Sep 182013
 

Je vous parlais dernièrement de l'instrumentalisation du féminisme par l'extrême-droite à des fins racistes ; ce weekend en a fait la parfaite démonstration et je crois important d'en parler. Samedi il était révélé dans la presse que Karine Lemarchand avait porté plainte pour coups et blessures contre son ex compagnon Lilian Thuram. Très rapidement, se créa sur twitter un topic de soutien à Thuram qui dégueulait de propos sexistes : on était en plein slut-shaming, le fait de blâmer la victime. Non moins rapidement l'extrême-droite se jeta sur l'affaire ; l'occasion était trop belle avec un militant noir de gauche accusé de violences sexistes.
Karine Lemarchand a depuis retiré sa plainte ; Thuram aura tout de même un rappel à la loi puisque dans ce genre d'affaires, on peut poursuivre sans plainte de la victime.

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Juin 282013
 

Causette,

Grâce à toi, aujourd'hui, j'ai appris que j'étais musulmane. Selon toi, il y a un lien direct entre le fait d'être choqué par l'agression sexuelle d'une gamine de 14 ans par sa professeur et la religion musulmane. Comme tu le dis : "dans les familles musulmanes du quartier, où la virginité au moment du mariage a toujours du sens,  une affaire comme celle-là ne passe pas". J'ai bien compris que ta journaliste, Stéphanie Maurice, avait mené une enquête sociologique de terrain pour conclure que le musulman ne saute pas de joie quand il confie sa fille à un prof qui en abuse. Je vais t'apprendre une chose étonnante ; le non-musulman non plus. Chez peu de gens, ces "affaires là" "passent", en fait.

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Juin 252013
 

J'ai récemment demandé sur twitter qui avait déjà été "peloté" (je n'aime pas cette expression qui minore la réalité mais elle est bien comprise par tous et toutes) par un-e inconnu-e dans un espace public. J'ai eu énormément de réponses, par twits, DM et emails et nous allons tenter de les analyser. J'emploierai le terme "peloter" dans le texte car c'est avec ce terme que la question a été posée et certain-e-s peuvent souhaiter en conserver la symbolique pour des raisons qui leur appartiennent.
Il ne s'agit évidemment pas de culpabiliser ou d'établir qu'il y a de bonnes réactions face à ce type de comportements.

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Juin 192013
 

Il y a quelques temps j'ai lu un commentaire sur un sujet sur le viol, commentaire dont j'ai beaucoup de mal à me remettre. Je ne linke pas et me contente de vous narrer l'histoire (pour ne pas que vous alliez pourrir le blog de la copine en fait).
En clair l'homme a conscience d'avoir violé minimum deux fois ; l'une fois lors de l'état semi comateux d'une fille. L'autre fois lorsqu'il a vu que la résignation de sa femme n'était pas du consentement. Le discours est classique : chaque homme peut être un violeur (mais rires), j'ai violé (peut-être plus de deux fois je ne sais pas) MAIS je ne recommencerais plus car j'ai deux filles. Comme il dit il projette dans des "victimes abstraites", des femmes qu'il a aimées et ainsi le viol le dégoûte (visiblement en revanche l'amour qu'il avait pour sa femme n'a pas suffi à ne pas la violer ?).

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Juin 112013
 

Nous avons récemment beaucoup parlé de culture du viol et Le nouvel observateur nous fournit ces jours ci de merveilleux exemples de ce qu'elle peut être.

Dans un premier article, analysé par Gaelle-Marie Zimmermann, un homme - on ne tentera pas de le qualifier de journaliste - se masturbe romance la relation pédocriminelle entre une professeure et une enfant de douze ans. L'agression sexuelle devient une relation d'amour racontée avec force détails complaisants.

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Avr 292013
 

C'est encore une fois une histoire tristement banale. Une étudiante Carolyn Luby écrit une lettre à Susan Herbst, présidente de l'université du Connecticut où elle étudie.

Herbst a décidé de refaire faire le logo des équipes sportives pour le rendre plus "powerful" et "agressive".  Luby rappelle toutes les histoires d'agression (sexuelle ou pas) dans lesquelles sont impliqués des membres des équipes sportives. Elle souligne qu'il aurait peut-être été plus important de signaler que le sentiment d'impunité ne devait pas exister pour les mauvais comportements et de lancer des programmes pour diminuer la violence contre les femmes.
Bref elle ne dit rien de très très violent, me semble-t-il. Et si on n'est pas d'accord, il suffit de contre-argumenter.

Comment est ce traduit dans certains journaux ?
"Une étudiante dit qu'un logo promeut la culture du viol".
Même chose ici.

Jusque là admettons encore, on peut se dire que les journalistes sont tout heureux de faire du buzz à bas prix même si elle n'a jamais dit cela.
On s'attend donc à l'habituel "les féministes n'ont-elles rien d'autre à foutre".

Sauf que non.

Depuis  Luby reçoit des menaces et les propos à son encontre sont éloquents.

