Nous sommes toutes et tous profondément éduqué-es, conditionné-es, formaté-es à haïr les femmes. Nous haïssons les femmes quand elles sont belles, nous haïssons les femmes lorsqu'elles sont laides, nous haïssons les femmes quand elles sont grosses, nous haïssons les femmes comme ci ou comme cela. Nous n'aimons rien de ce qui est considéré comme féminin et nous nous en excusons si c'est le cas ("j'aime bien le maquillage pardon c'est un peu futile mais ca me détend" - rire gêné).
Les femmes se haïssent entre elles mais leur pouvoir de nuisance, en termes de violences de genre, reste limité. Les hommes sont éduqués, formatés, à battre les femmes, à les violer, à les harceler. Il existe une violence de genre exercée par les hommes contre les femmes. Cette violence implique des agressions sexuelles, des viols, des insultes sexistes et du harcèlement. Cette violence est condamnée mais aucun réel effort n'est fait pour lutter contre ; la pluie tombe et les hommes violentent les femmes c'est ainsi.
Notre relation aux femmes est faite d'ambivalence. On aime la beauté de certaines femmes mais on tend à les trouver bêtes. On les trouve sournoises, futiles, colériques, têtes en l'air ; des charmantes têtes de linotte qu'il fait bon avoir près de soi mais pas trop longtemps. Nous nous conditionnons à apprécier les qualités dites masculines (franchise, courage, force) et à sur-estimer les défauts dits féminins (sournoiserie et futilité en tête de liste).
Nous affirmons que le viol des femmes est un crime épouvantable mais nous considérons que, quand même, certaines femmes l'ont bien cherché.
Nous affirmons que nous ne frapperions pas une femme "même avec une rose" mais quand même certaines sont bien chiantes.
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Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
De plus en plus de femmes témoignent sur leur blog ou les réseaux sociaux, des agressions sexuelles, attouchements, exhibitions sexuelles, tentatives de viol ou viols qu'elles subissent.
C'est un phénomène assez récent car la plupart des femmes n'osaient pas en parler parce qu'elles en avaient honte ou parce qu'elles n'étaient pas sûres d'avoir vraiment vécu une agression.
Les féministes ont largement contribué à cette libéralisation de la parole des femmes en parlant beaucoup des violences sexuelles et en déconstruisant les stéréotypes autour d'elles.
On constate que, chaque fois qu'une femme témoigne d'une agression subie, les réactions de beaucoup d'hommes sont de deux ordres :
- ils expliquent à la victime ce qu'elle aurait du faire
- ils expliquent ce qu'ils auraient fait si ils avaient été présents.
Anecdotiques, ces dizaines d'hommes outrés au fil des années lorsque j'avais le malheur de lancer une initiative réservée aux femmes.
Anecdotique, le fait que des hommes ne prennent pas la peine de lire les interview que je mène depuis quelques jours mais préfèrent commenter le fait que j'interviewe uniquement des femmes.
Je pourrais exposer les dizaines de textes ou de projets intéressant directement les hommes que j'ai pu crer mais je me rends compte que cela ne serait jamais assez, qu'il en faudrait toujours plus, qu'à partir du moment où il y a UN projet sans homme c'est déjà un de trop. Tous ceux qui reprochent la non mixité nous disent bien qu'ils sont très féministes d'ailleurs mais curieusement ils ne semblent pas s'intéresser à ce que les femmes ont à dire, ils préfèrent parler de ce que eux voudraient dire. Une étude montrait qu'on reproche toujours à une femme de parler trop.. parce qu'il a en fait été mesuré qu'elle parle trop face aux femmes qui ne parlent pas.
Lorsqu'on naît en France en 2014, on est, dans l'immense majorité des cas, assigné mâle ou femelle et on sera ensuite éduqué, socialisé en fonction de cette assignation de genre. C'est la fameuse phrase de Beauvoir ; "on ne naît pas femme on le devient" et il en est de même pour les hommes ; on ne naît pas homme, on le devient par des processus de socialisation et d'éducation. On va vous apprendre des comportements, des attitudes, des manières de parler, de jouer, de travailler qui correspondront à ce qu'on attend d'un homme, ou d'une femme au XXIème siècle en France.
