En France, comme dans la majorité des pays européens, le taux de pauvreté des femmes est légèrement supérieur à celui des hommes: 13,8% des femmes sont concernées contre 12,2% des hommes en 2008.
Ce seuil de pauvreté correspondait en 2010 à 964 euros mensuels pour une personne seule. La moitié des personnes concernées vivent avec moins de 781 euros par mois.
On peut étudier cette situation selon deux axes :
- La pauvreté monétaire renvoie aux ressources du ménage. En 2010, la pauvreté monétaire touchait 14 % des personnes vivant en France soit 14,5% de femmes et 13% d’hommes. Elle touchait 33% des familles monoparentales.
- La pauvreté économique est identifiée au niveau de l’individu dès lors que son revenu d’activité, en comprenant les indemnités de chômage ou de maladie, est inférieur au seuil de pauvreté. La France comptait donc en 2010 3,7 millions de travailleurs pauvres, dont 70% de femmes.
21% des femmes de 18 à 29 ans vivent sous le seuil de pauvreté contre 17,7% des hommes du même âge. il s’agit souvent de mères célibataires qui perçoivent le RSA ou un salaire à temps partiel, tous deux inférieurs au seuil de pauvreté.
Il existe différentes catégories de femmes qui sont davantage touchées par la pauvreté :
- Avant 65 ans, les femmes représentent 84% des personnes à la tête de familles monoparentales avec un niveau de vie inférieur et un risque de pauvreté accru.
- En raison de leur plus longue espérance de vie, les femmes sont plus souvent seules après 65 ans. Ces femmes seules ont un niveau de vie moyen inférieur de 20% à celui des couples mais aussi de 15% à celui des hommes seuls du même âge car elles n’ont pas eu les mêmes carrières professionnelles et donc ne perçoivent que peu ou pas de droits à retraite. Après 75 ans, plus de 70 % des pauvres sont des femmes. 12,5% des femmes de plus de 75 ans vivent sous le seuil de pauvreté contre 8,5% des hommes du même âge.
En raison de ces écarts de niveau de vie les femmes sont plus fréquemment pauvres que les hommes (14,9 % contre 13,6 %), à tous les âges. Entre 18 et 49 ans, les écarts de taux de pauvreté sont élevés et s’expliquent principalement par un nombre plus important de mères isolées qui ont des taux de pauvreté très élevés. Entre 50 et 64 ans, les taux sont égaux, mais l’écart augmente de nouveau aux âges plus élevés.
Monoparentalité
84% des familles monoparentales ont une femme à leur tête. Ces familles ont un niveau de vie moyen inférieur de 30% à celui de l’ensemble des autres ménages et ont un risque de pauvreté deux fois et demi plus élevé (29% contre 11%) à cause d'un risque de précarité accru sur le marché du travail.
En 2011, , 34,6% des familles monoparentales disposent d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Le niveau de vie moyen des mères isolées représente environ 80% de celui des pères isolés.
Sur les quelques 7,9 millions de familles avec enfants de moins de 18 ans, 1,6 million sont des familles monoparentales.
En 2011, 34,6% des familles monoparentales disposent d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Le niveau de vie moyen des mères isolées représente environ 80% de celui des pères isolés.
31% des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale sont pauvres au sens monétaire, soit une proportion 2,3 fois plus élevée que dans l’ensemble de la population. Plus la famille est nombreuse, plus le taux de pauvreté est élevé. Ainsi, 22% des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale comportant un seul enfant sont pauvres et 38% le sont lorsque celle-ci compte au moins deux enfants. Près d’une mère isolée sur deux (45%) déclare terminer le mois à découvert et près d’une sur cinq craint de basculer dans la précarité. 53% de ces mères estiment que le manque d’argent est leur principale difficulté.
À Paris, en 2011, les familles monoparentales déjà surreprésentées ont un taux de pauvreté deux fois plus élevé que celui de l’ensemble des familles parisiennes.
