent c est du harcèlement"
Alors là je lui ai juste dit que ce n était pas vrai, que j avais inventé ça, heureusement Mourad ne se fait pas insulter à ce point pour ses origines. Mais oui ça existe et c est un peu ce que moi j avais vécu lors de cette fameuse soirée.
" alors maintenant tu continues à penser que c est de la drague ou de l'humour , ou vas tu répéter ce que tu viens de dire : harcèlement "
" j ai compris" qu il m a dit " je te promet que je surveillerai mon langage "
Tout n est peut être pas perdu 🙂
[...] Comment réagir à des propos sexistes (billet participatif) J'inaugure ici une nouvelle rubrique. [...]
Récemment je me suis trouvée avec des amis et un homme que je ne connaissais pas, qui a rapporté une conversation avec une femme, concernant la conduite au volant des femmes et des hommes. Il estimait que la femme "disait des conneries et aurait mieux fait de la fermer plutôt que sortir des absurdités" et que "il faut rester dans le rationnel, et pas partir dans l'émotionnel".
La femme avait voulu expliquer que les femmes avaient moins d'accidents que les hommes, alors que lui avait simplement avancé qu'il y avait des différences H/F, sans préciser lesquelles. Il n'a donc pas compris pourquoi elle s'était sentie agressée.
Je lui ai expliqué très calmement qu'il aurait pu essayer de comprendre pourquoi elle réagissait de cette façon en tant que femme, et qu'il n'était pas respectueux de disqualifier ainsi ses propos.
La discussion a été longue, houleuse, mais je n'ai pas perdu mon calme... Par contre lui est sorti de ses gond parce que je refusais de valider son propos.
J'ai fini par lui dire de ramasser son ego et de ne pas réagir de façon aussi "émotionnelle"... Une petite victoire personnelle.
Je ne l'ai pas convaincu mais s'il réfléchit un minimum après coup, l'idée va peut-être faire son chemin...
En tout cas j'arrive de mieux en mieux à garder mon calme. Je ne réagis pas toujours, mais uniquement quand je le sens. On ne peut pas se battre sur tous les fronts, il faut savoir se préserver pour semer des petites graines de féminisme sur le long terme...
Souvent dans une discussion, il est important que l'autre saisisse ses arguments.
Tu dis : "La discussion a été longue, houleuse, mais je n'ai pas perdu mon calme... Par contre lui est sorti de ses gond parce que je refusais de valider son propos."
C'est typiquement le problème, savoir valider l'existence du raisonnement de l'autre sans pour autant être de son avis. Dans un tel cas, je pense à la reformulation commençant par : quand tu dis que.
Je l'applique dans ton exemple en prenant ta place :
- Quand tu dis que la femme dit des conneries et devrait rester dans le rationnel tu veux dire que les hommes ne disent pas de jamais conneries et peuvent parler ou que c'est parce que les femmes ont prétendument une façon émotionnelle de voir les choses et que ça les empêche d'être clairvoyantes ?
De la même façon il est important décortiquer son propre raisonnement pour que l'autre puisse le saisir. Ainsi dans ton exemple une formulation comme " je veux dire par là que" est de mise.
Je me mets à la place de la femme :
- Je veux dire par là que restreindre les femmes à l'archétype de la passivité de la belle au bois dormant ou plus généralement de l'émotion qui dépasse la raison c'est aussi enfermer les hommes dans son pendant à savoir celui du conquérant qui ne sait pas dire ce qu'il ressent. Je pense que c'est l'entretien des clichés qui compte et les remplacer par une représentation équilibrée de chacun.
Merci pour ces pistes également!
Et les commentaires sont très instructifs aussi. Désolée d'avance si je fais chuter le niveau 😉 Je voudrais aborder une problématique liée aux propos sexistes: si à titre personnel je n'ai pas trop de problème à l'ouvrir-c'est admis que je suis la mégère féminazie de service, ou mieux encore "the angry black woman" (j'adore ce stéréotype qui s'interroge pas une minute sur le pourquoi de la colère des femmes noires) mon mari me rapporte systématiquement des propos sexistes entendus à son taf et il sait pas trop comment réagir, surtout quand ces propos viennent de collègues racisés: il ne veut pas se poser en white-splainer et donner l'impression qu'il fait la démonstration de la civilisation occidentale supérieure qui traiterait les femmes correctement, elle. (surtout que deux bureaux plus loin y'a un mec blanc qui va sortir des trucs sexistes à grand renfort de rire gras) Leur envoyer des liens/mail ça semble compliqué parce que ça fait "mec blanc venir éduquer toi". Il va plus facilement reprendre un mec blanc, du coup ça donne l'impression que sa tolérance au sexisme est à géométrie variable :/
Je pense qu'en effet le mail est un moyen intéressant de développer son argumentation.
Le point important c'est de faire saisir à la femme en question ce qui se joue dans cette situation ;le poids des représentations sociale de la "drague" où elle commence et où elle finit, celui du quand dira-t-on, de l'image/estime qu'elle a d'elle même etc ...
