Nov 102014
 

En France, comme dans la majorité des pays européens, le taux de pauvreté des femmes est légèrement supérieur à celui des hommes: 13,8% des femmes sont concernées contre 12,2% des hommes en 2008.

Ce seuil de pauvreté correspondait en 2010 à 964 euros mensuels pour une personne seule. La moitié des personnes concernées vivent avec moins de 781 euros par mois.

On peut étudier cette situation selon deux axes :
- La pauvreté monétaire renvoie aux ressources du ménage. En 2010, la pauvreté monétaire touchait 14 % des personnes vivant en France soit 14,5% de femmes et 13% d’hommes. Elle touchait 33% des familles monoparentales.
- La pauvreté économique est identifiée au niveau de l’individu dès lors que son revenu d’activité, en comprenant les indemnités de chômage ou de maladie, est inférieur au seuil de pauvreté. La France comptait donc en 2010 3,7 millions de travailleurs pauvres, dont 70% de femmes.

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Nov 052014
 

Lorsque j'ai lu ce texte dans sa version originale, je l'ai trouvé extraordinairement puissant, extraordinairement vrai. Je me suis dit qu'il était essentiel qu'il soit traduit en français. FlashSteelers a donc demandé l'autorisation et l'auteure et l'a traduit. CaCtus a fait la relecture de la traduction. Merci encore à l'auteure de nous avoir donné son accord pour la traduction et la publication et surtout merci pour ses mots ; on espère tous trois que la traduction ne les trahira pas.

Voici donc le texte.
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Oct 282014
 

On pose très souvent la question suivante aux féministes ; "est-ce que le combat féministe doit seulement être porté par les femmes" avec en corollaire "pourquoi vous insurgez-vous sur les plateaux télés de la présence plus forte d'homme, au fond un homme est tout aussi apte à parler de sexisme qu'une femme".

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Oct 152014
 

Je vais vous résumer le livre de Paola Tabet La construction sociale de l’inégalité des sexes. Des outils et des corps.
(l'article contient des descriptions explicites de viols et de tortures).

L'auteure veut étudier la différenciation par sexe des outils. La division sexuelle du travail est souvent vue par les anthropologues comme une relation de complémentarité, de réciprocité et de coopération, qui insistent sur le caractère naturel et biologique de cette division et donc sur sa nécessité.
Godelier dit par exemple que la reproduction empêche les femmes de chasser et faire la guerre.
Pour Tabet la division du travail n'est pas neutre mais orientée, asymétrique et de domination.
Pour cela elle va étudier les outils employés parles hommes et les femmes. Il est souvent dit que comme les femmes ont des tâches simples à faire, il est normal qu'elles n'aient que des outils simples.
La thèse de Tabet :
- les femmes accomplissent certaines tâches et pas d'autres selon les outils à utiliser
- ce sont dans les formes du contrôle masculin des outils (et donc dans le sous-équipement des femmes) qu'il faut chercher les facteurs de la division sexuelle du travail.
Sa démarche :
- montrer que dans beaucoup de sociétés de chasseurs/cueilleurs l'équipement féminin est moindre
- montrer que dans les activités nécessitant un outillage complexe, même si la part des femmes est la plus importante, les femmes ont les outils les plus rudimentaires
- les activités qi reviennent aux femmes sont souvent les plus archaïques
- l'emploi et le contrôle des outils par les femmes sont limités
- il n'y a pas d'activité proprement féminine.
- les activités féminines sont des activités qu'on peut qualifier de résiduelles. Elles ne sont permises aux femmes que si elles peuvent être faites sans outils ou avec des outils simples. dés qu'il y a l'obligation d'utiliser des outils, il y a masculinisation.
Chez les !Kung, il a été calculé qu'une femme parcourt 7800 km les 4 premières années de la vie de son enfant pour chasser et cueillir. Elles ont juste un bâton à fouir pour cela. une journée de cueillette leur permettra de rapporter entre 7 et 15 kg de nourriture.
Les hommes chassent et ont pour cela des arcs, des flèches et des sagaies.
Chez les Yamana, les femmes ne peuvent fabriquer leurs outils car seuls les hommes ont le droit de posséder les outils servant à les fabriquer.
Dans de nombreuses sociétés les femmes dépendent des hommes pour fabriquer leurs outils.

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Oct 142014
 

Dans cet article "Les violences faites aux femmes sont-elles des faits-divers", était évoquée l'existence d'une charte journalistique espagnole sur la manière de traiter les violences faites aux femmes.

Une twitta m'a très gentiment proposée de traduire la charte, la voici. Les journaux français pourraient se pencher avec profit sur cette charte.

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Oct 132014
 

Dans l'enquête de victimation Enquête "Cadre de vie et sécurité" 2011 réalisée conjointement par l'INSEE et l’ONDRP (Observatoire National de Délinquance et des Réponses Pénales), on mesure qu'en 2009-2010,  1% des femmes de 18 à 75 ans ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles soit un peu moins de 220 000 femmes. Ce taux est de 0,3% pour les hommes de 18 à 75 ans : un peu plus de 60 000 hommes seraient victimes de violences sexuelles chaque année .

En 2011, d'après les statistiques centralisées par la Direction centrale de la Police Judiciaire, 4983 personnes majeures ont porté plainte pour viol en commissariat de police et de gendarmerie.

Selon le Rapport 2012 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, le nombre de victimes déclarées de violences sexuelles hors ménage est de  286 000 personnes de 18 à 75 ans en 2010-2011 c'est-à-dire que 286 000 personnes ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles,ce qui ne veut pas dire qu'elles ont porté plainte. Quand on précise la nature de l'agression sexuelle, on arrive au chiffre suivant : 193 000 personnes de 18 à 75 ans, en 2010-2011, sont des victimes déclarées de viols et tentatives de viol.
Le rapport a donc calculé que, pour la période 2010-2011, environ  12 % des femmes de 18 à 75 ans ayant déclaré avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles, ont dit avoir porté plainte à la suite de l’un au moins des actes subis sur deux ans. Le chiffre est inférieur pour les hommes ; moins de 4%.