Les mères isolées actives sont touchées à 29% par la pauvreté et les mères isolées inactives le sont à plus de 60% ; c'est le cas pour 18,5% des pères seuls, actifs ou non. Les mères isolées sont plus souvent au chômage que les mères en couple : 15% sont dans ce cas (dont 57% au chômage de longue durée) contre 8% des mères en couple (dont 38% au chômage de longue durée).
Les allocataires de minima sociaux
En 2012, les femmes représentent 55% parmi les allocataires du RSA. Elles constituent la quasi-totalité des allocataires du RSA "socle majoré".
31 % des femmes touchant ces minima sociaux sont des femmes à la tête d'une famille monoparentale.
Surendettement
Les femmes représentent 55,5 % des débiteurs et codébiteurs et cette proportion est de 62%, pour les personnes en situation de procédure de rétablissement personnel. Les femmes surendettées sont plus représentées dans les tranches d’âge avant 25 ans et après 75 ans.
Pauvreté et travail
En France, en 2012, chez les 25-49 ans, 84% des femmes étaient actives contre 94% des hommes (66,5%/71% chez les 15-64 ans).
En 2012, le taux d’emploi des femmes s’élève à 60% et à 68% pour les hommes. Si la progression est nette, la part des femmes dans l’emploi reste encore moindre : seuls 47% des emplois sont occupés par les femmes en 2008. De plus, cette progression s’est faite essentiellement par celle des emplois à temps partiel.
En 2011, les femmes actives perçoivent des revenus individuels inférieurs en moyenne de 29 % à ceux des hommes actifs.
Les femmes sont plus nombreuses dans les emplois instables qu'elles alternent souvent avec des périodes de chômage. En 2012 à tous les âges, les femmes sont davantage recrutées en CDD. La proportion du temps partiel en CDD est de 45% chez les femmes contre 26% chez les hommes.
* Les bas salaires
Les deux-tiers des salariés à bas salaire sont des femmes. Plus fréquemment à temps partiel, plus nombreuses que les hommes dans les services aux particuliers et le social là où les salaires sont les plus bas, elles perçoivent plus souvent des bas salaires que leurs collègues masculins : 27% des femmes contre 10% des hommes.
Sous-emploi
1,5 million de femmes seraient en situation de sous-emploi, c’est-à-dire qu'elles souhaitent travailler davantage mais n'en ont pas l’opportunité. 3% des hommes et 9% des femmes sont en sous-emploi.
Le sous-emploi concerne davantage les 15-29 ans : à cet âge, 4% des hommes contre 11% des femmes sont concernés.
La part des personnes en sous-emploi est très importante pour les populations les moins qualifiées qui travaillent dans des postes précaires dans les secteurs de la propreté ou de la distribution. Ce taux atteint 15% pour les femmes non diplômées, 12% pour celles de moins de 29 ans, 12% pour les employées et 15% pour les femmes d’origine étrangère.
* Qualification
Les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes emplois et ne se dirigent pas vers les mêmes familles professionnelles.
Près de la moitié des femmes actives ayant un emploi (47,5%) sont employées et plus d’un tiers des hommes sont ouvriers (33,7%). Les métiers d’ouvriers sont occupés à 82% par des hommes tandis que plus des trois quarts des employés sont des femmes. La concentration des femmes est forte dans certains métiers de l’éducation, de l’action sanitaire et sociale et de services comme les aides à domicile, les aides ménagères et les assistantes maternelles. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler dans les services aux particuliers dont le salaire horaire brut total est parmi les plus faibles en France. Les femmes sont beaucoup moins ouvrières (18% contre 50% des hommes) et y occupent des fonctions généralement peu qualifiées : près de deux tiers des femmes ouvrières occupent ainsi des postes non qualifiés tandis que les trois quarts des ouvriers hommes occupent des postes qualifiés.
Tous métiers confondus la part des emplois non qualifiés d'employés et d'ouvriers est près de deux fois plus importante pour les femmes que pour les hommes.