Je poserai dans un premier temps la question : tu sais que certaines femmes peuvent mal prendre des remarques faites dans la rue ?
Ensuite : Quelle est la différence pour toi dans une remarque entre un compliment et du harcèlement de rue ?
Là, deux types de réponse : soit elle met en valeur le contexte extérieur par exemple une remarque venant d'un groupe de mecs louches dans une ruelle sombre à 23h dans un quartier sensible.
soit elle met en valeur son ressenti, si elle se sent en sécurité (ce qui dépend du contexte), si elle est de bonne humeur et prend tout bien, si au contraire elle est de mauvais poil et que la moindre chose peut l'énerver.
Je répondrai que pour moi la différence entre un compliment et du harcèlement c'est le respect qu'on a ressenti ou pas.
Ainsi pour moi dire qu'on a besoin du féminisme c'est dire qu'on a besoin de respect et savoir identifier et dire quand il y en a ou quand il est absent. Cette contextualisation permet de clarifier ce qui relève d'un contexte (extérieur et/ou intérieur) défavorable et ce qui relève clairement de l'irrespect donc du sexisme.
Le féminisme de mon point de vue c'est apprendre à respecter soi et les autres et à le transmettre.
Je suis peut-être pessimiste, mais est-ce qu'un guide « comment réagir dans telle situation » peut vraiment marcher ? Quand j'essaie d'intervenir lorsque j'entends des propos sexistes, ou que quelqu'un exprime une idée clairement façonnée par des stéréotypes de genre, je reste relativement discret en me contentant de remarquer que telle remarque est douteuse, stupide, ou mal venue, sans forcément chercher à discuter ; après tout on réagit à peu près de cette façon quand quelqu'un transgresse une norme acceptée par le groupe dans lequel on est. À noter que je ne suis quasiment jamais confronté aux insultes franches, donc je n'ai pas besoin de m'opposer franchement à quelqu'un.
Mais je me demande quand même s'il n'est pas préférable sauf cas particuliers d'éviter la confrontation qui dure des heures et mène à l'engueulade, car ça pourrait être le meilleur moyen de braquer la personne avec laquelle on discute, voire l'ensemble des personnes qui assistent à la discussion. Après tout, pas mal de valeurs féministes ne sont pas des normes largement acceptées, donc quand on la ramène, du point de vue d'autrui, on parle de choses dont on ne devrait pas vraiment parler (pour diverses raisons : pas important, tabou, etc.). Résultat, dans de nombreux cas on ne peut pas faire grand chose et on doit se contenter d'instiller quelques idées de ci de là. J'aurais tendance à préférer une stratégie plus sur le long terme, en prenant le temps de bien saisir la situation et les personnes auxquelles on fait face pour être le plus efficace possible.
On pourrait objecter que d'autres, comme on le voit dans les commentaires ici par exemple, l'ouvrent souvent et que ça marche, qu'il ne faut pas avoir peur, qu'il faut agir, etc. Certes, mais tout le monde n'a pas que le féminisme dans la vie ; pour prendre encore mon exemple, si je devais relever chaque comportement qui transgresse une de mes valeurs, j'engueulerais tout le monde en permanence. Ou alors il faudrait que je donne la priorité absolue au féminisme ? Pourtant, d'autres choses qui me tiennent à cœur, comme l'esprit critique (je pense à tout ce qui est doute méthodique, information scientifique, prise de recul par rapport aux discours répandus), le soutiennent indirectement, ou ont leur importance propre.
C'est pour ça que j'estime que pour la plupart des personnes, une stratégie plus discrète, diffuse et orientée sur le long terme de militantisme féministe au quotidien est plus acceptable et efficace. D'ailleurs, comme je met une telle stratégie en œuvre, je peux constater que ça marche et j'ai l'impression que ça marche mieux et avec moins d'effort que de toujours attaquer les problèmes frontalement (j'ai aussi essayé). Et pour ça, les guides « situation -> réponse » ne sont pas vraiment utiles puisqu'il faut bien « sentir » les gens et la situation ; il vaudrait peut-être mieux pour ça avoir un guide un peu plus abstrait et laissant une certaine part à l'intuition.
Mais c'est très exactement cela, le travail de sape sur le long terme beaucoup plus efficace qu'une engueulade qui va juste braquer notre interlocuteur.
Il faut savoir lâcher sur des points (dieu que j'ai du mal) quand on constate que c'est inutile.
Pour le guide, je ne sais pas. Beaucoup de gens ont partagé mon avant-dernier billet que j'avais écrit parce qu'il y avait une vraie demande ; et celui ci a été pas mal partagé aussi alors peut-être que certains ont davantage besoin de guide !