On constate donc un écart extrêmement important entre le nombre de déclarations d'agressions et le nombre de plaintes enregistrées. Les viols et les agressions sexuelles sont les crimes et délits pour lesquels on porte le moins plainte en France. Il en est de même aux Etats-Unis : selon le Département de  Justice Américain, 62.5% des crimes et des agressions sexuelles ne sont pas rapportés à la police.

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Oct 102014
 

Il était 20.30 ce jeudi 2 octobre lorsque Henri Ledoux qui sortait son chien et sa poubelle, vit Georgette C. qui traversait la rue.
"Elle était seule dans la rue ! Je n'ai évidemment pas changé de trottoir, je ne suis pas de ces hommes-là", tonna le nonagénaire qui avait été grand résistant en 1946, "j'ai fait la seule chose qu'il convenait de faire : j'ai appelé la police et demandé à mon petit-fils de faire un twit".

Dix-sept minutes plus tard, 25 journalistes de BFMTV et le raid étaient sur place, les uns prêts à faire le travail journalistique qui les honore chaque jour, les autres là pour maîtriser la forcenée.

"C'est une situation rare mais qui arrive quelquefois", nous confiait le commissaire Brigocheau,  "beaucoup de ces dames ont des réactions impulsives, souvent imprévisibles. Elles n'ont absolument pas conscience des dangers. C'est une situation qui nécessite tact et doigté et nous faisons souvent appel à un psychologue dans ces cas là, au fait de la psyché féminine."

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Oct 072014
 

Lorsqu'on naît en France en 2014, on est, dans l'immense majorité des cas, assigné mâle ou femelle et on sera ensuite éduqué, socialisé en fonction de cette assignation de genre. C'est la fameuse phrase de Beauvoir ; "on ne naît pas femme on le devient" et il en est de même pour les hommes ; on ne naît pas homme, on le devient par des processus de socialisation et d'éducation. On va vous apprendre des comportements, des attitudes, des manières de parler, de jouer, de travailler qui correspondront à ce qu'on attend d'un homme, ou d'une femme au XXIème siècle en France.

De façon quasi universelle, dans le monde, les familles préfèrent avoir un garçon qu'une fille. Dans certains pays, comme par exemple en Inde, on aura plus tendance à avorter d'un fœtus féminin, voire à tuer la nouvelle née dans certains pays. On tend également à pratiquer davantage d'échographies pour vérifier qu'on va bien accoucher d'un garçon et, dans de nombreuses familles, on dit vouloir continuer à faire des enfants jusqu'à ce qu'on ait un garçon.

Garçons et filles sont donc éduqués différemment et ce qu'on apprend aux garçons est valorisé, considéré comme plus intéressant, plus utile, que ce qui est enseigné aux filles.
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Oct 062014
 

Je vais vous résumer Repenser le colonialisme de Ann Laura Stoler et de Frederick Cooper.

Le livre est avant tout une façon pour les auteurs d'expliquer leur manière d'étudier les rapports coloniaux, une sorte d'historiographie.

Il existe différentes façons de voir la question coloniale.
1. La colonie est un domaine d'exploitation en utilisant des méthodes de production impossible en métropole.
2. La colonie est une zone exempte des inhibitions générées par la bourgeoisie. C'est un lieu d'opportunités sexuelles et économiques. On finira par établir la morale sexuelle dans le but de sauver la race (crainte de la mixité).
3. La colonie est le laboratoire de la modernité où l'on fait des expériences d'ingénierie sociale. Cela rencontrera la résistance des colonisés qui refuseront l'agriculture de plantations.
4. La colonie est l'endroit où se trouve l'Autre et face à qui s'exprime l'européanité.

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Sep 232014
 

(le texte n'est pas de moi mais de xenomorf,un habitué de site 🙂 )

Le Guatemala – berceau de la civilisation maya - a été un des premiers pays colonisés par les espagnols, dès le début du XVIème siècle. Les Mayas étaient organisés en cités-Etats dont certaines étaient rivales, ce que les Espagnols ont su mettre à profit pour contrôler le pays, même si le dernier royaume maya a été soumis plus de 170 ans plus tard. Indépendant en 1821, le Guatemala appartient un temps à l’Empire du Mexique, puis aux Provinces Unies d’Amérique Centrale (démantelées en 1840). A la fin du XIXème siècle le pays finit par tomber sous la coupe de l’United Fruit Company, une compagnie américaine qui va faire la pluie et le beau temps autant en termes politiques qu’économiques pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, la domination n’est plus si directe (au XIX, la UFC était propriétaires des chemins de fer, de ports, et de milliers d’hectares) mais le pays reste soumis aux intérêts privés et étrangers : concessions minières ou pétrolières, plantations de palme ou de bananes… jusqu’à devenir une base arrière des narcos mexicains. Ce modèle prédateur a entraîné une succession de coups d’État, de révolutions, de contre-révolutions… qui a abouti à créer les conditions d’une guerre civile sanguinaire, une des plus longues de l’histoire de l’humanité, qui a duré de 1960 (voire 1954) à 1996. En pleine guerre froide, l’oligarchie guatémaltèque a reçu l’appui des USA ; de l’autre côté, les rebelles se sont structurés en mouvements et organisations diverses. Certaines étaient plutôt marxistes (Forces armées rebelles - FAR, puis Armée de guérilla du peuple – EGP), d’autres plus liées à l’identité indigène (Organisation du peuple en arme – ORPA).

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