Lors des attentats de janvier, nous étions tous au travail lorsqu'un collègue a appris qu'il y avait eu des tirs à Charlie hebdo. Nous sommes modérateurs pour la presse sur Internet. Dans le cas d'une actualité comme celle-là, nous nous préparons psychologiquement au tsunami de merde qui va arriver ; désolée de l'image mais je n'en vois pas d'autre pour qualifier ce qu'on voit. Nous appelons nos clients, abordons la charte que l'on va appliquer, les points sensibles, les hésitations possibles. On attend confirmation des noms des morts pour pouvoir publier les commentaires qui en parlent.
Nous savons qu'en quelques minutes, des milliers de commentaires vont déferler et que cela ne sera pas beau ; la tristesse de quelques uns sera oubliée, fondue par le racisme et la colère des milliers d'autres. Nous pouvons lire quelques 5 ou 6000 commentaires en une journée pour vous donner une idée. Mes internautes répètent en boucle le néologisme "padamalgam"pour s'empresser d'en faire.
Alors on s'arc boute, on pleure. C'est curieux de pleurer pour un boulot n'est ce pas ?
Le plus paradoxal est qu'on n'a pas le temps de pleurer les morts ; on pleure de ce qu'on lit, on pleure de la haine, on pleure du racisme, on pleure de ce qu'il va advenir si les commentaires se répercutaient un jour dans les urnes.
Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
"Photographier, c'est s'approprier l'objet photographié. C'est entretenir avec le monde un certain rapport qui s'éprouve comme rapport de savoir, et donc de pouvoir. (...) le texte imprimé filtre le monde, le transforme en objet mental, de façon moins traîtresse, semble-t-il, que les images photographiques qui sont maintenant la source principale où l'on apprend à qui ressemblait le passé et ce que contient le présent. Ce qui est écrit sur une personne ou sur un événement se donne ouvertement comme une interprétation, au même titre que ces "propositions" plastiques artisanales que sont les peintures et les dessins. Les images photographiques ne donnent pas tant l'impression d'être des propositions sur le monde que des morceaux du monde, des miniatures de la réalité que quiconque peut produire ou s'approprier." Susan Sontag Sur la photographie
"C'est qu'en face d'elles [les photographies], nous sommes à chaque fois dépossédés de notre jugement : on a frémi pour nous, on a réfléchi pour nous, on a jugé pour nous ; le photographe ne nous a rien laissé - qu'un simple droit d'acquiescement intellectuel : nous ne sommes liés à ces images que par un intérêt technique ; chargées de surindication par l'artiste lui-même, elles n'ont pour nous aucune histoire, nous ne pouvons plus inventer notre propre accueil à cette nourriture synthé tique, déjà parfaitement assimilée par son créateur. (...)La photographie littérale introduit au scandale de l'horreur, non à l'horreur elle-même." Roland Barthes Mythologies
"Pendant que, sur le terrain, des être de chair et de sang se suicident ou s'entretuent, le photographe reste derrière son appareil, à créer un tout petit élément d'un autre monde : le monde de l'image, qui se propose de nous survivre à tous". Susan Sontag De la photographie
"Il y a une limite où l'exercice d'un art, quel qu'il soit, devient une insulte au malheur." Maurice Blanchot, L'écriture du désastre.
Avant de commencer cet article, je voudrais préciser dans quel contexte il a été écrit. Lorsque la photo d'Aylan Kurdi est parue dans la presse, j'avais un accès très réduit à Internet, ce qui ne m'arrive quasiment jamais, et à l'actualité. J'ai vu la photo par quelqu'un qui l'avait partagée sur facebook et j'ai au départ cru que la diffusion de cette photo émanait d'une initiative individuelle. Ce n'est que le lendemain, en jetant un œil à twitter, que j'ai pu voir la diffusion massive de cette photo, les polémiques et l'émotion intense qu'elle suscitait. Dans le contexte où j'étais, cette émotion m'a parue - et me paraît toujours - totalement incompréhensible puisque j'avais pu par ailleurs constater que les articles autour du même sujet suscitaient une royale indifférence de la part de la majorité des personnes qui s'émouvaient de cette photo.