"celui-ci a été pas mal partagé alors peut-être que certains ont davantage besoin de guide"
peut-être
me semble important
en lisant les commentaires, j'ai l'impression, que beaucoup ont besoin de se retrouver les uns les autres dans ce qu'ils vivent.
maintenant, des "guides", dans l'idée de "comment s'y prendre pour réagir...", y'en a sur beaucoup de sujets...
y'a des gens qui effectivement arrivent très bien à les appliquer.
d'autres, et certains en témoignent, beaucoup plus de mal, parce qu'il semble que leur sensibilité, leur "foi", prenne le pas sur autre chose. une fois que les choses sont faites, c'est fait. mais on a besoin de trouver autrui qui ait réagit comme soi.
je trouve ça très louable de réagir comme ça, que la sensibilité prenne le pas sur autre chose et qu'ensuite on ait besoin de retrouver l'autre soi.
Perso je ne parle jamais de féminisme à'moins que ce ne soit le sujet ou que je sois avec des féministes. Je suis un homme, je ne me vois pas porter un jugement sur des comportements masculins et encore plus féminins au nom d'un féminisme dont je m'auto-désignerais comme le représentant.
Et je distinguerais ce qui relève de propos sexistes, de comportements sexistes.
Pour les propos, je conteste l'opinion de mon interlocuteur comme je contesterais n'importe quelle opinion exprimée par un homme ou une femme si je pense que c'est une connerie. C'est généralement d'autant plus facile pour des propos sexistes que l'on est dans l'idéologie dominante, l'expression qui n'a d'autre fonction pour le locuteur que de s'intégrer au groupe. Si on la reprend à son compte en la considérant non plus comme une évidence, mais comme une opinion, et si son interlocuteur entre dans le jeu, la discussion est possible. Sur la drague lourde qui serait un hommage, une remarque du genre "Non, mais t'imagine le relou qui pour la cinquième fois de la journée te dit "tu as de beaux yeux tu sais" ou "tu es bonne". Et pour la main aux fesses "Non mais t'imagine si tu ne pouvais pas prendre le'métro sans te faire tripoter les fesses, juste parce que tu as des fesses et que tu es du sexe opposé?" Pour ce qui est des rôles père/mère, il se trouve que mon épouse alors que nos enfants étaient pré-ado a du pour son boulot partir à l'étranger pour des périodes allant de 3 jours à un mois (une fois). J'ai construit avec mes enfants une relation très proche à cette occasion et j'ai toujours le sentiment que j'ai eu beaucoup de chance. C'est fou quand tu mets la discussion sur ce terrain, les mecs qui finissent par te dire qu'ils sont passés à coté de leurs enfants et que maintenant qu'ils sont grands, c'est trop tard.
Les comportements, là c'est plus difficile et je n'ai pas réussi à trouver de réponse. Mais c'est la même chose que lorsque tu vois une relation de travail ou un proche avoir un comportement inacceptable avec un salarié, un vendeur, un serveur dans un restau, une femme ou un enfant. La personne qui agresse, si tu lui dit que ce n'est pas acceptable, se sent agressée, ne le supporte pas et devient agressive sans qu'il soit possible de parler du fond. (La réaction c'est tu es féministe? 🙂 , ou tu es à la Cgt ?) La seule chose positive, c'est qu'en général la fois suivante elle fait attention si tu es présent et que c'est un proche. Mais ce n'est pas une remise en cause, tout au plus la prise de conscience que certains comportements ne sont pas "naturels" et sont susceptibles de poser problème à d'autres.
[...] faire suite à son article précédent, Crêpe Georgette propose un billet participatif pour que chacun puisse donner ses pistes pour réagir au propose sexistes et/ou trouver des [...]
Allez hop, direct en partage 🙂
C'est salutaire parce que parfois on ne sait pas trop comment réagir ni quoi dire en fonction du contexte, de la (des) personne(s) que l'on a en face de soi.
J'ai une anecdote qui me revient là : nous étions en soirée dans un bar/restaurant immense qui a une partie boîte de nuit pour les samedis soirs. On était assis pour manger tranquillement, un groupe de 7-8 personnes, dans un coin où ceux qui vont aux toilettes 20 mètres plus loin sont obligés de passer.
Au bout d'un moment, dans le balai incessant de passage de personnes, une fille avec une robe (parmi d'autres) passe et une fille de notre groupe (Sara) fait une réflexion que je n'ai pas entendu. Ma voisine de table qui me connait très bien dit en rigolant que Sara ferait bien de répéter ce qu'elle a dit parce que ça risquerait de me plaire. Sara répète alors et dit donc qu'il ne faut pas s'étonner que des filles se prennent des réflexions et se fassent emmerder quand elles s'habillent de la sorte.
Alors effectivement ça m'a plu, parce que c'était le prétexte parfait pour amorcer un début de réflexion sur la question vestimentaire.
J'explique très calmement que je ne suis pas du tout d'accord, que rien ne justifie qu'à cause de sa tenue vestimentaire une femme puisse être emmerdée par d'autres qui trouverait sa tenue inadéquate ou l'interpréterait comme étant un appel à la drague (hum).