* Temps partiel
Au sein de l’Union européenne, en 2009, le temps partiel est quatre fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes : 31% des femmes et 8% des hommes actifs travaillent à temps partiel. En France, en 2010, 30% des femmes sont concernées par le temps partiel contre 6% des hommes : cela constitue un facteur important des différences de rémunération.
Les femmes sont particulièrement à temps partiel lorsqu’elles ont des enfants à charge : plus de 45% des femmes salariées ayant au moins trois enfants travaillent à temps partiel.
La part de temps partiel est très élevée pour toutes les jeunes femmes peu ou pas diplômées. Ainsi, en 2009, plus d’un quart d’entre elles occupaient un emploi à temps partiel contre 10% de leurs homologues masculins. Dés la première embauche, le temps partiel concerne 25% des jeunes femmes, tous niveaux de formation confondus, contre 11% des jeunes hommes et 34% contre 15% pour les seuls non-diplômés.
La fréquence du travail à temps partiel féminin augmente avec l’âge : en 2010, cela concerne, 26% des femmes entre 15 et 29 ans, 30% des 30-54 ans et 33% des 55-64 ans. Cette répartition montre que le temps partiel est loin d'être un choix effectué par les femmes pour concilier vie professionnelle et vie familiale.
32% des salariés à temps partiel (37% des hommes et 31% des femmes) déclarent être à temps partiel faute d’avoir trouvé un travail à temps complet ; on parle de temps partiel contraint. Les autres raisons invoquées pour l’exercice d’un temps partiel relèvent davantage de "choix" des salariés. Ces raisons sont très différenciées suivant le sexe. 18% des hommes déclarent travailler à temps partiel pour exercer une autre activité professionnelle ou pour suivre des études, contre seulement 7% des femmes . 34% des femmes déclarent travailler à temps partiel pour pouvoir s’occuper de leurs enfants ou d’un autre membre de la famille contre 7% des hommes.
Comme le souligne Milewski, "La distinction classique temps partiel contraint/choisi traduit bien l’opposition entre l’effet d’offre ou de demande, mais prête à confusion : le temps partiel choisi l’est dans l’environnement social existant. De nombreuses enquêtes montrent que certaines femmes qui ont choisi de travailler à temps partiel préféreraient travailler à plein temps s’il existait des modes de garde plus nombreux et de qualité. (...) Nous utiliserons donc le terme choix avec la plus grande réserve(...)."
Milewski montre que dans les services de nettoyage, les femmes ont souvent des durées de travail courtes et cumulent plusieurs employeurs et donc des lieux de travail différents. Dans la grande distribution, les horaires sont irréguliers avec, souvent, l'impossibilité de rentrer à son domicile pendant la pause à cause de l'éloignement. Au sein des services à la personne, plus de la moitié des aides à domicile travaillent le samedi "habituellement ou occasionnellement" et plus d’un tiers travaille également le dimanche.
La proportion de femmes qui subissent des contraintes comme l’impossibilité de modifier ses horaires, en cas d’imprévu, ou le travail plus d’un samedi ou d’un dimanche sur trois, est toujours supérieure à celle des hommes.
* Ecarts de salaires horaires
Les écarts de salaires horaires sont les plus forts dans les catégories où les salaires horaires sont les plus élevés, c’est-à-dire parmi les cadres (21%). Dans certains secteurs peu féminisés (construction, transport), le salaire horaire moyen des femmes est égal à celui des hommes car elles occupent plus de postes qualifiés, mieux rémunérés. L’écart est moins important parmi les salariés âgés de moins de 35 ans que parmi les 55 ans ou plus (8% contre 24%).
Les écarts de salaire s’expliquent aussi par la situation professionnelle des femmes qui sont moins nombreuses que les hommes aux postes d’encadrement et occupent plus souvent des emplois peu qualifiés. A caractéristiques voisines, les femmes ont un salaire horaire inférieur de 9 points en moyenne à celui des hommes.
