(un propos à caractère ironique se cache dans mon titre, il est habilement dissimulé).
Si vous comptez aller voir ce film, ne lisez pas ce qui suit.
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(un propos à caractère ironique se cache dans mon titre, il est habilement dissimulé).
Si vous comptez aller voir ce film, ne lisez pas ce qui suit.
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Le monde a publié un article de Nancy Huston et Michel Raymond intitulé "Sexes et races, deux réalités".
Sexes et races sont des constructions sociales. C'est à dire que sur des données immédiatement observables MAIS arbitraires on a catégorisé des humains.
Je voudrais réagir à cet article qui témoigne de l'augmentation des actes homophobes et plus particulièrement à "Le lieu privilégié de leur expression est Internet, qui totalise 35 % des appels reçus."
Je vais plutôt me concentrer sur l'expression haineuse en général (racisme, sexisme, homophobie, transphobie, antisémitisme etc) et Internet. En effet, comme je vous l'ai déjà dit, je travaille dans une société chargée de modérer des sites Internet. Je peux donc, sur dix ans, observer l'évolution de cette parole haineuse. (je reprends le terme haineuse au sens américain du propos "hate speech").
J'ai toujours été très mauvaise pour exprimer mes sentiments, surtout sur un blog. Le billet personnel, sur un sujet personnel, finit par donner ceci. Et encore dites vous que j'ai mis dix ans à arriver à pondre ce satané billet et que je me suis autocongratulée de mettre un titre aussi clair qui selon moi disait tout sans rentrer dans les détails. (pathétique on a dit, oui).
La vérité est que je ne sais pas quoi foutre avec mon histoire familiale. En ce moment je vois partout des signes. Un vieil article parlant des excuses de la SNCF aux déportés arrive dans ma TL je ne sais comment. Je parle de peut-être me faire tatouer le numéro de déporté de mon père, je vois le lendemain un article sur le huffington sur ce sujet. Tout semble systématiquement me ramener à parler de la déportation de mon père la veille des 15 ans de sa mort.
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C'est encore une fois une histoire tristement banale. Une étudiante Carolyn Luby écrit une lettre à Susan Herbst, présidente de l'université du Connecticut où elle étudie.
Herbst a décidé de refaire faire le logo des équipes sportives pour le rendre plus "powerful" et "agressive". Luby rappelle toutes les histoires d'agression (sexuelle ou pas) dans lesquelles sont impliqués des membres des équipes sportives. Elle souligne qu'il aurait peut-être été plus important de signaler que le sentiment d'impunité ne devait pas exister pour les mauvais comportements et de lancer des programmes pour diminuer la violence contre les femmes.
Bref elle ne dit rien de très très violent, me semble-t-il. Et si on n'est pas d'accord, il suffit de contre-argumenter.
Comment est ce traduit dans certains journaux ?
"Une étudiante dit qu'un logo promeut la culture du viol".
Même chose ici.
Jusque là admettons encore, on peut se dire que les journalistes sont tout heureux de faire du buzz à bas prix même si elle n'a jamais dit cela.
On s'attend donc à l'habituel "les féministes n'ont-elles rien d'autre à foutre".
Sauf que non.
Depuis Luby reçoit des menaces et les propos à son encontre sont éloquents.
"i would love to cum all over her face. fuckin cunt.... in solidarity"'
"would definitly sexually assault her."
"i bet i could fit my cock and both balls in her mouth."
"As a UConn alum I gotta say this girl has something here, and that something is a stick up her ass and I want to remove it with my teeth"
"She should be in the center of a bukkake fest...participants being every college mascot"
Tous extraits de ce site.
Le problème n'est pas ici de juger ou non la pertinence de la lettre de Luby. Le problème est de deux ordres :
- l'impunité dont bénéficie apparemment les sportifs en milieu scolaire et estudiantin. Existe-t-elle ? Visiblement le débat fait rage aux Etats-Unis.
- le fait qu'une femme écrive une lettre de protestation subisse immédiatement des menaces et des prétendues plaisanteries sur son possible viol.
Bien évidemment les menaces ne sont pas restées virtuelles (et même si cela l'était resté, il va falloir admettre et comprendre que menacer quelqu'un - même sous couvert de plaisanterie - n'est pas tolérable) et elle a également été insultée sur le campus. Lorsqu'elle s'est rendue dans les locaux de la police du campus, celle ci lui a dit de rien pouvoir faire, que les menaces virtuelles n'étaient pas du même ordre que des menaces IRL et que l'anonymat compliquait tout. Elle lui a également conseillé de faire profil bas (mais comment donc). La police qui demande à une victime de faire profil bas.