Je développe un peu plus l'idée quand elle m'interrompt pour me dire qu'elle comprenait mon point de vue, mais que pour elle les femmes ne s'habillaient " pas comme ça pour faire peur aux oiseaux mais bien pour plaire aux hommes et que dans le monde dans lequel on vit, quand on revêt telle ou telle tenue on doit savoir ce qu'on fait, savoir ce que l'on risque, s'adapter aux signaux qu'on renvoie, en gros, jouer le jeu et ne pas venir se plaindre derrière qu'on se soit fait aguicher lourdement, voire que plus se soit passé ".
J'ai alors répondu que je ne voyais toujours pas pourquoi avec le fait de revêtir telle ou telle tenue on devait également prendre la responsabilité de tout ce que les autres allaient en penser et qu'étonnamment ce n'était le cas que pour les femmes, pas (ou extrêmement peu) pour les hommes. Je n'ai jamais vu un homme se faire aguicher lourdement en soirée parce qu'il était habillé de telle sorte que ça le mettait en valeur (si ça arrive la forme n'est absolument pas comparable). Je poursuis en rappelant que non, les femmes ne s'habillent pas que pour les hommes mais également parce qu'elles trouvent qu'elles se sentent bien dans leurs vêtements, que ça leur va bien, que ça les rend jolies, bref, qu'elles s'habillent pour elles (j'exclue ici les impératifs de l'uniforme par exemple); de ne pas oublier que beaucoup se conforment inconsciemment à la pression sociale patriarcale et aux diktats de la féminité absolue ne les laissant pas libres de réellement se vêtir comme elles l'entendent en se pliant aux injonctions de beauté qui planent au dessus de leur tête comme une épée de Damoclès. La sanction est d'ailleurs terrible et immédiate : dès qu'une femme ne s'habille pas assez " femme " (définir l'expression s'il vous plait), on lui dit qu'elle n'est pas féminine, qu'elle fait plus " mec ". Ah le genre...
Ce après quoi elle a ironisé en disant qu'elle ne sentait - sur elle - aucune pression sociétale de la sorte mais que le comportement des hommes concernant les tenues des femmes était à prendre en compte et que les matins elle choisissait ses vêtements en fonction de leur " capacité à t'apporter des problèmes ".
J'ai expliqué qu'elle mettait justement l'accent sur le fond du problème, à savoir le comportement masculin et qu'il appartenait aux hommes d'éviter d'agir de la sorte, non aux femmes de se plier à tout en courbant l'échine.
Nous n'avons pas terminé d'accord sur tout, mais moins en désaccord qu'au départ en tout cas. C'est le genre d'échange que j'apprécie énormément : quand chaque bord est capable d'exposer son point de vue en respectant la parole de l'autre, sans le dénigrer.
Mais je crois que ce n'est possible que lorsqu'on n'entend pas d'absurdités hallucinantes.
Comme le dit si bien le billet je crois que l'essentiel est de réagir de manière adaptée selon la situation. Déjà selon si on parle de comportements ou de propos les réactions ne sont pas les mêmes.
Et parfois même on peut avoir des propos sexistes bien malgré soi, parce qu'on véhicule les stéréotypes même si on est convaincu de ne pas l'être. On était avec des amis devant un concert de glam et un des mecs a dit que quand même leurs tenues étaient pas terribles pour des hommes. Donc je lui ai gentiment demandé si il trouvait ça dégradant de ressembler à une femme ou mieux, si j'étais moins femme parce que j'étais en tenue "masculine". Il a écarquillé les yeux a réfléchi 30 secondes et s'est exclamé "oh merde c'est sexiste ce que je viens de dire" Voilà, un chic type qui a pas fait gaffe mais qui a changé de point de vue et fait attention maintenant 😉
Donc je dirai que la première chose c'est de déterminer si la personne en face est vraiment sexiste ou juste inattentive. Après j'ai déjà réagit face à des propos hyper sexiste de collègues même s'ils sont plus âgés et plus haut placés. Mais dans le calme. Quand on me pose des questions que j'estime sexiste je demande si la question a été posée à mes collègues hommes et si non, pourquoi ? Et tant que j'ai pas pas de réponse je me tais.
J'ai l'avantage d'être une femme avec une grande gueule, et des qualités qu'on qualifierai sans doute de masculines donc c'est sans doute plus facile. Quand des hommes parlent de féminisme je ne me sens pas attaquée, j'avais même été très surprise une fois ou des collègues avaient une discussion animée sur le rôle des femmes et plusieurs hommes défendaient bien l'égalité et les valeurs. Ils ont fini par m'inclure aussi mais pour répondre aux hommes qui se demandent si ils ont le droit de dire leurs opinions que oui, surtout si c'est fait intelligemment.
"-Nous sommes dans un contexte de travail ; on ne peut donc pas tout dire puisque cela pourrait se retourner contre nous. On passe un grand nombre d'heures avec ses collègues, on ne peut se les mettre à dos, la situation deviendrait invivable."
Ma remarque ne sera sans doute pertinente que dans un métier comparable au mien (je suis hôte d’accueil dans la grande distribution).
Il fait partie intégrante de ma profession de faire activement en sorte que mon commerce soit le plus accueillant possible pour la clientèle.