"i would love to cum all over her face. fuckin cunt.... in solidarity"'
"would definitly sexually assault her."
"i bet i could fit my cock and both balls in her mouth."
"As a UConn alum I gotta say this girl has something here, and that something is a stick up her ass and I want to remove it with my teeth"
"She should be in the center of a bukkake fest...participants being every college mascot"

Tous extraits de ce site.

Le problème n'est pas ici de juger ou non la pertinence de la lettre de Luby. Le problème est de deux ordres :
- l'impunité dont bénéficie apparemment les sportifs en milieu scolaire et estudiantin. Existe-t-elle ? Visiblement le débat fait rage aux Etats-Unis.
- le fait qu'une femme écrive une lettre de protestation subisse immédiatement des menaces et des prétendues plaisanteries sur son possible viol.

Bien évidemment les menaces ne sont pas restées virtuelles (et même si cela l'était resté, il va falloir admettre et comprendre que menacer quelqu'un - même sous couvert de plaisanterie - n'est pas tolérable) et elle a également été insultée sur le campus. Lorsqu'elle s'est rendue dans les locaux de la police du campus, celle ci lui a dit de rien pouvoir faire, que les menaces virtuelles n'étaient pas du même ordre que des menaces IRL et que l'anonymat compliquait tout. Elle lui a également conseillé de faire profil bas (mais comment donc). La police qui demande à une victime de faire profil bas.

On peut admettre et comprendre que les athlètes se soient sentis attaqués par cette lettre. On peut même comprendre qu'ils se défendent avec vigueur.
Mais comment peut-on admettre des menaces de viol ? Comment peut-on admettre qu'une étudiante ne se sente pas en sécurité sur son campus, soit insultée et ne reçoive aucune aide ?

Demande est faite donc à la présidente d'assurer la sécurité de Luby et de faire un discours public condamnant la violence sexiste.

It just reinforced the rape culture that I knew existed. Those comments that people made that I was attacking athletes, all of that was proven wrong by those comments,” she said. “It was appalling to see people angry enough to actually make those comments to me.”

Si nous sommes tous et toutes contre le viol, comment se fait-il que la première chose qui viennent à l'idée de certains quand il s'agit de faire taire une femme est de la menacer de viol ?

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Avr 152013
 

A l'été 2012, deux stars de l'équipe de football de Steubenville aux Etats-Unis violent une jeune fille en plein coma éthylique. Le viol a été filmé et transmis sur les réseaux sociaux et commenté en temps réel.  Un garçon présent sur la video pourrait être poursuivi pour non dénonciation de crime. Sur la video, la victime est décrite comme une morte qu'on viole et sur laquelle on urine. Les deux violeurs  ont été jugés en mars et condamné l'un à un an de prison, l'autre à deux. Une nouvelle enquête pourrait avoir lieu pour établir quelles autres personne pourraient éventuellement être poursuivies. Suite à sa plainte et au procès, la victime a été insultée sur tous les réseaux sociaux. Une journaliste de CNN a fait un plaidoyer larmoyant sur la vie des jeunes violeurs, gâchée.

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Fév 242013
 

J'ai du avoir affaire à un exhibitionniste 5 ou 6 fois dans ma vie. La plupart du temps, soit il s'exhibait, soit il se masturbait en plus. J'avais 9 ans la première fois.
Même si juridiquement ce ne sont pas, je crois, des agressions sexuelles, c'est bien ainsi que je les ai vécues.

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Août 092012
 

[english version below ]

Il y a quelques temps, Anonymous a décidé de donner les noms d'utilisateurs présumés fréquentant des sites pédocriminels.

J'emploierai dans cet article systématiquement le mot "pédocriminel". Un pédocriminel est quelqu'un qui par ses actes (viols, agressions, visionnage d'images ou videos) a contribué à blesser des enfants et est donc un criminel. Un pédophile est quelqu'un, selon moi, qui a des fantasmes pédocriminels mais n'est pas passé à l'acte (et n'y passera peut-être jamais).

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Août 072012
 

Il y a quelques mois deux faits m'ont marquée. Un article de blog qui parlait d'n agression de rue et qui était suivi par beaucoup de commentaires, qui, tous relataient une histoire similaire. Au milieu, des propos d'hommes trollant, ou expliquant ce qu'il faut faire ou se demandant bien comment ils allaient faire pour draguer (sisi l'agression sexuelle leur semble une méthode de drague). Ce qui choque évidemment le plus dans cet article et ses commentaires - j'y reviendrai, cela n'est pas un reproche aux auteurs, c'est la banalité intériorisée de l'agression.

Puis j'ai entendu une émission de Ruquier sur Europe 1 où l'un des chroniqueurs, Pierre Bénichou, expliquait que lutter contre le viol, oui, mais contre les mains au cul fallait pas exagérer, on allait où là. J'avais entendu beaucoup de choses dans le féminisme, que nous menions des combats inutiles, anodins, qu'il y avait mieux à faire mais je n'avais jamais entendu une minimisation des agressions sexuelles.

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