Les femmes sont fortement concentrées dans le bas de l’échelle des salaires horaires de base.
La répartition sexuée dans les niveaux de poste explique en partie les écarts de salaire constatés entre les secteurs d'activité. L'écart de salaire horaire moyen entre les hommes et les femmes est d'autant plus fort que les secteurs emploient plus de femmes car elles sont alors très fréquemment positionnées sur des postes d'employés.
Le salaire brut moyen des hommes est supérieur de plus de 20% à celui des femmes dans les secteurs qui regroupent près de 60% de l'emploi féminin et sont parmi les plus féminisés. Les femmes qui y travaillent sont principalement employées.
Dans le secteur transport, l'écart de salaire horaire moyen entre les hommes et les femmes est nul.
Dans le secteur de la construction, il est légèrement en faveur des femmes. Dans ces secteurs les hommes sont majoritairement ouvriers alors que les femmes sont employées.
Dans d’autres secteurs industriels peu féminisés, l’écart salarial est favorable aux hommes car les femmes y occupent aussi des postes d’ouvrières.
Le différentiel de salaire horaire moyen entre les hommes et les femmes est plus faible parmi les jeunes salariés que parmi les plus âgés. Parmi les salariés âgés de 55 ans ou plus, le salaire horaire des femmes est inférieur de 24% à celui des hommes contre 8% parmi les salariés âgés de moins de 35 ans.
Entre 45 et 54 ans, les hommes ont en moyenne dix-sept ans d’ancienneté dans l’entreprise où ils travaillent en 2009, soit un an et sept mois de plus que les femmes salariées de leur génération.
Les hommes de moins de 35 ans ont en revanche quatre ans d’ancienneté moyenne, soit seulement trois mois d’ancienneté de plus que les femmes du même âge. Plus diplômées et plus sujettes à des interruptions de carrière, les femmes salariées ont en moyenne une expérience professionnelle inférieure à celle des hommes, ce qui peut être à l’origine de différences de rémunération.
* Primes et heures supplémentaires/complémentaires
Les hommes perçoivent un montant moyen de primes supérieur à celui des femmes et sont plus nombreux à effectuer des heures supplémentaires. En 2009, 53% des hommes ont perçu une rémunération pour heures supplémentaires/complémentaires contre 37% des femmes. La rémunération horaire brute est inférieure de 17% pour les femmes : c'est dû pour partie au fait que le salaire horaire de base des femmes est en moyenne plus faible que celui des hommes et aussi lié au fait que près d’un tiers des femmes ayant fait des heures supplémentaires/complémentaires rémunérées sont à temps partiel, contre 5% des hommes. Or, seules les heures complémentaires au-delà de 10% de la durée prévue au contrat sont majorées alors qu'à temps complet, les heures supplémentaires sont majorées dés la premières heures.
* Formation au travail
En 2009, 44% des employés hommes ont fait une formation contre 36% des femmes employés et 30% des ouvriers ont fait une formation contre 21% des ouvrières. Les salariés à temps partiel se forment moins que ceux à temps complet : cumuler emploi à temps partiel et faible qualification réduit donc fortement les chances d’accéder à la formation.
Réorganiser sa vie personnelle pour suivre une formation est une nécessité deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes mais cette contrainte pèse plus lourdement lorsqu’elles travaillent à temps partiel : elles doivent alors se réorganiser dans 27% des cas contre 17% pour celles à temps complet.
D’autres freins interviennent ; le refus du conjoint qu'elles participent à une formation, des horaires de travail incompatibles et la banalisation des compétences mises en œuvre dans les emplois de service peu qualifiés, considérées "naturellement féminines" et ne nécessitant donc pas de formation.
* Femmes et travail en ZUS (Zone Urbaine Sensible)
En 2012, en ZUS, 47% des femmes sont en situation d’inactivité contre 33% des femmes hors ZUS. Alors que le taux d’inactivité chez les femmes vivant en dehors des ZUS se maintient, celui des femmes vivant en ZUS a augmenté de 5 points en 4 ans.