Donc quand un(e) collègue est vraiment lourd/con niveau sexisme/racisme, en plus de tout l'aspect moral et social, IL POURRI MON TRAVAIL!
En fait ma fierté de travailleur va de pair avec la morale pour le coup.
Genre le magasinier, si fait une bêtise et que par exemple je laisse un truc qui le gêne dans son passage il va m’engueuler, c'est normal.
Si le même magasinier laisse un gros propos sexiste en travers du bon accueil des clientes, et là c'est moi qui l'engueule, et il trouvera ça normal.
C'est une approche dépolitisée mais très efficace.
Donc dans tous les métiers où l'on est au contact direct du public, c'est partie intégrante du travail que de reprendre les comportement sexistes et ou discriminants (même chez les clients). Alors faisons notre travail.
Cela parait trivial dit comme ça, mais malheureusement c'est loin d'être acquis par tous.
A se sujet je note une dérive actuelle de la part de certains travailleurs du commerce (même certains syndicalistes, honte!) à mettre les consignes de respect de l'autre dans le même sac que les objectifs de productivité, et raconter que c'est une aliénation à combattre.
Pour le moment, ces idée n'ont heureusement pas atteinte mon magasin, et n'essayent pas, je les y attendrai de pied ferme.
Au boulot je m'accuse moi-meme de sexisme et de racisme inconscient (et je dois surement en dire a mon propre insu). Du coup les collegues qui sont tous contre le macho raciste qui l'avoue et tue des chatons et qui au fond n'existe plus vraiment dans la plupart des milieux professionnels (du moins ne l'avoue plus), ne peuvent plus s'outrer quand je denonce le sexismz et racisme "humouristique" car je suis la premiere a me denoncer, et j'espere que ca les fait reflechir...
[...] sur la rumeur de l’excision forcée en Iran, le billet participatif de Crêpe Georgette sur "Comment réagir à des propos sexistes", ou encore relayer sur les réseaux sociaux le retroussage de manches de Beyoncé, posant en [...]
Bonjour,
Très intéressant, à mettre en pratique.
J'ai remarqué, que ce soit pour le sexisme et toutes sortes de discriminations, que l'apprentissage des arguments et la lecture des théoriciens et sociologues est résolument une première étape, nécessaire pour sa connaissance et sa culture, mais pour ainsi dire n'est pas un gage de "transformation" automatique et de propagations des idées dans son entourage.
En clair, dire ces arguments sans contextualisation (comme il est bien décrit dans cette article), qui paraissent évident, à des gens que l'on croit, et qui se disent, "éclairés" n'est pas du tout synonyme de diffusion de pratiques féministes (mais je crois que j'apprends rien).
Ce qui est remarquable, c'est lorsque l'on prend le temps de se plonger dans les mécanismes de domination et comment les discriminations sont acceptés, c'est de voir cette mise en pratique tous les jours en réponse justement à ces arguments. C'est là pour moi qu'intervient la pratique de l'argumentation, au delà des simples énonciations de faits. D'ailleurs simplement énoncer les faits, chez certains qui n'ont pas la pratique de l'argumentation (et personne n'est égal sur ce point là bien sur), entraîne bien sur une frustration quand l'on remarque que cela ne suffit pas, alors que l'on est convaincu de la justesse de ses arguments.
Il y a aussi beaucoup de ce que j'appelle "je ne suis pas au courant, donc ça n'existe pas" ou encore "je ne l'ai pas encore expérimenté donc ça existe pas". C'est une tentative de psychologiser ou d'individualiser des phénomènes et des concepts sociaux, inutile de dire que ça ne marche pas (un protocole sur 15 000 personnes et ses conclusions, à de très grandes de chances de foirer sur soi même).
Pour ma part, je remarque que l'on lutte d'abord contre ses propres préjugés, dû à son habitus et son conditionnement social, puis ensuite contre la minimisation de ces phénomènes sociaux via l'application bancale des concepts sur un individu (cette vue, en majorité chez les gens de droite, comme quoi les événements se produisent en premier chez les individus, et le doivent, et "remontent" dans la société, fondement du néo-libéralisme au passage). Il faut se battre contre ça, et remettre de la sociologie dans ces conceptions individualistes.
Le travail de temporisation, de pédagogie, de recentrage sur les phénomènes de société, fait partie de l'argumentation, et va bien au delà des faits, qu'il faut rabâcher, martelé, redire. C'est aux opprimés de faire le travail d'argumentation et de recherche, de se "battre", on en est arrivé là.
ça fait un moment que je cherche à apporter une réponse à ton article mais que je tourne en rond en essayant de trouver un angle d'attaque. du coup à force de réflexion, j'ai choisi de prendre la dimension pédagogique en ligne de compte, mais aussi "sociologique" (là je met des guillemets parce que ça n'est pas vraiment mon job et que je ne prétend pas être un cador sur le sujet).