De façon quasi universelle, dans le monde, les familles préfèrent avoir un garçon qu'une fille. Dans certains pays, comme par exemple en Inde, on aura plus tendance à avorter d'un fœtus féminin, voire à tuer la nouvelle née dans certains pays. On tend également à pratiquer davantage d'échographies pour vérifier qu'on va bien accoucher d'un garçon et, dans de nombreuses familles, on dit vouloir continuer à faire des enfants jusqu'à ce qu'on ait un garçon.
Garçons et filles sont donc éduqués différemment et ce qu'on apprend aux garçons est valorisé, considéré comme plus intéressant, plus utile, que ce qui est enseigné aux filles.
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Je vais vous résumer Les femmes de droite d'Andrea Dworkin. Le livre date d'il y a trente ans ce qui explique par exemple qu'elle évoque le viol conjugal en soulignant qu'il est autorisé. Je résume ce livre en réaction aux nombreux textes réagissant au tumblr des femmes anti féministes.
Dans la préface, Christine Delphy souligne qu'à part Dworkin peu de féministes ont évoqué la sexualité hétérosexuelle dans une société patriarcale. On a revendiqué le droit des femmes à se prémunir des conséquences de cette sexualité via la contraception et l'IVG.
Dans la vision féministe comme dans la vision patriarcale, le viol, l'inceste sont vues comme des transgressions à la sexualité comme les violences conjugales sont vues comme des transgressions à la définition du mariage.
Pourtant s'ils sont aussi banalisés c'est qu'ils sont tolérés sinon encouragés et que la violence est partie intégrante de la sexualité hétérosexuelle patriarcale comme le pense Dworkin.
Dans ce livre Dworkin parle des femmes de droite qu'elle ne condamne pas mais dont elle regrette les choix. Elle estime qu'elles ont affaire à un pouvoir trop vaste et qu'elles se sont aménagées l'espace qu'elles pouvaient.
La question se pose de savoir sir les gains du mouvement féministe ne peuvent être saisis par les hommes et utilisé contre les femmes. Ainsi elle rappelle que la libération sexuelles des années 60 a enjoint les femmes à être disponibles envers les hommes sinon elles étaient considérées comme non libérées.
Delphy estime que les féministes ont échoué à définir la sexualité hétérosexuelle ; cela se définit toujours par un rapport sexuel qu'avant les femmes n'étaient pas censées aimer et que, maintenant elles doivent aimer.
Dworkin dit que la violence de l'acte sexuel ne réside pas dans l'anatomie masculine mais dans l'interprétation qui en est faite.
La sexualité hétérosexuelle devient un acte où la femme doit jouir de sa propre destruction, pour se conformer à l'archétype du masochisme féminin.
Delphy critique le féminisme queer qui réduit le genre aux rôles dans la sexualité qu'on pourrait performer alors que les discriminations persistent, elles, bel et bien.
J'inaugure ici une nouvelle rubrique. Nous discutions la dernière fois avec une amie belge qui se reconnaîtra ;), qui me disait que les français avaient l'art de discuter mais étaient un peu moins au point en matière de solutions pragmatiques.
Je constate en effet que beaucoup semblent en demande de solutions clés en main ou de conseils face à des problèmes quotidiens.
J'ai donc relevé dans les commentaires du billet précédent un commentaire parlant d'une situation que je trouve relativement courante et je vous propose de chercher ensemble des solutions réalistes face à cette situation là.
