Aujourd'hui, nous allons étudier comment être cool sur twitter. Cela ne vous a peut-être jamais paru indispensable mais c'est là le but que tout le monde devrait chercher à atteindre.
Ces quelques conseils de pur bon sens devraient vous y aider.
Le texte comporte des références explicites au viol et à la violence.
Je pense à ces femmes qui sont rentrées le soir et ont nettoyé leur manteau plein du sperme d'un frotteur.
Je pense à ces femmes qui doivent décerner des médailles à leur mec lorsqu'il a fait, une fois, un plat de pâtes.
Je pense à ces femmes qui serrent les dents très fort devant un supérieur paternaliste.
Je pense à ces femmes qui sourient pour ne pas hurler devant une blague sexiste.
Je pense à ces femmes qui ont dix ans de thérapie pour arriver à gérer leur viol.
Je pense à ces femmes dont le mari les laisse sortir.
Je pense à ces femmes dont le mari aide au ménage.
Je pense à ces femmes dont on n'a pas écouté la voix et à qui on a pratiqué une épisiotomie malgré leur refus.
Je pense à ces femmes qui ne jouent plus à des jeux en ligne car c'était trop invivable.
Je pense à ces femmes qui font 2 km de détour pour rentrer chez elles.
Je pense à ces femmes qui ne sortent pas de chez elles quand il fait nuit.
Je pense à ces femmes qui craignent de rentrer chez elles car il les attend.
Je pense aux femmes aux coups, aux bleus, aux nez cassés, aux vagins déchirés, aux fistules anales après un viol, aux sourires sans dent après un énième coup de poing, aux morsures, aux coups de crosse, aux visages défigurés.
Je pense à ces femmes aux triples journées de travail.
Je pense à ces femmes dont le mari feint des maux de dos subits pour ne pas se taper le ménage.
Je pense à ces femmes qui se font mal au ventre à attendre qu'il daigne se bouger le cul et ne serait-ce que "les aider".
Je pense à ces femmes, ces "ma petite", ces "beaux petits culs", ces "joli chocolat", ces "mademoiselle hey psstt", ces "'hey ma grosse salope", ces "hey grosse pute tu vas répondre", ces "salope réponds ou je te défonce".
Je pense à ces femmes dont on a arraché le foulard dans la rue.
Je pense à ces femmes à qui on a montré l'échographie du foetus à avorter.
Je vous propose de relire le résumé des femmes de droite avant de lire cet article-ci.
J'ai été assez étonnée au cours de cet été, du nombre de réactions au tumblr "women against feminism". Ce n'étaient que protestations outrées à peu près partout, et ce micro évènement a pris une importance démesurée.
Cette année il y aura eu, comme chaque année me direz-vous, 50 000 viols en France. En 2008, il y aurait eu plus de 200 000 viols ou tentatives de viol aux Etats-Unis. On pourrait également parler des femmes tuées par leur conjoint, des femmes harcelées dans la rue ou des femmes battues. Pensons aux inégalités salariales, au harcèlement au travail et au sexisme au quotidien.
Cet été une célèbre féministe américaine, a du quitter son logement suite à des menaces de viol et de meurtre. Ce n'était que le point culminant d'années de harcèlement divers et variés, tous organisés en ligne, à la vue de tous et toutes, dans des propos parfaitement clairs dans leurs intentions.
Voici donc le résumé de Histoire du viol de Georges Vigarelloo (XVIème - XVIIIème siècle). Pour celles et ceux qui s'étonneraient de ce déferlement de résumés, je manque un peu d'inspiration en ce moment et le deal - du moins avec moi-même - lorsque j'ai sorti ma wishlist était de vous faire des résumés des livres offerts.
Le viol est sévèrement puni à l'époque classique mais peu poursuivi.
La violence est considérée comme naturelle et existe à la fois du côté des criminels et du côté de la justice ; ainsi entre 1775 et 1785 9 à 10% des décisions du Châtelet sont des exécutions capitales. On tue, on mutile, on torture.
Dans la loi, le viol est puni de mort et parfois de tortures. Si la victime était vierge, la punition est pire et l'est encore davantage si la victime n'est pas nubile. C'est la même chose pour l'inceste.
Le viol en temps de guerre est toléré.
Le rang de la victime, comme celui du violeur compte beaucoup.
Au XVIIIème siècle, la structure familiale change ; la famille est davantage nucléaire que clanique et l'on assiste à une augmentation de la domesticité. Cette domesticité est davantage battue, frappée et abusée. Dans le Languedoc, au XVIIIème, 94% des femmes qui déclarent un enfant illégitime, déclarent également des violences par le maître.
J'avais publié sur facebook il y a quelques jours une réponse à Nadine Morano au sujet de son texte sur la plage et les femmes portant le foulard, certains m'ont demandé de le publier ici ; le voici donc.
Dans un court texte public sur facebook, Nadine Morano s'élevait contre la présence d'une femme portant un foulard sur une plage publique.
Nadine Morano voit donc arriver un couple ; l'homme va se baigner. La femme qui porte un foulard reste sur la plage.
Je vais vous résumer Roms & riverains : une politique municipale de la race de Eric Fassin, Carine Fouteau, Serge Guichard et Aurélie Windels. Le livre comporte une part importante de témoignages d'acteurs sociaux et de roms ; il n'était pas possible de les résumer.