En pédagogie, on défini un objectif via les critères dit "SMART" : cela doit être Simple, Mesurable, Atteignable , Réaliste, défini dans le Temps.
Pour le critère de Temps, je vais partir du principe que je vais le limiter a celui que je consacre habituellement aux échanges informels (ça serait malsain de commencer a mettre le boulot de coté pour militer, même pour une bonne cause). Pour la Mesure, je choisi de quantifier le nombre de conversation ou un interlocuteur tiens des propos sexistes (je ne noterai pas les occurences de propos dans le détail, ça serait du pinaillage improductif) je précise que je considèrerai seulement ici des interlocuteurs réguliers, car autrement il m'est impossible d'envisager une quelconque "éducation" (on s'occupera des lourds de passage un autres jours :))
Notez au passage que ce choix de la cible rend mon objectif Atteignable dans un contexte Réaliste
Donc si je reformule tout ça, mon objectif est de réduire les occurences de propos sexiste auprès des gens avec qui je parle régulièrement de façon informel.
J'active ici un warning : si nous sommes dans un cadre professionnel, et que c'est lors d'un échange professionnel qu'un propos sexiste est décelé, j'estime que la réponse doit inévitablement être une frappe en 3 temps : avertissement, rappel en cas d'insistance, réclamation auprès de la hiérarchie si ça ne fait pas plus d'effet.
C'est aussi pour cela que je cible l'informel, car nous sommes dans un terrain beaucoup plus flou.
Bon alors beaucoup de blablabla théorique pour l'instant, vous vous dites "il veut aller où avec son histoire ?" ... nous y venons 🙂
Le monde du travail est un écosysteme social comme n'importe quel autre : des comportements se développent et certains sont toléré parce que c'est le systeme qui les acceptes. Par exemple, dans mon entreprise, tout le monde se tutoie. C'est lié à l'historique de la boite, mais toujours est il que personne ne s'offusque qu'un directeur soit tutoyer et appelé par son prénom. La convention social de l'entreprise (notre sous groupe en quelque sorte) va primer sur celle de la Société en général (oui je sais c'est une magnifique opportunité de jeu de mot pas cher...)
Je dois donc manipuler le comportement du groupe pour qu'il aille dans le sens que je souhaite. En l'occurence je vais commencer par la plus petite unité a savoir mon équipe, et je vais faire en sorte que les propos sexistes soient considérer comme non conforme a notre code sociale.
Vous allez me dire (et vous aurez raison) que ce n'est pas parce que les gens ne le disent pas qu'ils ne le pensent pas, je vous dirait que la parole façonne notre façon d'être. De plus, si les gens ne le disent plus parce qu'ils ont conscience de faire quelque chose de mal, c'est tout bénéf.
Donc comment je change le comportement de mon équipe ?
A) je me trouves des alliés.
C'est bien connu, on ne gagne pas une guerre tout seul. Rassurez vous, pas besoin de faire signer vos alliés avec leur sang une allégeance au grand complot féministe franc maçon gay mondial, identifiez juste ceux qui iront dans votre sens, et prenez l'habitude de les inclure dans la discussion quand ça bastonne. Bien entendu, n'allez pas les chercher a l'autre bout du batiment pour ça, et s'ils sont mal à l'aise de devoir argumenter, ne les forcez pas à militer outre mesure, ça ne serait pas sympa pour eux. Par contre, si vous constatez que ça leur pose problème de prendre parti, pourquoi ne pas en profiter pour en parler avec eux a l'occasion ?
B) N'essayez pas d'avoir raison
Personne n'achete la vérité des autres. D'ailleurs moi même en ce moment, je ne prétend absolument pas que ce que j'écris est LA METHODE, mais simplement une approche parmis d'autres avec des exemples.
Chaque militant a ce défaut de vouloir convertir l'autre. C'est un trop gros challenge, vous vous battez contre je ne sais combien de millénaire d'acculturation. Mais par contre, et moi je trouve ça plus drôle, vous pouvez créer une petite fissure dans la muraille.
Créer du doute est beaucoup plus simple qu'on ne le crois, notamment en ce qui concerne la question du sexisme, tout simplement parce que chez la plus part de nos détracteurs, ce n'est pas un sujet auquel ils ont réfléchit, mais c'est le plus souvent un fait établit. C'est le point faible dans la cuirasse des discussion de bureau, et c'est là que vous pouvez sortir votre balle en argent : la maïeutique
Cette technique, popularisé par Socrate et le Dr House, consiste a poser des questions pour pousser l'interlocuteur a entammer un processus de pensée. Si on est vraiment vicelard (comme votre serviteur) on peut même laisser la personne s'enfermer dans ses propres contradictions avant de lui porter l'estocade finale en mettant en lumière la dite contradiction (ce que je ne vous recommande pas sans un minimum d'habitude parce que ça peut être très vexant pour votre interlocuteur de réaliser qu'il s'est fait balader, même si vous avez raison à la fin).
