J'ai eu la chance de pouvoir voir le documentaires "Les suffragettes, ni paillassons, ni prostituées" de Michèle Dominici qui sera diffusé le 7 mars sur ARTE à 22.25.
Je vous l'avais déjà dit ; faire la critique d'un livre ou d'un film qui m'a plu s'avère chose impossible. Je vais donc vous conseiller de façon un peu brute, avec des liens, quelques livres que j'ai aimés dernièrement ; cela évitera les "ouah c'est trop bien, lisez-le".
Le sociologue François de Singly s'est intéressé, dans son dernier livre "Séparée" au fait que les trois quarts des divorces sont demandés par des femmes.
En 1978, il y avait 17 mariages dissous sur 100 après 20 ans de mariage ; en 2008, on en est à 34 (le concubinage n'est pas comptabilisé).
De Singly a interrogé de nombreuses femmes et essayé de comprendre à la fois pourquoi elles étaient les principales instigatrices du divorce et pourquoi elles avaient estimé qu'il fallait le demander.
L'ouvrage est émaillé de nombreux exemples issus de la littérature ou du cinéma. On retrouve des livres d'auteur ayant marqué les années 80 comme Pancol ou Ernaux qui évoquaient le divorce alors que le phénomène était en pleine augmentation.
Olivia m'a fait passer des videos sur Lego, qui, comme vous le savez peut-être a décidé de créer des lego special filles.
Au passage je suis un peu surprise du titre de cette boite de lego : Bikini Bottom ? ils fument des choses interdites chez Lego ?
Me voici de retour de quelques jours à Lisbonne avec quelques conseils si vous comptez vous y rendre.
Déjà on marche beaucoup à Lisbonne sur des pavés inégaux et disjoints ; évitez donc de près ou de loin toutes chaussures inconfortables.
Manger !
J'ai trouvé qu'on mange plutôt bien à Lisbonne, même s'il faut bien confesser que les végétariens ou simplement ceux peu fans de chair animale ne sont pas à la noce. Testez la charcuterie et le fromage dans un bar à vins par exemple Rubro, Rua Rodrigues Sampaio 35. Je ne bois pas mais apparemment certains vins portugais sont à tester.
Il y a quelques mois, Olympe sortait un livre intitulé "Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? Les mécanismes psychosociaux du plafond de verre."
Dans ce livre, Olympe définit ce qu'est le plafond de verre qui désigne les barrière invisibles dressées sur le parcours des femmes. Elle donne plusieurs exemples montrant l'incroyable sous-représentativité des femmes dans les domaines les plus divers.
Rien de tel pour moi qu'une saine colère afin de retrouver l'inspiration, qui me manque singulièrement ces temps derniers.
Il y a quelques jours, le comique Jeremie Ferrari s'est déclaré outré qu'une ancienne actrice de porno, Clara Morgane soit animatrice de télévision. Aujourd'hui un groupe féministe a écrit ce texte sur Zahia Dehar qui m'a consterné.
En 1943, il a 18 ans et est étudiant à Lyon.
Il a été arrêté le 16 février 1944 pour "activités anti allemandes" et est emprisonné à Montluc où il fut torturé. Il y resta deux mois jusqu'au 05 avril.
J'ai donc vu une partie du film de Erika Lust Cabaret desire. Un film pornographique donc.
Ma culture en matière de pornos s'est arrêtée aux Andrew Blake des années 90 c'est dire que je ne suis pas super qualifiée sur le sujet.
On est donc censé être face à un porno féministe. Ou pour les femmes. Ou alors elle croit que c'est pareil, je ne sais pas.
Je vous ai souvent parlé de Juarez et je vous avais parlé ici de jeunes filles qui avaient disparu.
Périodiquement, je fais quelques recherches voir si on en a des nouvelles. Deux ont été retrouvées, mortes. Hilda Gabriela Rivas Campos et Adriana Sarmiento Enriquez.
La police avait les corps des jeunes filles depuis deux ans et a mis autant de temps pour avertir les familles et leur rendre les corps.
Nul ne sait évidemment pourquoi. Des sources anonymes témoignent qu'il y aurait encore des corps féminins dans la morgue de Juarez qui auraient été trouvés dans un charnier ; nulle enquête n'est menée, les parents des victimes n'ont pas le droit de voir les effets des victimes pour éventuellement reconnaître quelque chose.
Le 07 novembre, a été inauguré un chouette memorial en l'honneur de 8 femmes assassinées en 2001 (Cotton field). Pour l'anecdote on avait arrêté deux conducteurs de bus. L'un s'est plaint d'avoir été torturé et sa famille d'avoir reçu des menaces de mort. On l'a bien condamné à 50 ans de prison puis finalement on l'a libéré. Son avocat a été tué par des inconnus. L'autre suspect est mort en prison dans des circonstances non encore élucidées ; son avocat a été tué par la police qui était "en état de légitime défense".
Les parents des jeunes femmes assassinées ont porté l'affaire devant la cour inter-américaine des droits de l'homme, qui a conclu, ô surprise, en 2009, que l'affaire n'avait pas été menée convenablement.
Nul doute que le monument leur fera bien plaisir ; il aurait coûté un million de dollars.
Alors je n'avais pas envie de polémiquer sur le texte idiot d'un crétin qui appelle la décapitation d'une femme un "coup de folie".
Quand il comprendra le monument d'indifférence absolue qui entoure la mort de femmes dans quasi toute l'Amérique latine, alors il comprendra le pourquoi de cette loi.
Il ne s'agit pas de dire que la mort d'une femme est plus grave que celle d'un homme ; pensez que jusqu'en 2008, l'on ne recensait même pas les meurtres de femmes tuées par leur conjoint. Il convient de comprendre l'état de certains pays d'Amérique latine en matière de machisme pour comprendre pourquoi il a fallu cette loi.
Il y a un an, était assassinée Marisela Escobedo Ortiz qui cherchait à ce que soit condamné le meurtrier de sa fille. Son fils dit aujourd'hui que la police n'a pas fait son travail ; il est réfugié aux Etats-Unis pour sa propre sécurité.
Début décembre 2011, un militant des DH Nepomuceno Moreno Núñez a été assassiné. On a également tiré sur Norma Andrade, dont la fille a été assassinée et qui préside une association de familles de victimes.
Le 16 décembre, le Mexique a officiellement reconnu sa responsabilité face à deux femmes indigènes qui ont été violées par des soldats. Les populations "indigènes" souffrent, plus que les autres, d'un manque de droits, d'accès aux soins, à la justice. Les femmes victimes de Juarez étaient d'ailleurs, souvent, au début, des indigènes.
Pensées pour Hilda Gabriela Rivas Campos et Adriana Sarmiento Enriquez.