J'ai donc eu envie de réfléchir à plusieurs choses :
- Pourquoi la photo arrive-t-elle à susciter une émotion que les textes seront toujours incapables de provoquer ?
- Est-ce que la photo, à elle seule, est un matériel aussi intéressant, aussi complet que le texte pour dire l'histoire ou l'actualité ?
- Pourquoi cette photo-là en particulier a-t-elle suscité une émotion aussi importante, du moins en Europe ?
Beaucoup ont tendance à voir les féministes comme un groupe monolithique, dont les membres seraient interchangeables. Le féminisme est, plus que jamais, riche de personnalités très diverses.
J'ai donc décidé d'interviewer des femmes féministes ; j'en connais certaines, beaucoup me sont inconnues. Je suis parfois d'accord avec elles, parfois non. Mon féminisme ressemble parfois au leur, parfois non.
Toutes sont féministes et toutes connaissent des parcours féministes très différents. Ces interviews sont simplement là pour montrer la richesse et la variété des féminismes.
Avant même leur naissance, on prépare les futurs hommes et femmes à des rôles genrés. Dés la vision échographique d'un pénis - ou d'une absence de pénis - , on imagine un prénom sexué, on achète jouets et vêtements qui le sont tout autant et on peint la chambre en fonction du genre qu'on souhaite pour son enfant. Dés lors, hommes et femmes sont préparés à leur future fonction dans la société et l'on se comporte différemment selon le genre de l'enfant ce qui façonne sans nul doute des façons différentes d'être au monde. Ainsi par exemple, les bébés filles sont nourries moins rapidement et moins longtemps, on n'attend pas les mêmes qualités d'elles que des garçons et l'on n'interprète pas de la même façon ce qu'elles expriment. En crèche on va encourager la créativité des garçons et pousser les filles à adopter des comportements "comme maman".
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L'islamophobie est selon la formule d'Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed dans Islamophobie, Comment les élites françaises fabriquent le "problème musulman": "le processus social complexe de racialisation/altérisation appuyée sur le signe de l’appartenance (réelle ou supposée) à la religion musulmane."
Le racialisation consiste à considérer un groupe disparate et hétérogène de personnes comme un groupe homogène, aux mêmes caractéristiques sur la base d'un ou plusieurs éléments commun ou prétendument commun, comme par exemple la couleur de peau. L'islamophobie est une racialisation des musulmans dans le sens où elle considère qu'un groupe extrêmement hétérogène composé d'1,6 milliards de personnes est homogène dans sa façon d'être et sa façon de penser le monde. En clair, tous les musulmans du monde entier - et ceux supposés l'être, les fameux "musulmans d'apparence" - pensent la même chose, pratiquent l'islam de la même façon et ont la même façon d'envisager le monde.
Les associations féministes, souvent essentiellement composées de femmes, sont assez peu soumises à l'accusation de communautarisme.
Il faut dire que nous sommes perçues comme assez peu dangereuses, entre les accusations folkloriques d'hystérie et une perception fantasmée de nos activités, à mi chemin entre le macramé et l'écriture de magazines féminins.
Les féministes seraient au fond, pour le pouvoir dominant, d'aimables pétroleuses qui auraient quelques petites activités qui les occupent ce qui évite qu'elles ne s'ennuient.
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Je vais vous résumer Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper.
Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d'expliquer leur manière d'étudier les rapports coloniaux, une sorte d'historiographie.
Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
1. La colonie est un domaine d'exploitation en utilisant des méthodes de production impossible en métropole.
2. La colonie est une zone exempte des inhibitions générées par la bourgeoisie. C'est un lieu d'opportunités sexuelles et économiques. On finira par établir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixité).
3. La colonie est le laboratoire de la modernité où l'on fait des expériences d'ingénierie sociale. Cela rencontrera la résistance des colonisés qui refuseront l'agriculture de plantations.
4. La colonie est l'endroit où se trouve l'Autre et face à qui s'exprime l'européanité.