En imposant pas votre vérité, vous amenez les gens a réfléchir, et même s'ils ne sont pas forcement d'accord avec vous, vous aurez fissuré la muraille de leur certitude... dites vous qu'il y'a plein de jours de boulot dans l'année et que ça finira bien par craquer ?
C) Je tolère la faute... mais je la souligne
Si vous sabrez chaque tête qui dépasse, vous allez passer pour le / la lourdingue de service, ce qui n'est pas forcement bon pour nos affaires. Et puis bon : vous êtes parfait vous ? comme je le disais plus haut, nous sommes le fruit de millénaires de construction sociales subtiles... et pesantes ! De ce point de vu là, pour que votre pédagogie fonctionne, il va falloir mettre de l'eau dans votre vin. Bien sur, ça ne va pas dire que vous allez tolérer une blague sexiste sur 10, mais plutôt que vous allez appliquer le principe de riposte gradué. Est il nécessaire de sortir les dents à chaque fois ? Sur ce point je n'ai pas de recette miracle ou de liste a vous proposé, ça sera au cas par cas qu'il faudra trancher. Le risque ici est d'obtenir l'effet inverse, a savoir que cette tolérance peut pousser vos interlocuteurs a bousser le bouchon toujours plus loin, soyez vigilant à ça.
D) Acceptez de perdre... mais sachez pourquoi
Vous ne gagnerez pas toujours. Peut être même presque jamais. C'est une fatalité que vous devez tout de suite admettre avant de tenter de changer les gens et de militer. Cependant, c'est aussi à mon sens une façon bien plus saine de voir les choses que le simple idéalisme.
Je me suis entendu dire une fois "pourquoi tu défends la cause des femmes ? tu ne pourras jamais changer la société" et au delà du fait que si on ne fait rien, rien ne change, j'ai réalisé que si j'agissais ainsi ce n'était pas dans l'optique d'une "victoire" un jour ou l'autre, mais simplement parce que j'estimais que c'était la seule façon juste de me comporter.
Ce qui importe ce n'est pas de gagner toutes les batailles, mais de les livrer à chaque fois que c'est possible. L'échec fait parti des luttes de ce genre, et c'est un excellent professeur si on sait l'écouter.
... bon là je vais arrêter de parler comme Maître Miyagy !
En espérant que ces quelques idées pourront vous donner du grain à moudre !
ps : j'ai survolé très superficiellement les commentaires, aussi pardonnez moi si je redis des choses qui ont déjà été mentionnées 🙂
euh...
Socrate, je sais qui c'est...
mais, les house et miyagy, je sais pas...
nan autrement, ben vous pourriez peut-être mettre ça sur votre blog perso aussi...
en vous lisant, ben j'ai trouvé que c'était super "rationnel"...
moi je suis pas "rationnel" quand je suis dans une situation où j'entends en continu des conneries.
plus haut dans les commentaires, y'a d'autres personnes qui témoignent qu'elles ont du mal à "rationnaliser", elles réagissent à "l'instinct". à les lire, je m'y retrouve. sauf que j'ai quand même l'impression que notre instinct est très "construit" par notre expérience de "subi" du social, en simple personne minoritaire, et de ce fait, soumises, dominées, par la culture "dominante" c'est à dire exprimée par la majorité des gens qui nous entourent.
là, dans votre proposition de démarche, vous faites état d'un élément important dont beaucoup d'entre nous ne dispose pas. une place "hiérarchique" dans le groupe, un réseau d’alliances, qui vous "classe" parmi les autres, en termes de crédibilité, et de pouvoir.
et puis votre démarche, se présente, plus ou moins de façon "tactique", guerrière. ben pour les gens du commun, isolés au milieu des autres, pas du tout en position valorisée dans leur environnement, c'est étranger à leur "instinct", en fait leur sensibilité, leurs élans,... d'endurance et de survie ordinaire. on subi les remarques, et puis à un moment, ça dépasse ce que notre sensibilité peut endurer. donc on réagit. avec notre expérience d'êtres dominés. avec un mélange de timidité, de colère, de fuite, d'ironie, et d'autres trucs émotionnels divers. et ça change selon les circonstances, pas seulement celles de la situation, celles de notre vie courante, celles de notre passé, celles de ce que nous anticipons d'un avenir avec anxiété ou espoir.
c'est pas par militantisme qu'on réagi comme ça.
c'est par fatigue, douleur, colère, ...
la rationalisation, en plus, j'aime pas beaucoup, c'est très "masculin", maître de son univers...
faut pas être maître de "son" univers.
il y a le monde.
et un tas de trucs tous interdépendants les uns des autres...
y'a rien qu'est maître de quoi que ce soit...
la maîtrise... c'est le début de l'orgueil, de la domination...
c'est mal.
y'a un gars, qui s'est proposé d'être le dernier sacrifié de l'humanité, il a proposé aussi aux gens de fonder leurs rapports sur l'affection et la compréhension intuitive des uns et des autres, l'abandon des catégories préconçues, des projections et des reproductions culturelles "adultes"...
il a toujours très peu de succès... ça manquait de virilité...