Voici le commentaire : "Nous avions l’autre jour une discussion entre collègues sur les dilemmes qu’on nous soumet parfois en cours d’éthique pendant nos études, et cela a dérivé sur le problème de responsabilisation des victimes, puis du harcèlement de rue. J’ai essayé de parler du sexisme ordinaire et du fait que, non, une remarque dans la rue ce n’est pas un compliment et ça ne fait pas plaisir. Sur ce, les autres ont donc pris à partie la seule femme présente… qui a répondu que cela ne la gênait pas plus que cela et que ça peut partir d’une bonne intention, ce n’est pas bien grave. Spontanément, j’ai eu envie de lui dire que si, ça pouvait être grave, et de lui promettre de lui envoyer plein de liens vers des analyses et des témoignages (elle n’est pas du tout adepte d’internet) ; mais je n’ai rien dit, ça m’aurait gêné de lui expliquer pourquoi elle avait besoin du féminisme. Est-ce que ça aurait été autant du mansplaining que dans le cas où un homme explique à une personne féministe pourquoi elle milite mal ou pourquoi elle se trompe de combat ? Y a-t-il une bonne façon de réagir dans ces cas-là ?"
[le texte évoque uniquement le couple hétéro ; c'est un partie pris qui ne veut absolument pas laisser entendre que le couple est par essence hétérosexuel).
Je voudrais donc ré-aborder ici la relation des hommes au féminisme et de ce qu'ils peuvent faire pour collaborer à l'avancée des droits. Le sexisme ne fonctionne pas de la même façon que les deux autres grands systèmes inégalitaires que sont le racisme et le capitalisme ; ces deux derniers fonctionnement sur la subordination des uns aux autres. Dans le racisme, le ou les groupes racialisés sont subordonnés au groupe qui racialise. Dans l'Amérique esclavagiste, les noirs sont subordonnés aux blancs face à qui ils ont des devoirs et des obligations. Dans le capitalisme, les prolétaires sont subordonnés à ceux détenant les moyens de production.
Dans le sexisme, les femmes sont subordonnées aux hommes mais se rajoute une donnée inédite ; la complémentarité. On part ainsi du principe qu'hommes et femmes sont complémentaires car intrinsèquement différents. Ainsi une femme a telle qualité et n'a pas l'homme et vice versa.
Il était 14.32 ce mardi 06 mai lorsque Guillaume N., 42 ans posta la phrase suivante en commentaire d'un blog féministe : "je n'avais jamais vu les choses ainsi et je vous remercie d'avoir pris la peine de me les expliquer".
L'auteure du blog, une certaine ValerieCG dut être transportée en urgence à l'hôpital pour une crise d'asthme soudaine et inexpliquée. "C'est la première fois que cela m'arrive, nous confie-t-elle en exclusivité, les injures je peux encaisser, les trolls aussi, MAIS CA".
Le monde féministe fut en émoi et se réunit en urgence dans un lieu tenu secret. On vit ainsi des femmes qui ne s'étaient pas parlées depuis 1986 se serrer dans les bras. Que faire, comment réagir ? Quelle stratégie adopter ?
ValérieCG qui s'était depuis reprise, s'exprima en ces termes : "mais admettons qu'il se cache forcément quelque chose sous cette phrase. Nous devons fuir. Londres nous attend".
Le monde féministe affolé, se demandait si on assistait pas à un backlash d'ampleur mondiale.
Le premier ministre, avec la fermeté qu'on lui connait, n'hésita pas une seconde et Guillaume N. fut neutralisé par le RAID le 07 mai au matin alors qu'il prenait son starbucks a 13.25 euros. On vit à ce moment là l'ancien président Nicolas S. porter des féministes évanouies.
"Non mais les gars j'avais juste un peu abusé du Gaillac le midi et je ne savais plus ce que je disais" déclaré Guillaume N. à la sûreté nationale.
La France respirait. L'ONU placée en l'alerte maximale interrompit sa session extraordinaire. Poutine, dont les chars étaient aux portes de Besançon, rebroussa chemin.
L'honneur était sauf ; aucun homme en pleine possession de ses moyens n'avait jamais été d'accord avec une féministe.