En 2012, trois femmes sur quatre (74,5%) en ZUS ont un CDI ; c'est 4 points en dessous des hommes résidant en ZUS. L’écart entre les femmes et les hommes se maintient de 2009 à 2012, alors qu’en dehors des ZUS il se réduit. Ce recul du nombre de personnes en CDI existe davantage chez les femmes âgées de 15 à 29 ans. En 2012, 54,4% des jeunes femmes en ZUS salariées sont en CDI, alors qu’en 2009, cette proportion est de 61,5%.
Pour le temps partiel, en ZUS, 89.3% des hommes sont à temps plein et 65.7% des femmes. Hors ZUS, il y a 91.6% des hommes et 71.7% des femmes.
Le travail du dimanche et du soir est plus répandu pour les femmes en ZUS par rapport aux hommes en ZUS et aux femmes hors ZUS.
Retraite
Dans les générations actuellement à la retraite, le montant moyen de la pension, tous régimes confondus, s’élève fin 2008 à 833 euros par mois pour les femmes, contre 1 743 euros par mois pour les hommes. Ainsi la pension des femmes ne représente en moyenne que 48% de celle des hommes. Si l’on tient compte des pensions de réversion perçues par les veuves et veufs, la pension totale des femmes représente 64% de celle des hommes.
Les femmes valident deux fois moins souvent de carrières complètes que les hommes (respectivement 41% contre 86%). La part des femmes ayant effectué une carrière complète augmente au fil des générations: elle est passée d’un tiers pour les 85 ans ou plus à près de la moitié pour les retraitées âgées de 65 à 69 ans. Le développement de l’activité des femmes s’accompagne plus souvent de chômage, de précarité et de temps partiel ; cet écart ne se réduira que très lentement.
Les femmes prennent leur retraite à 61,4 ans en moyenne, contre 59,5 ans pour les hommes. Les femmes évoluant dans le secteur privé prennent leur retraite plus tard que les femmes du secteur public.
30% des femmes contre 5% des hommes attendent l’âge de 65 ans pour liquider leur retraite afin de compenser les effets d’une carrière incomplète et d’avoir droit au taux plein.
Les allocataires du minimum vieillesse et du minimum contributif sont très majoritairement des femmes. Près des trois-quarts des titulaires de l’allocation de solidarité aux personnes âgées sont des femmes.
Interruption de travail
* Des préjugés prégnants
Les enquêtes Aspirations du Crédoc relèvent que, lorsque les parents de jeunes enfants travaillent, une nette majorité des enquêtés déclare que le parent qui devrait de préférence cesser ou réduire son activité est "la mère" dans 56% des cas, "le père" dans 1% des cas et "le plus bas salaire" dans 42% des cas. Comme le plus bas salaire est la femme dans trois couples de salariés sur quatre, on en déduit que le parent désigné implicitement serait la mère dans 89% des cas. Les partisans de choix symétriques ("les deux parents continuent leur activité", "les deux parents réduisent leur temps de travail") demeurent minoritaires.
Une étude de l’INSEE en 2011 révèle qu’une personne interrogée sur quatre pense qu’en période de crise économique, les hommes devraient être prioritaires pour trouver un emploi, avec tout de même une différence selon les générations : cette priorité est approuvée par 50% des 75-79 ans et seulement 10% des 20-24 ans.
Dans la même étude, plus de la moitié des personnes pensent qu’un enfant d’âge préscolaire risque de souffrir du fait que sa mère travaille ; là encore, les avis dépendent beaucoup de l’âge : en dessous de 40 ans, quatre adultes sur dix sont plutôt d’accord avec cette idée contre sept sur dix pour les 65 ans et plus.