Le 29 juillet 2010,des gens du voyage attaquent un commissariat après que l'un d'entre eux ait été tué par la police. Lors du discours de Grenoble, Sarkozy, alors président, assimile roms et gens du voyage. Il y déclare : "nous subissons les conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l'intégration" et s'engage à faire démanteler la moitié des campements illégaux de roms dans les trois mois et à réformer la politique de lutte contre l'immigration illégale.
La réaction dans l'opposition est forte et Manuel Valls condamne fermement ce discours.
Viviane Reding, commissaire européenne, dénoncera en des termes vifs cette politique où est visée, non pas une nationalité, mais une ethnie (on a juridiquement le droit de traiter différemment une nationalité mais pas une ethnie). Ce sera elle qui sera vivement critiquée.
Je vais vous résumer Les femmes de droite d'Andrea Dworkin. Le livre date d'il y a trente ans ce qui explique par exemple qu'elle évoque le viol conjugal en soulignant qu'il est autorisé. Je résume ce livre en réaction aux nombreux textes réagissant au tumblr des femmes anti féministes.
Dans la préface, Christine Delphy souligne qu'à part Dworkin peu de féministes ont évoqué la sexualité hétérosexuelle dans une société patriarcale. On a revendiqué le droit des femmes à se prémunir des conséquences de cette sexualité via la contraception et l'IVG.
Dans la vision féministe comme dans la vision patriarcale, le viol, l'inceste sont vues comme des transgressions à la sexualité comme les violences conjugales sont vues comme des transgressions à la définition du mariage.
Pourtant s'ils sont aussi banalisés c'est qu'ils sont tolérés sinon encouragés et que la violence est partie intégrante de la sexualité hétérosexuelle patriarcale comme le pense Dworkin.
Dans ce livre Dworkin parle des femmes de droite qu'elle ne condamne pas mais dont elle regrette les choix. Elle estime qu'elles ont affaire à un pouvoir trop vaste et qu'elles se sont aménagées l'espace qu'elles pouvaient.
La question se pose de savoir sir les gains du mouvement féministe ne peuvent être saisis par les hommes et utilisé contre les femmes. Ainsi elle rappelle que la libération sexuelles des années 60 a enjoint les femmes à être disponibles envers les hommes sinon elles étaient considérées comme non libérées.
Delphy estime que les féministes ont échoué à définir la sexualité hétérosexuelle ; cela se définit toujours par un rapport sexuel qu'avant les femmes n'étaient pas censées aimer et que, maintenant elles doivent aimer.
Dworkin dit que la violence de l'acte sexuel ne réside pas dans l'anatomie masculine mais dans l'interprétation qui en est faite.
La sexualité hétérosexuelle devient un acte où la femme doit jouir de sa propre destruction, pour se conformer à l'archétype du masochisme féminin.
Delphy critique le féminisme queer qui réduit le genre aux rôles dans la sexualité qu'on pourrait performer alors que les discriminations persistent, elles, bel et bien.
Je vais vous résumer le livre d'Ann Laura Stoler La chair de l'empire Savoirs intimes et pouvoirs raciaux en régime colonial.
L'étude de Stoler porte essentiellement sur les Indes néerlandaises entre la fin du 19eme siècle et le début du 20ème siècle, comme la colonie de Deli à Sumatra.
Etudier l'intimité permet d'identifier les enjeux politiques dans la définition du privé et du public.
L'autorité coloniale repose sur deux prémisses fausses :
- les européens constituent une entité biologique et sociale identifiable
- les frontières entre colonisateurs et colonisés sont faciles à identifier
Elle articule dans ce livre les relations entre genre, race et pouvoir.
J'emploierai au cours de ce texte deux mots différents.
J'appellerai réactionnaires celles et ceux qui revendiquent une volonté politique et/ou idéologique (les deux ne vont pas forcément voire rarement de pair) à conserver les choses en état voire le retour à une situation antérieure, souvent fantasmée. Ainsi nombre d'europhobes du Front National fantasment la situation de la France avant son entrée dans l'Europe.
Je parlerai d'extrêmes-droites lorsqu'il s'agira de qualifier des groupes politiques identifiés et reconnus comme tels. Je sais que le mot ne recouvre plus rien de précis ; d'aucuns, avec raison, y placeront des politiques et des journalistes qui ne font pas pour autant partie de groupes politiques identifiés comme d'extrêmes droites.
Vous allez retrouver, ces prochaines semaines, d'anciens articles que je ré-écris, n'en soyez donc pas étonné-e-s.
Vous vous demandez sans doute souvent pourquoi les féministes préfèrent se qualifier comme telles plutôt que d'humanistes comme si nous choisissions de privilégier les femmes aux hommes.
Le féminisme est né parce que les femmes avaient à l'époque besoin de faire reconnaître qu'elles souffraient de discriminations légales. Par exemple, elles ne pouvaient pas voter, pas disposer de leur propre argent, pas travailler sans l'autorisation d'un homme et n'avaient pas l'autorité parentale sur leurs enfants. Il était important de pointer qu'elles souffraient de ces discriminations parce qu'elles étaient des femmes et que c'était ce point là et lui seul qui causait les discriminations.
Et ainsi aujourd'hui on continue de prendre cet angle là lorsqu'on réfléchit sous un axe féministe. Evidemment il n'est pas toujours suffisant et l'on en ajoute d'autres ; la classe sociale par exemple. Ainsi par exemple pour étudier les insultes faites à Taubira, il était important de prendre en considération plusieurs axes de discriminations. On n'aurait pu étudier ce qu'elle subit en se contentant de l'étudier sous l'angle féministe par exemple.