"nan autrement, ben vous pourriez peut-être mettre ça sur votre blog perso aussi..."
Je ne suis pas sur de bien comprendre le sens de cette remarque...
Autrement, je ne compte pas contre argumenter votre message dans le sens ou je ne cherche pas à défendre mes propositions comme étant LA façon de faire. Je peux tout à fait comprendre ce qui vous pose problème, notamment d'un point de vu contextuel.
Il s'agit d'un billet participatif, j'apporte donc ma façon d'envisager la situation, je suis bien conscient que ça n'a rien d'universel.
ne t'inquiète pas 🙂
paul ; dans la mesure où je suis maitresse chez moi, vous serez très aimable de ne pas demander à flashou d'aller poster ailleurs.
Parce que pour le coup, vous tombez pile poil dans la posture virile dénoncée.
et inutile de commenter ce com, on ne va pas dériver des propos initiaux.
ben non, c'était pas pour qu'il aille dire ça ailleurs et se faire voir
c'est parce que je vais voir les blogs des gens qui s'expriment ici, je les lis, et là, j'ai remarqué qu'il n'avait pas publié depuis un moment. donc je me suis dit que ça serait intéressant pour son journal perso qu'il développe son propos.
c'est intéressant votre interprétation de ce que j'ai dit là... et je suppose maintenant que ce n'est pas la pire des interprétations qui puisse vous venir à l'esprit...
alors, aussi... si mes passages vous emmerdent régulièrement... je peux très bien, moi, aller voir ailleurs, je fais ça depuis trèèès longtemps.
Les participations amènent des pistes !
Il est vrai que dans la socio des organisations, on voit bien l'importance des ressources et des contraintes pour mettre en place une stratégie. Pour tous ceux qui ont du pouvoir formel ou informel, il est plus simple de mettre en place des stratégies.
Pour les personnes ayant un max de contraintes c'est moins évident. Mais puisque les lois sur l'égalité existent pourquoi l'entreprise ne se porte pas garante du bon traitement des employés dans leur milieu professionnel aussi au niveau du sexisme et de l'homophobie ?
Le ministère du droit des femmes pourrait créer un label de réputation pour les entreprises, les institutions, les médias.
Pour le sexisme dans la vie courante il appartient à chacun de marquer son désaccord. Avec souplesse, j'en conviens parce que sinon nous pourrions œuvrer à temps plein.
La question devient suffisament "touchy" pour que des grosses boites s'y mettent. Dans mon entreprise par ex, il existe un programme de promotion avec des budgets spécifiques pour les collaboratrices (j'adore employer ce terme : j'ai l'impression de bosser dans un cabinet d'avocat façon "la loi de Los Angeles" :p)
Mais une fois de plus, des esprits fort y vont de leur "ouais mais c'est des promo pas mérité ! parce que du coup y'a un pauvre mec qui avait plus de compétences et ben finalement il aura pas le job !". Pire encore, la collaboratrice elle même est parfois vexé parce qu'elle à l'impression qu'on lui fait l'aumone et qu'on sous entend qu'autrement elle n'aurait pas put réussir.
Ce qui n'est pas mis en lumière (et ça c'est dommage) c'est le nombre de fois ou une collaboratrice n'a PAS eut de promo parce que c'était une femme, qu'elle n'a pas eut la parole dans une réunion pour la même raison etc etc...
Ces actions sont positives car elles brisent concrètement des frontières, mais elles ne donnent pas de sens (ou très mal selon moi) et du coup elles favorisent les interprétations bas du front.
Le plus triste avec tout ça, c'est que c'est encore les victimes qui subissent. On les traites de privilégié, de profiteur... on ne fait pratiquement que déplacer le problème.
Je ne parlais pas de discrimination positive mais plutôt d'un label type "respect des genres" dans les entreprises, les émissions de télé ou dans la pub.
Pour l'anecdote, j'ai observé un phénomène intéressant dans mon dernier job. Je me demandais comment la chef de secteur, homosexuelle annoncée, faisait pour survivre dans un milieu très macho et anti-gay. Et bien en fait, elle a endossé le rôle de chef de meute et c'est elle la première qui tient les propos misogynes. Survivre en milieu hostile mène à tout !
Ton exemple est super interressant en effet car il démontre que c'est avant tout une histoire d'attitude et de posture plutôt que réellement ce "qu'est" l'individu qui compte. Par contre est ce que avec le temps il n'y à pas eut un "adoucissement" dans l'équipe ?? (mon sous entendu est "est ce que le fait d'avoir accepté quelqu'un que je juge déviant comme leader me fait changer d'avis sur ce que je considère comme déviant ?")
Nan, les femmes restent des connasses décérébrées, l'insulte favorite entre mecs est toujours "espèce de pédé". Mais c'est normal puisque la cheffe leur montre que dans le monde du travail, faut avoir des couilles.
Une copine psy me disait l'autre jour qu'un de ces clients lui a avoué être misogyne au boulot pour ne pas être rejeté par ses collègues. Le besoin d'appartenance au groupe est super fort.