* Congé parental
Le fait d'occuper des emplois précaires et peu rémunérés poussent beaucoup de jeunes mères, à se retirer du marché du travail et à prendre un congé parental. 7% des parents d’enfants de moins de 3 ans soit 280 000 personnes dont 94% de femmes se déclaraient alors en congé parental total. Les mères dans cette situation avaient plus d’enfants et étaient moins diplômées que celles qui ont continué à travailler. Leurs conditions de travail étaient également plus difficiles puisque 64% d’entre elles travaillaient tôt le matin, tard le soir, la nuit ou le week-end.
Les mères les moins qualifiées et les moins rémunérées optent le plus souvent pour un congé parental total long (3 ans). Leur probabilité de trouver un emploi à son issue diminue sensiblement : un tiers des femmes occupant un emploi contraignant et peu valorisant ne reprennent pas leur activité au terme du congé parental.
La plupart des parents qui réduisent ou cessent leur activité pour élever leur enfant handicapé sont des femmes. Pour 82% des enfants handicapés de 5 à 24 ans, l’aidant principal est la mère ce qui l'empêche d'avoir des revenus propres et de s'assurer une retraite correcte.
Chômage et inactivité
En France, le taux de chômage des femmes, a toujours été plus élevé que celui des hommes pour l’ensemble de la population active. Depuis la crise les deux taux sont semblables puisque les hommes ont davantage été touchés.
A diplôme, spécialité et durée d’insertion identiques, les femmes ont un risque de chômage supérieur de 7% à celui des hommes, au cours des cinq premières années de vie active.
Les femmes sont moins nombreuses à être au chômage de longue durée mais beaucoup sont "inactives". Parmi les femmes de 25 à 49 ans n’occupant pas d’emploi, 67% sont inactives et 33% chômeuses tandis ces proportions s’élèvent respectivement à 42% et 58% chez les hommes. Les femmes sans emploi sont donc avant tout des inactives. Cette situation concerne environ 2,2 millions de femmes et un peu moins de 700.000 hommes.
C’est dans la tranche d’âge 30-39 ans que les femmes sont surreprésentées, l’inactivité des femmes est donc fortement liée à la présence d’enfants à l’inverse des hommes.
De manière générale, les femmes inactives sont beaucoup plus nombreuses (57,5%) que les hommes (39%) à ne percevoir aucune allocation - de quelque nature que ce soit.
Pauvreté et immigration par sexe
En 2009, 58% des femmes immigrées de 15 à 64 ans ont un emploi ou en recherchent un, contre 67% des femmes non immigrées. Pour les hommes, les taux sont respectivement de 77% et 75%. L’écart entre le taux d’activité des femmes et des hommes est encore plus marqué au sein de la population immigrée (19 points) qu’au sein du reste de la population (8 points).
Parmi les immigrés, les femmes occupent principalement des postes d’employées et les hommes des postes d’ouvriers. Hommes et femmes immigrés sont plus souvent à leur compte que les non-immigrés. Les femmes immigrées sont deux fois plus souvent ouvrières que les femmes non immigrées. Le taux de chômage des hommes et des femmes immigrés est environ deux fois plus élevé que celui des non immigrés. Comme les autres femmes actives, les femmes immigrées ont toujours un taux de chômage supérieur à celui des hommes immigrés.
Au sein de la population immigrée, les femmes représentent en 2010 près de 45% de la population active (contre 48% pour des non immigrées). Le taux de chômage des femmes immigrées est plus élevé que celui des non-immigrées, 17,5% contre 9,7% en 2010 (l’écart est moins prononcé pour les hommes : 14,7% contre 9%). Cette vulnérabilité touche essentiellement les femmes non originaires de l’Union européenne.
Les femmes d’origine étrangère sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel d’embauche à horaires courts. Elles sont plus nombreuses que l’ensemble des femmes actives à occuper des emplois à temps partiel (37% contre 31%) et une femme immigrée sur cinq effectue moins de 15 heures par semaine. Elles sont largement présentes dans les emplois de service aux particuliers qui concernent une femme d’origine étrangère sur cinq et une française sur dix.