On peut admettre et comprendre que les athlètes se soient sentis attaqués par cette lettre. On peut même comprendre qu'ils se défendent avec vigueur.
Mais comment peut-on admettre des menaces de viol ? Comment peut-on admettre qu'une étudiante ne se sente pas en sécurité sur son campus, soit insultée et ne reçoive aucune aide ?
Demande est faite donc à la présidente d'assurer la sécurité de Luby et de faire un discours public condamnant la violence sexiste.
“It just reinforced the rape culture that I knew existed. Those comments that people made that I was attacking athletes, all of that was proven wrong by those comments,” she said. “It was appalling to see people angry enough to actually make those comments to me.”
Si nous sommes tous et toutes contre le viol, comment se fait-il que la première chose qui viennent à l'idée de certains quand il s'agit de faire taire une femme est de la menacer de viol ?
Le livre La femme des origines : Images de la femme dans la préhistoire occidentale s'imposait pour Claudine Cohen puisque les femmes, dans la Préhistoire, en tant que discipline historique, n'existent pas. Comme les vestiges ne permettent pas de savoir qui faisait quoi, les femmes préhistoriques ont davantage été l'objet de fantasmes que d'études.
Vous connaissez sans doute le bingo féministe, où l'on regroupe les principales phrases entendues par les féministes. Phrases que l'auteur-e pense sans nul doute originales, nouvelles, voire piquantes.
Après le point Ivan Levaï, je vous propose les points du bingo féministe. Ainsi un nouveau jeu s'offre à vous, distribuez des points, remplissez vos grilles, le ou la plus rapide remporte un sécateur.
(je n'ai pas trouvé l'auteur-e du bingo donc pas de copyright ; et.. en anglais malheureusement).
Des mouvements d'opposants au mariage pour tous, naissent de curieuses théories à propos du genre, surnommé "théorie du gender". Autant je peux comprendre certaines divergences idéologiques, autant j'ai le plus grand mal à admettre qu'on nie la réalité d'un concept.
Prenons un autre terme : le capitalisme. On peut donner différentes définitions au capitalisme. On peut considérer qu'il faudrait qu'il change, dans un sens ou dans l'autre, ou qu'il demeure tel qu'il est, au contraire. Pourtant personne n'ira jamais dire que "le capitalisme n'existe pas c'est un mot inventé par un lobby qui veut détruire la société".
Nous allons donc voir qu'il en est de même pour le genre. Nous l'aborderons par un prisme historique (nous aurions pu l'aborder par un prisme sociologique ou ethnologique) et je m'appuierai essentiellement sur les 3 tomes d'Histoire de la virilité sous la direction de Courtine, Corbin et Vigarello.
Vous y trouvez en page 191 du tome 1 de l'édition Seuil cette phrase "en transposant la formule de Simone de Beauvoir, un homme n'est pas né homme, il le devient, la virilité n’apparaît pas comme un effet commandé par le corps. Il s'agit plutôt d'une construction sociale et d'un phénomène psychologique, lesquelles donnent, l'un et l'autre, accès à la virilité."
A l'été 2012, deux stars de l'équipe de football de Steubenville aux Etats-Unis violent une jeune fille en plein coma éthylique. Le viol a été filmé et transmis sur les réseaux sociaux et commenté en temps réel. Un garçon présent sur la video pourrait être poursuivi pour non dénonciation de crime. Sur la video, la victime est décrite comme une morte qu'on viole et sur laquelle on urine. Les deux violeurs ont été jugés en mars et condamné l'un à un an de prison, l'autre à deux. Une nouvelle enquête pourrait avoir lieu pour établir quelles autres personne pourraient éventuellement être poursuivies. Suite à sa plainte et au procès, la victime a été insultée sur tous les réseaux sociaux. Une journaliste de CNN a fait un plaidoyer larmoyant sur la vie des jeunes violeurs, gâchée.
Je vous propose ici le résumé du livre de Gérard Noiriel, Chocolat clown nègre.
Dans son préambule, Gérard Noiriel nous apporte une précision tout à fait intéressante. Les sources autour de son sujet d'étude étaient très réduites et la majeure partie consistait en des articles ou des entrefilets de la presse quotidienne. Il aurait été totalement impossible d'écrire ce livre sans l'immense travail de numérisation accompli par la Bibliothèque Nationale de France (gallica) puisqu'il aurait fallu parcourir manuellement les archives de tous les journaux sur plusieurs années. Je ne m'en étais pas rendue compte mais la numérisation va permettre d'ouvrir un peu plus les champs de recherche en Histoire.