Dans les métiers d’employées de maison, d’assistantes maternelles, d’aides à domicile et d’aides ménagères, elles occupent plus de 11% des postes (35% pour les employés de maison).
Leur probabilité de se trouver en sous-emploi est également très forte : c’est le cas de 11% des ressortissantes de l’Union européenne, 17% des femmes originaires du Maghreb, 25% des africaines contre 9% des femmes actives françaises.
Handicap, emploi et genre
En 2008, la proportion de personnes handicapées "au sens large" (Personnes bénéficiant d’une reconnaissance administrative du handicap auxquelles s’ajoutent les personnes déclarant avoir un handicap ou une perte d’autonomie ainsi que les personnes ayant des maladies chroniques ou des problèmes de santé durables) est très proche chez les femmes et les hommes : 5 millions d’hommes et 4,9 millions de femmes mais les hommes bénéficient davantage d’une reconnaissance administrative du handicap : 1,4 million d’hommes contre 1,1 million de femmes.
44% des personnes handicapées ayant une reconnaissance administrative sont des femmes.
En 2008, parmi la population handicapée en emploi bénéficiant d’une reconnaissance administrative, 38% sont des femmes et 62% sont des hommes.
Dans l’Union Européenne, le taux d’emploi des femmes handicapées est de 2% contre 36% pour les hommes handicapés et 55% pour les femmes non handicapées.
23% de femmes reconnues handicapées travaillent en milieu ordinaire, contre 54% des hommes. Les femmes en situation de handicap, avec une reconnaissance administrative, travaillent donc deux fois moins que leurs homologues masculins en milieu ordinaire.
50% des femmes en situation de handicap accèdent à un emploi en milieu ordinaire contre 71% des hommes en situation de handicap.
En 2007, le taux de chômage des personnes handicapées s’élève à 19%, plus du double de celui de la population générale (8%). Les femmes sont plus touchées que les hommes (21% contre 18%).
Il manque des données à cet article.
L'impossibilité légale d'effectuer des statistiques ethniques en France ne nous permet pas de savoir si les femmes racisées sont plus pauvres que les femmes non racisées et que les hommes racisés. (racisé : qui a connu un processus de racialisation c'est-à-dire lorsqu'on crée socialement et artificiellement un groupe de personnes aux caractéristiques homogènes à partir d'individus épars très différents).
Voici un lien sur le degré de pauvreté selon le groupe ethnique auquel on appartient en Grande-Bretagne. Cet autre lien explique que 40% des femmes racisées en Grande-Bretagne vivent dans la pauvreté. Ce dernier concerne le rapport entre pauvreté et race aux Etats-Unis.
Nous n'avons pas de statistiques sur la pauvreté des femmes homosexuelles. Ce rapport américain indique que les lesbiennes et les bisexuelles (24%) sont plus susceptibles d'être pauvres que les femmes hétérosexuelles 19%), que les hommes gays et bisexuels (15%) et que les hommes hétérosexuels (13%). Les couples lesbiens et leur famille sont plus pauvres que les couples hétérosexuels et leur famille. les enfants dans les couples lesbiens sont deux fois plus pauvres que ceux des couples hétérosexuels.
Le manque d'informations statistiques sur le niveau de vie des femmes trans* ne nous permet pas non plus d'en conclure quoi que ce soit quant à leur niveau de pauvreté. En ce qui concerne les trans*, nous savons essentiellement qu'ils sont victimes de nombreuses discriminations. Il parait donc logique qu'elles influencent leur niveau de vie (si l'on peine à trouver un travail car on est trans*, alors forcément on sera davantage pauvre). Voici donc un rapport sur la situation en Ecosse. Ce rapport sur la transphobie à travers le monde explique (sans malheureusement donner des chiffres précis) que les trans* sont confrontés dans le monde entier à une plus grande pauvreté. Ce rapport (ici en anglais) indique que la population trans américaine vit dans une pauvreté extrême avec un taux de revenu inférieur de 10 000 dollars à celui de la population cisgenre.
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